Le bâtiment est quasiment achevé et les Aixois n'attendaient plus que l'autorisation d'exploitation des eaux que devait accorder prochainement le ministère de la Santé, ainsi que l'affirmait régulièrement la direction de l'établissement thermal,
Hélas : les analyses effectuées dans le cadre de la procédure d'agrément par le laboratoire national des études hydrologiques et thermales en février et décembre 97 ont révélé des résultats non conformes aux normes microbiologiques avec la présence de légionnelles au seuil de détectabilité. Ces bactéries sont notamment susceptibles de provoquer des pneumonies.
Le ministère de la Santé, venu faire de nouveaux prélèvements la semaine dernière, a donc indiqué que «dans l'état actuel des choses l'autorisation d'exploitation de l'eau des forages ne pouvait être délivrée» à cause du «caractère instable de la qualité de l'eau».
Les experts pensent à une contamination extérieure et préconisent la réalisation de travaux de désinfection des matériels utilisés dans les forages afin de déloger les bactéries qui s'incrustent dans les matières poreuses et sont donc souvent difficiles à éliminer. Ces travaux, qui seront contrôlés par la Drire et la Drass, devraient démarrer rapidement et s'étaler sur quatre mois. A l'issue de cette période, des prélèvements supplémentaires indiqueront si la qualité des eaux permet d'obtenir l'autorisation d'ouverture.
Confrontée à ce nouvel obstacle, la mairie tente de se dédouaner en mettant en avant le renforcement récent de la sévérité des contrôles menés par le ministère et souligne que les analyses effectuées régulièrement à son initiative par le laboratoire de Toulon (seul laboratoire agrée dans la région) avaient toujours montré une «majorité de résultats corrects». La ville a d'ailleurs décidé d'en publier régulièrement les résultats pour «répondre aux légitimes interrogations des Aixois».
L. Casagrande
Que devient l'équipement hôtelier etle centre de remise en forme ?Bernard Chatel, P-dg du groupe Delta qui réalise l'équipement hôtelier jouxtant l'établissement thermal, a été récemment libéré. Il est soupçonné d'avoir détourné des subventions versées à l'une des maisons de retraite gérées par son groupe, et avait été incarcéré pendant quelques jours. Face à cette situation, des questions se posent sur l'éventuel rachat par un repreneur de la SCI les Thermes. Les banquiers concernés par l'opération sont en train de réaliser un audit des comptes de la société mais n'en ont pas encore publié les résultats. Quant à la mairie, si elle reconnaît que plusieurs repreneurs potentiels se sont manifestés, elle refuse d'en dire plus, précisant que l'affaire concerne Bernard Chatel seul. «S'il revend, il devra avoir notre accord puisque nous devrons alors transférer le bail emphytéotique signé avec la SCI sur le nouveau propriétaire, explique t-on au cabinet du maire. Mais pour l'instant, nous n'avons pas l'intention d'interférer dans ses décisions...» De son côté, Bernard Chatel affirme qu'il n' envisage pas de vendre le complexe touristique dont les travaux sont achevés à 90% et qui, selon lui, ouvrira le 10 juin prochain. Ce complexe comprend trois restaurants, deux établissements hôteliers et un institut de remise en forme (Moving) de 1.200 mètres carrés. Selon Bernard Chatel toujours, l'état des réservations permettrait aux hôtels d'afficher un taux d'occupation de 80 à 90% jusqu'à novembre prochain. «Je ne suis pas là pour juger M. Chatel mais je suis inquiet, commente Paul Alfonsi, président du syndicat aixois. On entend parler de repreneur mais le maire ne nous a jusque-là donné aucune information précise. En tous cas, si repreneur il y a, nous exigerons des garanties de sérieux avec constitution d'une commission qui examinera les candidatures et au sein de laquelle nous siégerons.» |
L'HÔTELLERIE n° 2558 Hebdo 23 Avril 1998
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