Dire que l'hôtellerie est un secteur particulièrement jeune reviendrait à faire un «gros» mensonge. Il n'empêche, que malgré la moyenne d'âge certaine de ce milieu professionnel, quelques têtes plus ou moins «blondes» certes, parviennent néanmoins à tirer assez bien leur épingle du jeu. C'est le cas notamment de Pascal Bataillé, Philippe Vaurs et Christophe Sauvage, pères fondateurs d'Elysées West Hotels. Propriétaires de quatre établissements indépendants à Puteaux-La-Défense, la petite trentaine, nos trois lascars ont eu en effet la bonne idée de lancer en 1993 une marque spécifique, en l'occurrence Elysées West Hotels, pour commercialiser leurs propres hôtels.
Garantissant une chambre dans l'heure qui suit à tous leurs clients, soit au sein d'une de leur unité ou bien encore chez l'un de leurs confrères, les trois garçons finirent au bout de quelque temps par devenir les fournisseurs préférés de bon nombre de leurs collègues. A tel point, qu'au final, il décidèrent de constituer un véritable réseau d'hôteliers indépendants sur l'Ouest parisien. Et les choses évoluent depuis plutôt bien en leur faveur.
Les chiffres de la chaîne parlent d'ailleurs d'eux-mêmes. A la veille de ses cinq années d'activité, Elysées West Hotels regroupe au 1er janvier 1998 sous son enseigne quelque 45 établissements parisiens (soit un parc de 2.007 chambres) contre 30 l'année précédente. Les derniers arrivés étant : l'Hôtel Mon Rêve (XVème), l'Hôtel Cheverny (XVIIème), la résidence Europe (Clichy), le Climat de France (Nanterre), le Marmotel (XVIIème), le Select Hôtel (Boulogne-Billancourt), le Champerret Elysées (XVIIème) et Itinéraires (XVIIème).
Sans oublier également le Centre Matignon (VIIIème), le Centre Ville Etoile, l'América Opéra (VIIIème), l'Hôtel Niel (XVIIème), l'Hôtel Etoile (Colombes), le François 1er (VIIIème), Le Royal Parc (Suresnes) et le Nicolo (XVIème). «Nous avions au départ beaucoup d'états d'âme à envisager un développement soutenu. Aujourd'hui, nous avons changé notre fusil d'épaule et pensons qu'il vaut mieux être incontournable dans notre zone géographique», explique Pascal Bataillé.
Reste que tous ces professionnels n'ont pas accordé leur confiance à ces jeunes «entrepreneurs» par hasard. Au fil des années, Elysées West Hotels s'est effectivement structurée afin d'offrir le meilleur possible à ses adhérents. D'ores et déjà dotée d'une centrale de réservations individuelles, de départements commerciaux sur les segments de marché société, tourisme, séminaires, groupes, la chaîne a récemment étoffé ses équipes avec la mise en place d'une centrale de référencements et un service de communication intégré.
Mais, mieux encore ! Elysées West Hotels a créé différentes filiales pour peaufiner ses attaques commerciales. Pascal Bataillé, Philippe Vaurs et Christophe Sauvage ont d'une part racheté des parts dans une société d'informatique, Créalog SSII, spécialisée dans les logiciels adaptés au secteur du tourisme.
D'autre part, les trois compères ont monté une filiale, Hofman Travel Service, en Belgique, afin d'assurer leur représentation chez nos cousins belges. A noter qu'Elysées West Hotels s'apprête en outre, au cours du premier semestre 1998, à ouvrir une centrale de réservations à Londres. «Il y a une multitude de petits opérateurs à démarcher», précise Pas-
cal Bataillé. Et d'ajouter, «nous ne pouvons nous en-
dormir sur nos lauriers concernant ce marché qui représente 40% de notre chiffre d'affaires tourisme.» Et à développer une filiale spécialisée dans la réservation hôtelière en période de salons.
Forte de toutes ses nouveautés, la chaî-
ne a vu son volume d'affaires grimper à la vitesse grand «V» passant de 12 millions de francs pour l'exercice 1996 à 21 millions de francs en 1997. Des performances encourageantes qui ne sont probablement pas tombées dans l'oreille d'un sourd lors des épreuves d'Envol. Organisé par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris-Hauts-de-Seine, ce concours a en effet été remporté, dans la catégorie services, par les trois jeunes patrons d'Elysées West Hotels.
Se sentant peut-être de fait pousser des ailes, Pascal Bataillé, Philippe Vaurs et Christophe Sauvage envisagent désormais de poursuivre leur chemin tambour battant. Au programme pour cette année notamment, figure la création d'une société spécialisée dans les contrats de gestion. Une activité qui manquait encore à leur panel, sachant toutefois que les trois garçons gèrent déjà leurs propres unités.
C. Cosson
c.cosson@lhotellerie-restauration.fr
Pascal Bataillé, Philippe Vaurs et Christophe Sauvage refusent de s'endormir sur leurs lauriers.
L'HÔTELLERIE n° 2545 Hebdo 22 janvier 1998
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