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Bouches-du-Rhône

Un nouveau schéma départemental de développement du tourisme

Sept millions de touristes par an, entre 45 et 50 millions de nuitées, près de huit milliards de consommation touristique intérieure, une progression de 7% du volume d'emplois salariés... le tourisme est un secteur refuge de l'économie dans les Bouches-du-Rhône. Mais s'il a de nombreux atouts, il souffre aussi d'un cruel manque de synergies entre les acteurs. Le nouveau schéma départemental de développement du tourisme souhaite corriger le tir.

Les Bouches-du-Rhône restent le premier département d'accueil de la région en nombre de touristes, mais se classe seulement en troisième position en nombre de nuitées et souffre, comme ailleurs, de la concurrence d'autres destinations, particulièrement l'Espagne et l'Italie.

D'où la nécessité ressentie par le Conseil général de faire un check-up de la santé du secteur, de réaliser un bilan des politiques entreprises depuis le précédent schéma de développement, il y a huit ans et de définir les orientations stratégiques permettant d'aborder en positif le XXIème siècle.

Manque de synergies et dispersion des moyens

Le manque de synergies entre ces différents secteurs, complémentaires et utiles au tourisme, est en effet l'une des grandes faiblesses soulignées par le schéma, de même d'ailleurs que le manque de synergies entre les différents acteurs institutionnels et privés, alors que l'activité touristique représente un quart des emplois totaux du département, donnée insuffisamment prise en compte par les élus, estime le document.

Conséquence de cette dispersion des moyens et des actions : une offre insuffisamment structurée ; un nombre élevé d'événements de qualité, mais générant peu de flux touristiques, s'adressant à un public très ciblé et prioritairement local ; des atouts nombreux insuffisamment exploités, particulièrement en ce qui concerne la façade maritime du département composée de 300 km de côtes rocheuses souvent difficiles d'accès.

Parmi les "faiblesses" à améliorer, le schéma cite aussi l'image d'insécurité et d'insuffisante qualité des services dont souffre Marseille ; le flou de l'identité touristique des Bouches-du-Rhône, diluée entre celle de la Provence, qui ne lui est pas spécifique et celle de la métropole marseillaise ; le manque d'informations et d'assistance de la part des professionnels et institutionnels locaux ressenti par les producteurs et prescripteurs français souhaitant créer des produits spécifiques Bouches-du-Rhône.

Valoriser la mer,
la culture, la nature,
le congrès...

Le schéma départemental propose donc de structurer l'offre touristique des Bouches-du-Rhône autour de deux grands axes : la mise au point d'une standardisation minimale des services d'accueil et le développement de produits autour de cinq thèmes prioritaires identifiant le département :

- la mer : il s'agit particulièrement de développer la filière plongée (création d'une station plongée dans la rade de Marseille), d'ouvrir l'accès au littoral grâce à l'aménagement des sentiers douaniers, de développer les places de plaisance ;

- les sites culturels (400 sites recensés) avec la mise en réseau des sites phares ;

- les gens et la fête : le département souhaite développer la "culture du vivant" en créant des produits autour des centaines de petites manifestations et traditions locales (pétanque, jeux tarins, contes...) ;

- la nature : il convient de la préserver en répartissant mieux les flux de randonneurs, afin de protéger les sites surfréquentés et d'en faire découvrir de nouveaux ;

- le tourisme d'affaires : ce dernier représente 10% des séjours, soit environ 700.000 touristes par an, en majorité français et les Bouches-du-Rhône seraient, selon le CDT, le premier département de la région en la matière. Il s'agit donc de le développer encore en s'appuyant sur la notoriété de Marseille, en améliorant sa compétitivité et en renforçant la politique d'aide aux congrès.

L. Casagrande

LE SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE ET L'HÔTELLERIE

Des constats

- Les hôteliers, cafetiers et restaurateurs produisent 80% des 22.000 emplois générés par le tourisme.

- La dépense totale moyenne par touriste et par jour atteint 178 F dont 42 F pour l'hébergement et 47,70 F pour la nourriture (443 F pour le touriste d'affaires, 260 F pour le touriste étranger).

- L'hôtellerie est le premier mode d'hébergement marchand du département avec 16% des nuitées, mais sa clientèle séjourne peu longuement (1,6 nuitée en moyenne), est plutôt âgée (les quinquagénaires et au-delà représentent près de 60% des nuitées) et masculine.

- Les autres modes d'hébergement se répartissent ainsi : 58% en résidences secondaires ou chez des parents ou amis ; 13% en hôtellerie de plein air ; 10% en location ; 2% en villages de vacances ; 1% en résidence de tourisme.

- Le parc hôtelier est composé de 439 établissements et peut accueillir 28.644 personnes. Les chaînes en regroupent un tiers et les établissements indépendants les deux autres tiers. Le taux d'occupation en 1996 a été de 52% contre 50% l'année précédente.

- Le nombre de chambres haut de gamme a progressé (parc important de 4 étoiles, augmentation des 3 étoiles), ainsi que la qualité globale du parc.

- Cependant, le parc hôtelier a globalement tendance à vieillir ; les professionnels sont peu regroupés ; Marseille et le Pays d'Aix concentrent près de la moitié des capacités disponibles (un tiers pour Marseille).

- Le département compte par ailleurs 22 résidences de tourisme et résidences hôtelières, pouvant accueillir 6.000 personnes, dont 11 sont situées à Aix et Marseille. Comparativement aux départements voisins, ce nombre est faible.

Des propositions

Le schéma départemental insiste sur la nécessité de poursuivre la politique de modernisation des hôtels homologués et de soutenir l'hôtellerie en milieu rural.

Il souhaite structurer l'offre hôtelière en s'appuyant sur des établissements proposant une offre de qualité adaptée aux clientèles séminaires, plongée, familles. Il insiste sur le besoin en unités haut de gamme de capacité importante, en lien avec le développement de l'activité congrès à Marseille et souhaite que les hôteliers développent des actions de partenariat au niveau de leur promotion et de leur commercialisation.



L'HÔTELLERIE n° 2543 Hebdo 8 janvier 1998

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