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Restauration

Assemblée générale Euro-Toques France

Pour un lobbying actif à Bruxelles

La dernière assemblée nationale Euro-Toques France, qui s'est déroulée à Marcq-en-Baroeul, les 7 et 8 décembre derniers, fut l'occasion de prouver une fois encore leur détermination pour défendre la qualité alimentaire. Leurs outils : une action de lobbying auprès de Bruxelles à l'aide d'un cabinet-conseil spécialisé : le CELCAA et un partenariat renforcé avec leurs fournisseurs de produits alimentaires et les consommateurs, notamment avec l'Union Fédérale des Consommateurs. Toutes ces actions ont été approuvées par Michèle Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme qui a honoré cette assemblée générale en participant à la soirée de gala.

Les fromages au lait cru, l'huile d'olive, le chocolat, le maïs et le soja transgéniques..., tous ces dossiers étudiés à Bruxelles sont suivis de près par l'association Euro-Toques qui multiplie les pressions pour défendre la qualité alimentaire, les produits de tradition et faire interdire sur notre territoire les nouveaux produits qui présentent des risques pour la santé des consommateurs. «Nous avons été, en 1995, rappelle Bernard Fournier, président Euro-Toques France, les initiateurs d'un Livre vert sur la qualité alimentaire. Grâce à notre lobbying, la Commission européenne va enfin éditer «Le Livre vert sur la Qualité Alimentaire». Cette publication prend en compte plusieurs de nos réflexions. Il était grand temps car il est essentiel que dans cette Europe, on se préoccupe de la qualité alimentaire d'une façon commune. Il faut à l'échelon européen défendre le goût dans le respect de la tradition, chercher à préserver le bien-être et la santé du consommateur et assurer sa bonne information.» Euro-Toques est bien sûr favorable à la politique de défense des produits alimentaires par l'attribution des signes officiels de qualité tels que le Label rouge, l'AOC, l'IGP mais elle tient à faire remarquer que les artisans sont exclus de cette organisation. «Nous devons donc, poursuit Bernard Fournier, veiller à ce que les industries agro-alimentaires qui bien sûr ont leur place dans notre alimentation ne prennent pas le dessus et n'imposent pas le goût de demain. Au contraire, elles doivent dans leur production chercher à respecter la tradition. Nous sommes d'ailleurs prêts à collaborer avec elles dans cette démarche.»

A Bruxelles : la France trop laxiste

Pour défendre la qualité alimentaire à Bruxelles, Euro-Toques n'hésite pas à utiliser une méthode moderne : le lobbying. Pour ce faire, l'association travaille en étroite collaboration depuis environ 3 ans avec le CELCAA, un cabinet-conseil spécialisé en droit communautaire basé à Bruxelles. Le CELCAA est chargé de représenter et de défendre les points de vue d'Euro-Toques auprès des instances européennes. La partie n'est pas facile, car nos élus français n'ont pas l'air très motivé pour défendre la qualité alimentaire. «Le problème, a expliqué Marion Wolfers, directrice du CELCAA, est que les représentants français au Parlement européen sont toujours absents aux réunions et vraiment peu attentifs pour défendre les intérêts de la France. Les Britanniques ou les Danois, qui n'ont pas du tout les mêmes valeurs culturelles et gastronomiques que nous, défendent bien mieux les intérêts de leurs pays. Ils sont toujours présents, bien organisés et leur influence est importante. Il faut dire que dans ces pays le cumul des mandats est interdit. Il faut espérer que les représentants français seront présents au Parlement européen lorsque le problème de l'étiquetage des vins sera traité. Sinon, les pays nordiques et la Grande-Bretagne non producteurs, imposeront leur volonté. Ce serait bien aussi que ces sujets soient traités par des experts et non des politiques.» Par ailleurs, Marion Wolfers a expliqué que tout allait devenir encore plus compliqué car à l'heure actuelle, Bruxelles connaît en toile de fond un conflit entre le Conseil des Ministres, la Commission et le Parlement. Le Parlement européen ne veut plus se contenter de contrôler, il veut aussi pouvoir prendre des initiatives et obtenir un pouvoir de co-gestion. Toujours est-il que ce Parlement est prêt à bloquer toute la machine institutionnelle pour arriver à ses fins.

Lobbying Euro-Toques très actif à Bruxelles

«Pour être encore plus pertinents dans nos réflexions et démarches sur la qQualité alimentaire, a rappelé Bernard Fournier, nous nous sommes rapprochés de l'Union Fédérale des Consommateurs voici plus d'un an. C'est la première fois qu'une association de restaurateurs se préoccupe véritablement des avis des consommateurs qui sont leurs clients. Il était important pour nous de savoir si nos clients partageaient bien nos opinions à propos de la qualité alimentaire. Toutes les observations que nous a transmises Marie-José Nicoli, présidente de l'UFC confirment nos points de vue et montrent la convergence de nos travaux. En s'associant avec l'UFC, nos actions de lobbying auprès de Bruxelles auront encore plus de poids.» Lors de cette assemblée générale, les membres d'Euro-Toques ont voté une motion de censure à propos de l'autorisation de culture du maïs transgénique de Norvatis Suisse sur le sol français et une autre à propos du chocolat (Euro-Toques demande que l'appellation «chocolat» soit réservée aux produits fabriqués exclusivement avec du beurre de cacao). Ces deux motions de censure ont été transmises au ministère de l'Agriculture, à celui de l'Environnement et à celui de la Santé. «De plus, souligne Bernard Fournier, Marie-Christine Blandin, présidente de la région Nord-Pas-de-Calais et membre du parti des Verts, s'est associée à Euro-Toques pour soutenir notre motion de censure sur les produits transgéniques.» Euro-Toques interviendra aussi auprès des Danois pour défendre les fromages au lait cru. Il s'agit de leur démontrer que la méthodologie de production de fromages au lait cru est compatible avec les lois et justifiable scientifiquement. Euro-Toques exercera encore son lobbying sur les règles d'étiquetage des produits alimentaires afin qu'elles soient suffisamment précises sans être pour autant trop complexes. La qualité sanitaire, l'utilisation des additifs, l'harmonisation des règles d'hygiène, la vente au détail sont par exemple des sujets pour lesquels Euro-Toques entend bien faire pression pour défendre ses points de vue. «Mais, conclut Bernard Fournier, nous allons aussi exercer notre lobbying auprès de nos parlementaires européens afin qu'ils ne négligent pas comme ils le font aujourd'hui les intérêts de la France.»

Défendre le professionnalisme en restauration

«Euro-Toques, association de défense culturelle, explique Bernard Fournier, a profité de sa neutralité pour rassembler à l'occasion de son assemblée générale, toutes les grandes organisations professionnelles de restaurateurs afin de défendre un projet qui leur tient tous à coeur : la reconnaissance de leur métier par un label ou leur certification. Ce fut une grande première.» C'est ainsi que Charly Belisson, vice-président général de la FNIH, Jean-Michel Lavrilleux, secrétaire général de la CFHRCD, Nicolas Albano des Maîtres Cuisiniers de France et Patrick Cirotte, vice-président des Jeunes Restaurateurs de France ont démontré à Michèle Demessine présente durant toute la Soirée de gala Euro-Toques qu'ils avaient décidé de se réunir tous à la même table pour défendre leurs intérêts devant les pouvoirs publics. A l'occasion de cette soirée, Michèle Demessine a félicité Euro-Toques pour avoir été à l'initiative de la Fête de la Cuisine et pour toutes les démarches entreprises par cette association pour défendre la qualité alimentaire.

B. Gutel

bgutel@lhotellerie-restauration.fr

Les membres Euro-Toques lors leur dernière assemblée générale à Marcq-en- Baroeul. Au premier rang, Bernard Fournier, Président Euro-Toques France entouré de Mme Legley, Déléguée régionale Nord-Pas de Calais, Henri Charvet, Commissaire général France, M. Gimmig, Directeur régional Auvergne et M. Albano Directeur régional Languedoc-Roussillon.

EURO-TOQUES COPRÉSIDE LA COUPE D'EUROPE DES SAVEURS RÉGIONALES

Euro-Toques est fière d'apporter son soutien logistique au travers de ses membres et de sa coprésidence à la Coupe d'Europe des saveurs régionales. Cette manifestation propose en effet une autre façon de découvrir et de faire l'Europe. Pour sa deuxième édition, cette Coupe d'Europe des saveurs régionales sera organisée par la région Languedoc-Roussillon, du 1er au 5 février 1998, sous l'égide de l'Assemblée des régions d'Europe. Elle est ouverte aux 289 régions européennes afin de mettre en valeur la richesse et la qualité de leurs produits du terroir. Elle porte sur 4 catégories de plats : entrées, poissons, viandes et desserts. Chaque région délègue un chef différent pour chaque catégorie qui pourra se voir décerner à l'issue des épreuves une médaille d'or, d'argent ou de bronze, ainsi que des mentions spéciales qui seront attribuées par un jury international. La région qui remportera le plus de points sera déclarée «Région savoureuse d'Europe 1998».

Les coprésidents de cette coupe sont : Jacques Blanc, président de la région Languedoc-Roussillon, Jean-Pierre Raffarin, président de la région Poitou-Charentes, John W.Mac Dougall, correspondant de l'Assemblée des régions d'Europe (ARE) et Bernard Fournier, président Euro-Toques France.



L'HÔTELLERIE n° 2543 Hebdo 8 janvier 1998

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