Mieux vaut tard que jamais ! Après Londres, Berlin, New York et Rome, Paris vient enfin de rentrer à son tour au hit- parade des capitales se mobilisant pour célébrer l'an 2000. Débordant tous deux d'enthousiasme, Jean Tibéri et son chargé de mission «Paris 2000», Yves Mourousi, ont en effet récemment présenté une partie des festivités parisiennes prévues entre le 3 septembre 1999 et le 14 juillet 2001. Le calendrier définitif des manifestations n'étant officiellement dévoilé que le 23 avril prochain. «Paris se doit d'être la réunion des utopies», a indiqué ainsi le maire. Et d'ajouter en jouant subtilement sur les mots, «si, en 1900 et dans les années qui suivirent, Paris était consacré comme Ville Lumière sans «s», dès la fin 1999 notre démarche sera de nous définir comme la Capitale des Lumières de la Ville».
Autrement dit, un sacré programme en perspective ! Qui devra impérativement tenir la route, car les enjeux économiques sont vastes dans cette affaire. Bon nombre de grandes métropoles vont effectivement rivaliser d'imagination pour fêter le nouveau millénaire, espérant ainsi bien sûr séduire des milliers de touristes. Ville la plus visitée au monde, la capitale française va donc non seulement devoir défendre sa réputation, mais aussi prouver qu'elle est toujours et encore plus apte que ses rivales à faire rêver et transcender l'avenir. Tous plus surprenants les uns que les autres (voir liste ci-dessous), les projets recensés par «Paris 2000» ne manquent pas à cet effet. Reste à savoir qui les financera. «En aucun cas, ces projets ne seront supportés par la collectivité», a indiqué Jean Tibéri.
Parmi les grands travaux envisagés pour entrer dans le troisième millénaire figure notamment la construction de la «Tour de la Terre» sur la Z.A.C. Rive Gauche (XIIIème arr.). Construit en pin sylvestre, haut de 200 mètres, cet édifice, parrainé par l'Unesco, a été imaginé par les architectes Normier, Hennin et Lelièvre. Entre 80 et 100 mètres au-dessus du sol, quatre niveaux accueilleront un espace de 3.000 m2 comprenant des expositions, concerts, restaurants... Une grande fleur à cinq pétales couronnera le tout. La «Tour de la Terre» sera édifiée au travers d'une fondation qui consacrera les résultats d'exploitation de la Tour à la création de prix annuels. Côté finances, ce chef- d'oeuvre des temps modernes devrait coûter aux environs de 250 millions de francs.
Parallèlement, le livre sera également à l'honneur en ces fêtes de l'an 2000. Un hommage monumental lui sera ainsi rendu avec le «Livre capitales», haut de 15 m et large de 21 m. Déposé sur la place de l'hôtel de ville dès le 1er septembre 1999, cette double page de 200 m2 accueillera un thème différent chaque jour durant 360 jours continus. Par ailleurs, l'obélisque de la place de la Concorde sera transformé en pointe de cadran solaire à l'occasion du solstice d'été (21 juin 2000). Le plus grand cadran du monde, symbolisant la fuite du temps et la fin du siècle, demeurera en place jusqu'à l'équinoxe d'automne, le 22 septembre de la même année.
Le projet «Fluctuat nec mergitur» mettra lui en «Seine», entre le pont de Tolbiac et le pont de Bercy, 2.000 poissons multicolores qui sortent la tête de l'eau. Ces 2.000 sculptures flottantes interrogeront silencieusement chacun d'entre nous. La place Charles-de-Gaulle, avec ses douze avenues convergeant de manière régulière, prendra les allures d'une gigantesque horloge grâce à un rayon laser qui balaiera seconde après seconde le ciel de Paris de 18 heures à minuit.
Au programme en outre, un spectacle de lumières, baptisé Itinérance, à travers les 20 arrondissements de Paris. En l'an 2000, Paris rendra aussi hommage au parfum. Les plus grands parfums du siècle donneront leurs noms aux grands axes de la capitale et seront représentés par des flacons géants. La Seine sera parfumée et les barges fleuries. Un musée du parfum ouvrira à cette même époque. A noter également la mise sur pied d'une promenade au bord du siècle concrétisée par un parcours au fil de l'eau avec des étapes culturelles auprès des grands monuments des bords de la Seine... Vivement l'an 2000 !
C.C.
c.cosson@lhotellerie-restauration.fr
L'HÔTELLERIE n°
2543 Hebdo 8 janvier 1998
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