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L'Evénement
LE CONGRES DE LA FNIH À BORDEAUX

Elections

Bien

compliqué

A l'image des élections à la présidence fédérale en septembre, il fut demandé aux présidents de branches sortants (aucun n'était rééligible) d'organiser ces élections «en dehors de tout débat !»

Les consignes étaient claires : les candidats devaient se présenter et personne ne devait poser de question. C'est ce qui fut fait, avec docilité. Là où les choses devinrent plus compliquées, c'est quand vint le moment d'élire les bureaux de branches où 13 postes seulement devraient être pourvus alors que les candidats étaient plus nombreux. Il fallait donc barrer des noms mais très souvent, les votants ne connaissaient pas les personnes dont ils gardaient le nom comme ceux dont ils barraient le nom.

Ceux-ci n'ayant pas eu la possibilité de se présenter. S'en suivit un certain cafouillage, certains allant comparer dans le journal la liste annoncée à celle soumise au vote. Certaines branches, après les élections décidèrent d'admettre tous les candidats au bureau (22 chez les restaurateurs) alors que d'autres s'attachèrent à respecter la règle définie. La complication fut telle que la journée entière du mercredi fut consacrée aux élections et aux discussions...

Chez les hôteliers

Une élection très serrée

Guy Obozil avait commencé sa campagne très tôt, avant l'été, pour remplacer Georges Antoun à la présidence de l'hôtellerie, une élection qui ne semblait pas poser de problème dans la mesure où il pensait, aux côtés de Dominique Salvi, être le seul candidat. C'était sans compter sur la tenacité de l'engagement de Christine Pujol (avec Roland Bernard comme vice-président) qui déposa sa candidature, dans les délais imposés, un mois avant les élections. Une candidature qu'elle sut défendre avec beaucoup de conviction. C'est avec seulement 51% des voix que Guy Obozil fut élu alors qu'il comptait faire un meilleur score, se présentant comme le candidat choisi par André Daguin. Avec une différence de 1.360 voix, soit 2% des suffrages exprimés, Christine Pujol compte déposer un recours. A noter qu'au bureau de la FNHF, aucun représentant des hôteliers parisiens n'est présent, Bertrand Lecourt (rue Meslay) et A. Philippe Feutré (SFH) n'ayant pas eu assez de voix pour être élus.

ATTENTIF ET EXIGEANT

En présentant les candidats à la branche de l'hôtellerie, Georges Antoun, aux côtés de Pierre Antoine Lafortune, remercia tous ceux avec qui il avait conduit cette branche et se félicita «du travail accompli, avec un bel esprit d'équipe, au cours de ces 9 années. Nous restons à la FNIH avec force et vigueur», a-t-il précisé «et je souhaite que l'équipe élue, dont je ne suis pas, réussisse. Le syndicalisme, c'est une réunion d'hommes et de femmes le plus souvent bénévoles, et nous sommes amenés à faire des choix entre eux mais l'essentiel ne réside pas dans les hommes mais dans la défense de notre profession. Nous restons, avec conviction mais nous restons attentifs et exigeants.»

Hôtellerie familiale

Saisir l'opportunité d'Internet

Modernisation et transmission des entreprises sont deux préoccupations des nouveaux élus André Delcassan et Philippe Marolot. C'est à travers l'obtention de prêts bonifiés pour la modernisation et d'avantages fiscaux liés à la transmission de leurs entreprises qu'ils espèrent trouver les moyens de sauver ce type d'entreprise. Au delà, André Delcassan a mis en avant «l'opportunité extraordinaire» pour l'hôtellerie familiale que représente internet aujourd'hui. «Une manière de faire connaître une hôtellerie de charme dans le monde entier».

Hôtellerie saisonnière

Des craintes vis à vis du tourisme associatif

Un discours ferme et déterminé chez les saisonniers où la nouvelle équipe, Jean-Louis Gelos et Bernard Remedi, comptent faire reconnaître le particularisme des entreprises saisonnières et prendre un certain poids au sein de la Fédération. Comme l'a expliqué Jean-Louis Gelos, les saisonniers regroupent aussi bien les cafetiers, les restaurateurs que les hôteliers et sont, de fait, concernés par l'ensemble des travaux des autres branches «où nous devons être présents», précise-t-il. Plus touchés encore que les autres entreprises par le tourisme associatif et le paracommercialisme, les saisonniers ont prévenu qu'ils allaient «passer à l'action». Le message était particulièrement destiné à la secrétaire d'Etat au Tourisme.

Groupement National des Chaînes

Présidence tournante

Ambiance feutrée au GNC pour des élections qui n'étaient qu'une formalité. Gilles Douillard, président sortant a en effet échangé son poste avec Jacques Bellin qui était vice-président. Aujourd'hui donc, avec deux vice-présidents, Jérome Stifter et Gilles Douillard, Jacques Bellin entend «renforcer la représentativité de la FNIH en mobilisant encore plus au niveau du GNC». Une puissance plus forte de la fédération grâce aux chaînes dont le président a su dire combien le volet social, salaires, carrières, réduction du temps de travail, étaient pour le GNC une priorité.

Chez les restaurateurs

Qualification minimum et label fédérateur

Pour succéder à André Daguin, une seule candidature, celle de Francis Attrazic, qui a donc pris officiellement à Bordeaux la tête de la FNRF aux côtés d'un vice-président parisien, Charly Belisson. Fort de son expérience en Languedoc-Roussillon, le nouveau président des restaurateurs a rappellé la nécessité d'une qualification minimum et sa volonté de lancer la marque «Restaurants de France» à l'échelon national.

Il l'a confirmé à Bordeaux, le nouveau président de la Fédération nationale de la restauration française (élu à l'unanimité) souhaite la «mise en oeuvre d'une qualification minimum pour toute création ou reprise d'établissements» que ce soit sous forme de «diplôme ou d'expérience professionnelle». Francis Attrazic met donc l'accent sur la reconnaissance professionnelle et la nécessité d'une démarche commune avec les différentes associations et organisations patronales de restaurateurs. Parallèlement à cela, la réactualisation des normes «restaurants de tourisme» devient pour la FNRF une priorité dont l'intérêt repose sur des normes ouvertes à «un maximum d'établissements et de types de cuisine» dès lors qu'il y a volonté d'intégration à «l'effort général de qualité».

Francis Attrazic a insisté, pour finir, sur l'impact d'une «démarche volontaire de certification» ou de «labellisation» qui servirait de base à une «véritable promotion» de la restauration traditionnelle française. Cette marque «Restaurants de France», lancée à l'échelon national, permettrait de garantir, selon lui, la qualité des prestations aux yeux de la clientèle, elle permettrait également d'identifier la restauration traditionnelle régionale et «de fournir un cadre d'intervention à l'obtention d'aides, de subventions ou encore de taux bonifiés».

Sylvie Soubes

ssoubes@lhotellerie-restauration.fr

Chez les cafetiers

«La FNCBD ne doit plus être le petit chose de la FNIH»

Le président du Bas-Rhin et de la région Alsace a très largement devancé l'ancien vice-président de la FNCBD. Jean-Louis Clauss succède donc à Jean Biron à la tête d'une fédération des cafés dont il souhaite faire entendre la voix et dont la vice-présidence - et c'est une première - sera tenue par une femme.

L'élection s'est-elle jouée mercredi matin, au moment où les candidats ont pris la parole ? Gérard Hénault et Marc Dussaule, parce qu'ils s'étaient inscrits dans la continuité de Jean Biron, partaient gagnants dans les sondages. Une fidélité qui n'a sans doute pas pesé assez dans la balance. Ce qui est certain, c'est que les délégués départementaux n'ont pas du tout apprécié les attaques lancées par Gérard Hénault à l'encontre de Michèle Evas (colistière de Jean-Louis Clauss), celui-ci lui repprochant notamment de ne pas avoir assistée aux 3èmes Assises des cafés chartés de Dijon. Un chat dans la gorge, Gérard Hénault aura également du mal à surmonter un sentiment de déjà vu quand il va évoquer, pêle-mêle, fermetures administratives, droit déclaratif ou l'article L29.

Face à lui, se dessine un président du Bas-Rhin à la fois détendu et incisif, qui va très vite faire la différence. «Une organisation professionnelle n'a pas vocation de tenir la main au patron (...) pour le guider dans ce qu'il doit faire, il lui appartient en revanche de baliser le terrain de son action professionnelle (...) en le rendant attentif aux dangers mais aussi aux bonnes pistes, en lui donnant l'occasion de prendre les bons trains qui mènent au succès», explique-t-il en soulignant, un peu plus loin, que «la FNCBD ne doit plus être le petit chose de la FNIH». Le ton est donné. Jean-Louis Clauss veut que la branche soit associée à tous les grands débats, qu'ils portent sur la Convention Collective ou sur les problèmes de TVA. Il rappelle aussi la nécessité de se rapprocher des régions pour mieux appréhender les spécificités de chacun et de donner «une place particulière» aux discothèques. Quant au CAP, l'Alsacien se montre farouchement opposé à un «sous CAP de restauration». Défenseur de la formation professionnelle première et continue, Jean-Louis Clauss l'a dailleurs dit dans son programme «la formule d'une mention complémentaire café-brasserie dispensée en CFA» apparaît à ses yeux «beaucoup plus opportune». Des idées partagées par une grande majorité des votants puisque Jean-Louis Clauss, et c'est sans doute là la seule vraie surprise de ces élections, va remporter la présidence avec plus de 72% des suffrages. Une bataille qu'il gagne aux côtés de Michèle Evas, première femme désormais en charge de la vice-présidence des cafés.

Sy. S.



L'HÔTELLERIE n° 2536 hebdo 20 novembre 1997

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