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L'Evénement

Les candidats à la vice-présidence de la FNIH

Comment ils envisagent leur fonction

Henri Charvet a décidé de soutenir Georges Antoun tandis que Jean Biron sera aux côtés d'André Daguin. Ces deux candidats à la vice-présidence nous font part de leurs projets à la tête de la rue d'Anjou.

Propos recueillis par

Sylvie Soubes

L'Hôtellerie :

Vous avez accepté le challenge d'une vice-présidence. Qu'est-ce qui vous motive dans cette mission syndicale ? Et pouvez-vous évoquer pour nous, la personnalité et le style de management du candidat à la présidence aux côtés duquel vous faites campagne ?

Jean Biron :

Ma motivation est celle qui m'a toujours guidée dans ce que j'ai entrepris. C'est-à-dire, être au service de mes collègues, des entreprises et pouvoir aider à l'amélioration de leus conditions de vie. C'est une démarche que j'ai eue depuis plusieurs années à travers Saint-Sabin et la mission consulaire qui est la mienne, à la Chambre de commerce et d'industrie de mon département. Au-jourd'hui, André Daguin m'a demandé de l'accompagner à la présidence fédérale. La fonction de vice-président fédéral sera ce que j'en ferai avec l'appui et l'accord de celui-ci. Quant à évoquer le style de management d'André Daguin, je n'ai pas suffisamment d'expérience en commun pour juger. Il nous appartiendra de travailler et de parfaire notre complémentarité. Il sait être à l'écoute, déléguer et prendre du recul sur les grands dossiers. Son style est aussi plus médiatique que le mien qui est sans doute plus réservé.

Henri Charvet :

Vous savez, j'ai 25 ans de syndicalisme derrière moi et j'ai toujours voulu contribuer à la défense de la profession. J'ai approché toutes les instances nationales, notamment en tant que vice-président de la restauration française et j'ai été à la tête d'un département pendant plus de dix ans. Depuis mon installation en région parisienne, je suis en contact quasi-quotidien avec la Fédération et lorsque Georges Antoun, que je connais également depuis 25 ans, m'a fait part de ses intentions et a souhaité que je prenne la vice-présidence, je n'ai pas hésité un instant. Le travail qu'il a effectué jusqu'ici, son combat pour faire respecter nos entreprises et son parcours syndical sont, je le crois, complémentaires. Nous avons aussi beaucoup d'idées en commun. La cohésion est essentielle et c'est important pour l'avenir d'un grand syndicat comme l'est aujourd'hui la FNIH. Sur la personnalité de Georges Antoun, je dirais qu'il a fait la preuve dans sa vie professionnelle et syndicale que c'était un vrai manager, capable de faire avancer les dossiers tout en laissant une grande liberté d'action aux gens. Les branches doivent garder leur autonomie tout en sachant, qu'elles peuvent être soutenues dans leurs démarches. C'est la même chose d'ailleurs avec les départements. Il faut des départements forts.

L'Hôtellerie :

Comment pensez-vous aborder le problème de la TVA ?

J. B. :

Il faut d'abord prendre la température du côté du gouvernement. Nous avons des interlocuteurs que nous ne connaissions pas il y a quelques mois, et à partir de là, tout un travail de présentation des dossiers est à refaire. Et ce n'est qu'en fonction des réactions, avec les présidents de branche et le directoire, qu'une politique pourra être établie. Cela dit, il y a une certaine urgence à résoudre ce problème de la TVA, et si les solutions apparaissaient trop lointaines, il faudrait envisager des aménagements fiscaux. Il faut donner un peu d'oxygène à nos entreprises.

H. C. :

Notre position est claire. Nous sommes pour une baisse de la TVA et le renforcement du combat sur le plan européen visant à convaincre les politiques d'inscrire les secteurs de la restauration sur la liste des taux réduits dans le cadre de la renégociation des taux pour l'harmonisation européenne. Nous sommes bien décidés à avancer dans ce sens.

L'Hôtellerie :

Vous sentez-vous d'attaque pour négocier avec une administration communiste au tourisme ?

J. B. :

Je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer Madame Demessine. Quoi qu'il en soit, c'est le ministre avec lequel on doit travailler. Vous savez, un ministre doit agir dans l'intérêt de la France. Je note que M. Radelet, dont nous avons souvent évoqué le travail en matière de paracommercialisme, fait partie des conseillers techniques de la nouvelle équipe. C'est une chose très positive.

H. C. :

Nous sommes une industrie de services, nous pouvons donner du travail aux chômeurs. Mais pour ça, il faut qu'on reconnaisse notre spécifité, nos besoins. En ce qui concerne notre image, la cuisine française reste une des meilleures du monde. Nous sommes parmi les derniers artisans qui faisons rayonner la diversité des produits, la personnalité des régions à travers le monde. Nos cafés sont aussi des lieux de convivialité uniques que les touristes aiment retrouver. Notre industrie en général est celle qui rapporte aussi le plus de devises à la France. Je ne connais pas encore Madame Demessine, mais je souhaite que le dialogue puisse s'établir en prenant en considération tous ces paramètres.

L'Hôtellerie :

Que doit être, pour vous, la FNIH ? Quel discours souhaitez-vous avoir envers les partenaires traditionnels du syndicat ?

J. B. :

Nous sommes un syndicat fort et reconnu. Il faudra que cela continue, que ce soit de plus en plus vrai. Ceci, nous ne pouvons le faire qu'avec l'appui des départements. Je suis certain que nous allons former avec André Daguin une très bonne équipe. Nous sommes d'accord sur l'essentiel qui est de faire une FNIH forte au service des départements et des entreprises. En ce qui concerne nos relations avec les partenaires de la FNIH, je crois que les modalités doivent évoluer vers un certain pluralisme. Il faut élargir les partenariats à tous ceux qui ont un intérêt à accompagner une Fédération qui représente l'immense majorité des CHR Français.

H. C. :

La FNIH est le plus important syndicat de CHR, particulièrement mis en avant par Jacques Thé mais aussi par la qualité du travail des salariés de la rue d'Anjou qui sont très investis dans les problèmes de la profession. Sa force, ce sont des départements très actifs et nous devons tout faire pour les aider. La FNIH doit s'impliquer au maximum dans la revalorisation de nos métiers, dans toutes les branches de l'industrie hôtelière. Quant aux partenaires, ce sont, pour moi, des collaborateurs envers qui nous avons des devoirs. Nous ne pouvons pas leur demander un «produit financier» sans apporter en échange des avantages. Nous avons avec Georges Antoun l'intention d'organiser un tour de table afin de savoir ce qu'ils attendent de nous.

«La fonction de vice-président sera ce que j'en ferai avec l'appui et l'accord d'André Daguin», précise Jean Biron.

«C'est sur le terrain européen que nous nous battrons pour convaincre les politiques de la nécessité d'inscrire la restauration sur la liste des taux réduits dans le cadre de la renégociation des taux pour l'harmonisation européenne», précise Henri Charvet.



L'HÔTELLERIE n° 2520 Hebdo 24 juillet 1997

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