Installée dans le quartier de la Joliette, au coeur du périmètre du projet Euroméditerranée, l'Université du tourisme et de la culture pour la paix est en réalité une université "hors les murs", composée de cinq établissements installés sur les rives du pourtour méditerranéen : deux en France -à Nice et Marseille-, un en Palestine, un en Israël et un au Maroc.
Recrutant des Bac + 2, elle vise à préparer des jeunes de ces pays à assurer les différentes dimensions des métiers du tourisme et à leur permettre de mieux se comprendre entre futurs cadres du bassin méditerranéen.
Les étudiants ne quittent pas le cadre de leur université locale, mais suivent un cursus de formation commun, étalé sur trois ans et composé moitié d'enseignements classiques dispensés sur place (langues, nouvelles technologies de la communication, réglementation nationale...) et moitié de cours virtuels dispensés par télévision interactive, chaque étudiant pouvant dialoguer avec son professeur ou avec ses condisciples situés à des milliers de kilomètres de lui, par le biais de visio-conférences.
L'université dispense un enseignement pluridisciplinaire (animation, conception, gestion de produits touristiques...), étalé sur trois ans, à raison de 600 heures par an, comportant de nombreux travaux dirigés et de deux à quatre mois de stages en entreprise.
Ces stages, dédommagés ou rémunérés, sont fournis par l'Université. Pierre et Vacances, Fram Tunisie, Maison de la France et le Club Med sont d'ores et déjà d'accord pour accueillir des étudiants cette année.
Le cursus débouche sur un diplôme international, délivré par l'Université du tourisme et de la culture pour la paix, avec le label de l'Unesco et de l'Organisation mondiale du tourisme. Ce diplôme peut être couplé avec un diplôme local, Marseille, a ainsi déposé une demande d'agrément pour que le diplôme de son site, l'Institut international de formation au tourisme, soit reconnu comme diplôme consulaire, au même titre que celui des écoles de commerce.
Marseille est le coeur de cette université d'un nouveau type. Le projet de Gilbert Trigano a en effet reçu le soutien actif de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui, dans le cadre de la Charte du Bassin Méditerranéen, a décidé d'en financer le siège et le centre de transmission installé dans les Docks du quartier de la Joliette.
Elle lui a apporté une contribution de l'ordre de 6 MF pour la première année, le reste du financement étant assuré par des subventions et participations diverses (autofinancement des sites et Europe).
Les Chambres de commerce de Marseille et de Nice sont également partenaires, par le biais de leurs deux établissements d'enseignement supérieur : l'Institut international de formation au tourisme, que la CCI de Marseille a créé exprès pour participer à l'Université de la paix et le Ceram, géré par la CCI de Nice. Selon les chiffres officiels, la première consacre cette année un budget de plus de 3 MF à l'opération ; la seconde un budget de 1 MF.
Les frais de scolarité apportent un financement complémentaire. Ils sont actuellement de 15.000 F par étudiant. Mais le Ceram de Nice aimerait qu'ils soient portés l'an prochain à 30.000 F, un coût équivalent à celui des Sup de Co. Cette proposition ne fait pour l'instant pas l'unanimité, vu les réalités du marché. Au total, le financement de l'Université de la paix est assuré pour une période de trois ans.
Marseille a également été la ville la plus rapidement opérationnelle, sélectionnant une première promotion d'élèves dès septembre dernier. Une promotion réduite, il est vrai, pour cette année de démarrage : 15 élèves, au lieu des 50 à 80 prévus dans le projet. Pour ces pionniers, hébergés dans les locaux de l'Institut international du tourisme (immeuble du CMCI), les cours avaient démarré en novembre, après deux mois de mise à niveau et une semaine de stage au Club Med d'Opio. Mais il s'agissait de cours internes au site, les équipements de télévision interactive n'étant pas encore au point ou étant soumis aux aléas de la politique internationale (Palestine) et les autres établissements participant à l'Université du tourisme et de la culture pour la paix n'ayant pas encore achevé leur recrutement.
Depuis quelques jours, les étudiants marseillais, qui s'impatientaient, rattrapent leur retard et ont accès aux visio-conférences que suivent également leurs condisciples de l'Université de Beer Sheva en Israël et de Bethléem en Palestine (une trentaine d'élèves dans chaque site). Leurs amis de Nice et Casablanca (Maroc) ne les rejoindront qu'à la rentrée prochaine.
L'Université du tourisme et de la culture pour la paix espère ensuite pouvoir rayonner sur d'autres pays, le centre de transmission de Marseille ayant théoriquement la capacité de gérer en interaction jusqu'à neuf sites. Des contacts sont déjà pris avec la Tunisie et l'Egypte, très intéressées par le projet. Encore faudra-t-il trouver les financements nécessaires. L'Université de la paix compte sur des subsides européens, qui pourraient être accordés dans le cadre des programmes de coopération avec la Méditerranée, comme cela a déjà été le cas pour le site de Palestine (9 MF sur trois ans).
L. Casagrande
L'Université du tourisme pour la paix s'appuie sur une association reconnue d'utilité publique. Elle comprend un Conseil d'administration, un Conseil scientifique (préparation des programmes) et un Conseil des entreprises (organisation des stages).
* Les sites :
Université de Bethléem (Autorité nationale palestinienne) ; Université Ben Gourion de Beer Shéva (Israël), Institut des hautes études de management de Casablanca (Maroc) ; Institut international de formation au tourisme de Marseille ; Centre d'études et de recherches appliquées au management (Ceram) de Nice.
* Le Président de l'Université :
Gilbert Trigano (président d'honneur du Club Méditerranée).
* Directeur général :
Xavier Greffe (professeur de sciences économiques à la Sorbonne et ancien recteur de l'Académie de Poitiers).
* Chargée de mission :
Anne Reffers.
Université du Tourisme pour
la paix
Les Docks, Atrium D3
10 place de la Joliette
13002 Marseille
Tél. : 04.91.91.99.78.
L'HÔTELLERIE n° 2505 Hebdo 10 avril 1997
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