Président honoraire de la FNIH, Alphonse Roustan en assura la présidence de 1979 à 1983. Après un «coup de gueule» poussé en décembre dernier pour appeler à une remise en cause des organisations syndicales, il répond aujourd'hui à Régis Bulot qui prônait (L'Hôtellerie du 3 octobre) un changement de comportement des professionnels et lançait : «Cessons les querelles, adaptons-nous et organisons-nous.» Un appel entendu, très apprécié à la lecture des courriers reçus.
Monsieur le président,
Je viens de lire avec beaucoup d'attention et d'intérêt même, votre interview parue dans le journal L'Hôtellerie du 3 octobre courant.
Je suis parfaitement d'accord avec ce discours plein de bon sens qui veut assurer la pérennité de nos affaires et l'avenir de nos familles. Je le cite : «Cessons les querelles, adaptons-nous et organisons-nous.»
Partageant vos idées, j'ai déjà lancé un appel en décembre 1995 à tous les syndicats départementaux. Beaucoup m'ont répondu et non des moindres. Tous ont abondé dans mon sens.
Hélas, rien n'a été fait !
Aujourd'hui, la situation s'étant encore aggravée, votre appel me réconforte. Je pense que le moment est venu de nous restructurer, de brûler nous aussi ce que nous avons adoré et de créer une nouvelle organisation, une et indivisible, qui regrouperait tous les professionnels, du plus petit au plus grand, du plus modeste au plus confortable, du plus simple au plus gastronomique, pour pouvoir faire entendre aux pouvoirs publics une seule et même voix et pour redonner aux touristes étrangers l'image de la France profonde, du plus beau pays du monde avec ses terroirs, ses petits restaurants, ses auberges, ses bistrots, partout sur le territoire.
Je souhaite que votre message soit entendu, car il y a encore des hommes de bonne volonté et de grande compétence pour assurer une réorganisation profonde et mettre en valeur notre beau métier. La survie de nos entreprises est à ce prix !
Veuillez, Monsieur le président international des Relais & Châteaux, croire en mes meilleurs sentiments.
Alphonse Roustan,
président honoraire de la FNIH
Jean Cayron est un hôtelier satisfait. Le groupement qu'il préside fête ses dix ans et se porte à merveille. Situé dans un triangle au sud d'Aurillac, dans le Cantal, la Châtaigneraie compte une cinquantaine d'hôteliers-restaurateurs. Huit appartiennent au groupement des hôteliers-restaurateurs de la Châtaigneraie, dont Bernard Puech, nouveau promu un macaron au Michelin. «C'est peu, mais nous travaillons sur le même type de clientèle et nous nous entendons parfaitement bien entre nous», souligne Jean Cayron. Aussi enchaînent-ils les manifestations. Au printemps, ils étaient restaurateurs au salon de l'Agriculture à Paris, pour répondre à l'appel de la Chambre régionale d'agriculture. Fin octobre, ils doivent officier à la foire gastronomique de Dijon, toujours avec le même partenaire. «Nous allons tourner avec trois équipes de quatre. La période, les fêtes de Toussaint, ne facilite pas l'organisation. Mais nous faisons tous un effort. Nous allons toucher les 200.000 visiteurs de la manifestation», explique Jean Cayron.
Précédemment, le groupement avait participé à la promotion du guide des Logis de France au Danemark (1994), à la promotion du Cantal pour le comité d'entreprise de l'Aérospatiale à Toulouse (1990) et au repas de gala pour le congrès des ATH (attachés au tourisme et à l'hôtellerie au sein des Chambres de Commerce et d'Industrie) l'an dernier. «Nous sommes contactés pour ce type d'opération parce que nous formons une équipe», souligne le président. Ces activités permettent ensuite de dégager un budget et de financer, avec diverses subventions, la réalisation de vidéos, de brochures et des contrôles de qualité zéro défaut. Les vidéos sont envoyées au tour- opérateurs et diffusées sur les stands lors des salons auxquels le groupement participe avec le Comité départemental du tourisme.
Le groupement a aussi lancé un produit de randonnée cyclo, avec portage des bagages, sur sept jours et huit nuits, soit «une nuit par établissement du groupement». Vendu par deux agences anglaise et danoise, il a séduit une cinquantaine de touristes. «Ce ne sont pas forcément des mordus de vélo, mais le plus souvent des amateurs de gastronomie», sourit Jean Cayron qui poursuit : «Ce n'est pas facile à mettre en place et à gérer, pour le balisage et l'entretien des chemins. Mais pour une première année, les résultats sont satisfaisants». Les contacts pour lancer ce produit avaient été pris lors de l'opération train forum initiée par l'Union des Chambres de Commerce et d'Industrie du Massif-Central (UCCIMAC) qui avait invité une centaine de tours operators européens à venir découvrir la région et ses professionnels du tourisme en octobre 1995 à Rodez. «Appartenir au groupement de la Châtaigneraie nous permet de rester motivés malgré la conjoncture morose. Nous sommes tous différents et une bonne entente règne entre nous. Nous nous renvoyons les clients quand nous sommes complets. Nous organisons aussi beaucoup de formations par le biais de la Chambre de Commerce et d'Industrie : sur la commercialisation, le travail avec les tour-opérateurs, les langues (surtout l'anglais)...», raconte le président.
Tout se passe si bien entre les huit hôteliers de la Châtaigneraie qu'ils n'hésitent pas à partir huit jours en vacances ensemble chaque année, pendant la saison creuse quand les établissements tournent au ralenti ou sont fermés. Histoire de faire le point, de se détendre et de refaire le plein d'énergie. P. Boyer
Jean et Mauricette Cayron tiennent l'hôtel du Nord à Montsalvy (Sud du Cantal). Lui est président des hôteliers-restaurateurs de la Châtaigneraie. Elle appartient aux Toques d'Auvergne.
L'HÔTELLERIE n° 2477 Magazine 3 Octobre 1996
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