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du 3 juin 2004
VIE PROFESSIONNELLE

60e anniversaire de la bataille de Normandie

COMMENT LES SYNDICATS PROFESSIONNELS PERÇOIVENT-ILS L'ÉVÉNEMENT ?

Les fêtes du 60e anniversaire de la bataille de Normandie seront-elles à la hauteur des espérances ? Accouchera-t-on d'une année touristique exceptionnelle, comme le voudraient les pouvoirs publics ? Premiers constats auprès de Philippe Villalon, président de l'Umih 14 (Calvados), et de Françoise Leroy, présidente de l'Umih 50 (Manche).

Propos recueillis par S. Soubes


Philippe Villalon.

L'Hôtellerie : Comment s'annonce le week-end du 6 juin pour Caen et sa région ? Va-t-on pouvoir accéder aux différents sites ?
Philippe Villalon : Ça va être un week-end particulier. Il coïncide en plus avec la fête des Mères. Tout laisse penser qu'il va être très difficile de circuler le 5 et le 6. Pour vous donner un ordre d'idée, le conseil d'administration du 60e anniversaire, dont je fais partie et qui sera présent à Arromanches le 6, ne pourra s'y rendre qu'en bus. Je crois que 9 000 militaires ont été dépêchés pour encadrer les fêtes. On voit l'armée à tous les carrefours. C'est du niveau d'un G8, mais à 17... Compte tenu des problèmes de sécurité, je vous laisse imaginer l'importance des mesures et la tension qu'il va y avoir. Le déjeuner du 6 va réunir les 17 chefs d'Etat et Premiers ministres présents à l'hôtel de ville de Caen. L'A13 sera difficilement empruntable, et je crains le pire à l'entrée de Caen ce jour-là. A moins d'une semaine, on ne sait toujours pas exactement ce qui sera bouclé. Il y aura sans doute plus d'armée hors des plages que dans les défilés.

L'Hôtellerie : Le Cinquantenaire avait attiré beaucoup de touristes, y compris en amont de l'événement. Le 60e anniversaire est-il d'ores et déjà porteur ?
Philippe Villalon : Ce n'est pas la même configuration qu'il y a 10 ans. Je ne pense pas qu'on batte, en termes de popularité, le 50e anniversaire. Il y a moins de vétérans et depuis le 11 septembre 2001, les Américains ont peur de voyager. En avril et en mai 1994, la profession avait déjà tiré les premiers bénéfices de l'événement. Cette fois, ce n'est pas le cas. C'est peut-être un peu plus chargé que l'année dernière, mais ce n'est pas significatif. Cela concerne principalement le Mémorial et les musées. Il y a pas mal de cars qui font le trajet dans la journée. Dans le Calvados, la plupart des hôtels sont pleins, c'est vrai, du 4 au 7. Nous avons mis en place en 2003 une charte concernant ces fêtes pour qu'elles se déroulent dans les meilleures conditions commerciales possibles. Cette charte prévoyait que les hôtels ouvrent leur planning très tôt, pour maîtriser les prix notamment. La profession a joué le jeu. Ce que nous constatons et déplorons, ce sont des chambres d'hôte sauvages, qui pratiquent des tarifs qui tournent autour de 80 e la nuit et demandent 120 à 150 e pour une nuit durant le prochain week-end. Sinon, des sociétés anglaises ou américaines vont faire venir des bateaux dortoirs dans le port de Caen. 4 000 personnes devraient être hébergées à bord. Je ne sais pas trop ce que cela va donner.


La Normandie s'apprête à vivre le 60e anniversaire de la bataille de Normandie. La profession est toutefois perplexe sur les retombées. A Caen, beaucoup de drapeaux et d'interrogations.

L'Hôtellerie : La restauration s'est-elle organisée autour de l'événement ? La profession est-elle suffisamment mobilisée selon vous ?
Philippe Villalon : Depuis février, des contrôles sévères ont eu lieu de la part des pouvoirs publics, entre autres de la DGCCRF. Nous avions été prévenus. Il s'agit naturellement de ne pas donner une mauvaise image. Quant au syndicat, nous avons adressé un courrier cosigné par l'Association Normandie mémoire à tous les restaurateurs du Calvados en leur demandant d'avoir au moins un menu spécial 60e anniversaire, qui soit axé terroir. Nous n'avons pas donné de consigne de prix. Nous avons également participé à la réalisation de mignonnettes de calvados à l'effigie du Débarquement. Les établissements peuvent les vendre ou les offrir s'ils le désirent à leur clientèle. Nous avons aussi retenu un choix de DVD et de cassettes. Il n'y a pas, malheureusement, d'engouement réel de la part des professionnels. Ceux-ci sont réservés. Ils ont du mal à y croire. On a du mal à les faire bouger. Je pense qu'il aurait fallu que les organisateurs ou les acteurs régionaux les incitent davantage.  

L'Hôtellerie : 2004 sera-t-elle une bonne année pour la région ?
Philippe Villalon : Nous sommes confrontés à une contre-publicité. Depuis un an, on dit que c'est plein alors que, comme je viens de le dire, seul le week-end du 6 est complet. Est-ce que les gens vont venir après ? Nous voulons rester optimistes. Les commémorations s'étendent sur 80 jours et quelque 800 spectacles vont avoir lieu pendant la saison. Dans 3 semaines, je pense qu'on pourra faire une première estimation. Pas avant. zzz16 zzz22v zzzz36v

Françoise Leroy, présidente de l'Umih 50

Les hôtels de la Manche ne sont pas complets. Pire, il y a beaucoup d'options qui avaient été retenues par des tour-opérateurs et qui sont annulées. On a énormément de vide, à l'exception des principaux sites comme Sainte-Mère-l'Eglise (Utah Beach). En résumé, ce n'est pas brillant. A cette époque, d'habitude, les hôtels sont aux trois quarts pleins, y compris dans l'arrière-pays. Actuellement, on tourne au quart. La clientèle habituelle, notamment de VRP, évite la région. Ils modifient leurs habitudes par crainte de ne pas pouvoir circuler. On espère que l'arrière-saison sera du niveau des 40e et 50e anniversaires, qu'elle va s'étendre jusqu'à fin novembre alors qu'elle s'arrête fin septembre-début octobre. Comme nous ne savons pas ce que cela va donner, la profession hésite à mettre en place des animations. Sinon, pour revenir à l'hébergement, le conseil général a mis en place un numéro de téléphone (0891 16 00 50) qui permet de répondre aux hébergements 'minute' depuis le 1er et jusqu'au 10 juin. Les gens se décident maintenant très souvent au dernier moment. Nous devons nous adapter.

Cocktail

LE CALVADOS FAIT RECETTE

Lors des trophées internationaux des Calvados Nouvelle Vogue, qui se sont déroulés à Trouville en avril dernier, une candidate a souhaité rendre hommage aux fêtes du Débarquement. Sa recette :

Le Libérateur (long drink)
Cocktail proposé par Elen Triard, barmaid professionnelle au Golf de Saint-Julien-sur-Calonne, candidate de l'ABF Normandie, dans la catégorie trophée ABF (Association des barmen de France)
a Ingrédients : 4 cl de calvados ; 1,5 cl de Twist (blood orange) ; 1,5 cl de Manzana verde ; 6 cl de jus d'orange ; 1 trait de sirop de pomme verte.
a Préparer au shaker.
a Décoration : éventail de pomme, citron vert et jaune, zeste d'orange.

Bon à savoir : si vous voulez profiter des meilleures recettes du concours pour mettre le calvados à l'honneur dans vos cocktails, sachez qu'elles sont disponibles par mail : idac.aoc@wanadoo.fr ou mfc@michele-frene-conseil.fr

Rencontre à Trouville-sur-Mer et à Lisieux, des jeunes professionnels face à l'événement
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L'Hôtellerie Restauration n° 2875 Hebdo 3 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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