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du 27 mai 2004
ÉDITORIAL

URGENCE

Plusieurs signaux se sont allumés la semaine dernière pour signaler l'urgence de clarifier une bonne fois pour toutes les relations du travail dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. D'abord, en rencontrant les dirigeants des organisations professionnelles afin de parler d'allégements de charges sur les salaires et baisse de TVA, Nicolas Sarkozy avait surtout en tête d'imposer à la profession un engagement en faveur de l'emploi contre le 'cadeau' consenti par Jean-Pierre Raffarin avant les élections régionales. Dire que les représentants patronaux ont exprimé un enthousiasme modéré à cette perspective relève de l'euphémisme, avec de bonnes raisons. Quoi qu'en pense notre ministre de l'Economie, qu'il est difficile néanmoins de taxer de 'technocrate', l'emploi ne se décrète pas mais doit correspondre aux besoins des entreprises.
Au-delà de cet élémentaire constat de saine gestion, il ne faut pas se leurrer sur l'image catastrophique que véhicule la profession en matière de relations sociales.

Et ce n'est pas la promesse d'un allégement de charges accordé en compensation de l'absence de baisse de TVA qui a amélioré la situation.

D'autant que toutes les occasions sont bonnes pour vilipender des métiers qui ne le méritent pas. Mais c'est ainsi : les médias, qui ne raisonnent pas mais se contentent des trop commodes clichés habituels, ne font que dénoncer de soi-disant pratiques moyenâgeuses, décrivent des cas invérifiables d''exploitation' systématique, quand ce n'est pas la calomnie pure et simple, tellement pratique.

Il suffit d'analyser la manière dont a été traitée la grève d'une partie des employés des palaces cannois pendant le Festival du film. Nul n'a relevé qu'il ne s'agissait que d'une minorité et non de la totalité des salariés des établissements concernés. Bien évidemment, personne ne semble s'être aperçu que par un curieux hasard, c'est lors de la présence médiatique la plus forte sur la Croisette que le mouvement se déclenche. Et aucun commentateur ne s'est demandé comment ces 'grévistes' protégés par de superbes chapeaux de soleil aux couleurs de la CGT pouvaient affirmer que leur action était destinée à "maintenir la qualité de service dans les palaces" ! On se serait cru sur un quai de gare un jour de grève des cheminots, qui n'hésitent jamais à affirmer qu'ils font grève pour le bien des usagers...

Trêve de mauvaise plaisanterie : les employés de ces établissements ne sont certainement pas les forçats que certains ont voulu voir à travers ce mouvement caricatural.

Il n'empêche, une fois encore, c'est la profession dans son ensemble qui a été montrée du doigt, et il est temps de réagir. Nicolas Sarkozy a raison, en tant que politique, d'exiger un effort pour l'emploi, ne serait-ce que dans un souci 'd'affichage'. Mais cela ne suffira bien évidemment pas à résoudre la lancinante question du recrutement et de la stabilité de l'emploi. Il appartient aux employeurs et à leurs représentants de conduire une réflexion approfondie sur la durée du travail, sur la formation, sur les perspectives de carrière. La tâche est certes immense, mais surtout urgente.
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2874 Hebdo 27 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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