Moselle
Roland Michy, le propriétaire du restaurant L'Auberge de Marlborough, ne peut s'empêcher d'exprimer sa déception. "Nous avons attendu avec impatience la réouverture du château en mai dernier. Mais les retombées sur notre activité n'ont pas été à la hauteur de nos espérances. Nous avons un peu de passage mais ce n'est pas significatif. Au final, nous sommes en quelque sorte victimes de l'afflux des touristes : nous sommes bousculés les week-ends et sous-employés en semaine, se plaint l'ancien boucher-traiteur. De plus, nous subissons la concurrence de la cantine du château", ajoute-t-il. Située dans le village, l'auberge qu'a racheté Roland Michy en 1997 n'est pas sur le chemin des curieux venus visiter le château de Marlborough. L'Auberge de Marlborough affiche aujourd'hui un chiffre d'affaires de 800 000 francs et avec une capacité de 100 personnes, fait le plein tous les dimanches proposant une cuisine traditionnelle à une clientèle de proximité composée à 60 % d'Allemands et de Luxembourgeois. Tournant le dos au château et à ses touristes de passage, Roland Michy veut désormais prospecter à l'étranger pour allécher le client avec sa Terrine de caille farci au foie gras.
Seulement un plus
Est-ce grâce à son emplacement au pied du château que Sylvain Schneider, le
propriétaire de l'hôtel-restaurant le Relais du château de Mensberg, enregistre une
augmentation de la fréquentation en semaine de près de 50 % pendant l'ouverture du
château de Manderen de mai à septembre ? En tout cas, il a embauché en septembre
dernier quatre personnes, son effectif passant à 17 salariés. S'il n'a pas changé sa
cuisine qui reste traditionnelle, Sylvain Schneider s'est adapté à la clientèle de
passage en proposant un premier menu à 80 francs. L'hôtel-restaurant de la famille
Schneider n'a pas de souci à se faire. La simple grange aménagée en 1976 est
aujourd'hui un Logis de France deux cheminées accueillant au restaurant jusqu'à 140
personnes et affichant un chiffre d'affaires de 4,50 MF. "L'inauguration du
château de Manderen n'apporte en fait qu'un plus", finit par avouer Sylvain
Schneider.
C. de Dianous
L'HÔTELLERIE n° 2632 Hebdo 23 Septembre 1999