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Le Languedoc-Roussillon est, en 2012, la première destination touristique de France pour l'hôtellerie de plein air : 2,8 millions de touristes y ont séjourné, selon l'Insee, qui détaille les profils et usages de ces campeurs. De plus en plus adeptes des habitations légères, (mobil-homes, chalets…), ils séjournent 7 jours en moyenne, à la mer et à la montagne. La fréquentation dans les zones de montagne augmente de 2 % entre les saisons 2011 et 2012. Un campeur sur trois réside à l'étranger. Il s'agit exclusivement d'une clientèle européenne et à 42 % en provenance de Hollande. Cette clientèle étrangère est en croissance (+ 3,4 % arrivées et + 6,4 % nuitées), constate l'Insee pour 2012.
En 2012, le Languedoc-Roussillon est la première région de France en nombre d'emplacements (117 271, soit 12,5 % des emplacements français). Parmi ces derniers, 50,3 % proposent un service de restauration, ce qui en fait la troisième région en taux d'équipement, (après ses voisins méditerranéens, Corse et région Paca). Cette restauration s'est adaptée au fil du temps, des simples plats à emporter à l'époque des pionniers des congés payés, jusqu'à tendre vers une prise en charge complète type club de vacances aujourd'hui. La restauration doit combiner offres, horaires et prix compétitifs pour contribuer à la satisfaction globale du séjour sur le camping.
Jean-François Bey, président du syndicat professionnel de l'hôtellerie de plein air du Languedoc-Roussillon, souligne l'importance économique de la région. Selon lui, la majorité des campings de la région ont choisi de confier l'activité restauration en gérance à des professionnels. Mais certains établissements, où la restauration contribue étroitement à la spécificité, choisissent de la gérer en direct. De la mer à la montagne, du camping familial au 'glamping' (camping chic), chacun aborde la restauration à sa façon, en gardant un fil rouge ; les produits et les vins du Languedoc-Roussillon.
Domaine Sainte Colombe à Saint-Gilles (30) : cuisine de marché en room service
Sur 120 ha de nature protégée en petite Camargue, le Domaine Sainte Colombe est une vitrine de l'hôtellerie de plein air de luxe. Propriétaire d'hôtels-restaurants gastronomiques à Saint-Tropez et de plages privées à la Grande-Motte, Jean-Claude Mirabel a testé le domaine en 2012, après quatre ans de préparation et de travaux. Cette offre 'glamping' (camping glamour) répond à l'évolution de sa clientèle, à la recherche de séjours courts, dépaysants et sécurisants en France. Une ancienne bergerie restaurée dans un style très contemporain héberge jusqu'à 12 personnes. En toile et bois, quatre lodges pour 4 à 6 personnes offrent tout le confort, literie soignée, salle de bains et cuisine aménagée (lodge de 170 € la nuit en basse saison à 1 700 € la semaine en haute saison). Pour sa première saison complète, le domaine a fait le plein en juillet et août et pour les week-ends de septembre.
La restauration joue aussi l'offre premium selon Jean-Claude Mirabel. Pas de carte fixe mais une cuisine du marché à base de produits locaux et de saison - pêche du Grau-du-Roi ou sanglier du domaine - réalisée par une brigade de trois personnes sous la responsabilité de Delphine Tardieux. Renouvelée chaque jour, la formule à 35 € (entrée, plat, dessert, café) est servie sur les terrasses des lodges ou sous les arbres au bord de la source. Une offre complétée par des petits déjeuners (15 et 20 €) des paniers pique-nique (22 €) et room service. Le vin du domaine a été élaboré sur mesure par le Mas des Armes, à Aniane. La clientèle apprécie : l'équipe du domaine fournit deux repas sur trois consommés sur place et sert jusqu'à 40 couverts par soir. Sur réservation, Le Domaine s'ouvre aux clients extérieurs, aux réceptions et événements.
www.domaine-sainte-colombe.com
Brasserie du Camping Le Cayola à Vias (34) : cuisine de chef voyageur
Marc et Véronique Eninger ont repris Le Cayola à Vias en 2008. Depuis 1989, c'est leur troisième camping, toujours en famille et en indépendant. Leur camping - club 4 étoiles compte 176 emplacements (18 à 38,50 € par jour) et des mobil-homes et chalets (199 à 990 € la semaine). Leur fidèle clientèle familiale - plus de 70 % d'habitués - vient principalement d'Alsace et du Nord de la France et de Belgique, mais aussi de Toulouse et Marseille. Jusqu'en 2010, ils assuraient la restauration dans leur camping, puis ont opté pour la gérance. Cédric Chausse vient de la prendre pour cette saison 2013. Après vingt ans d'expérience en bar limonadière, ce diplômé de l'ETHM de Béziers a créé son entreprise pour l'occasion. En cuisine, son frère, Nicolas Chausse, un chef voyageur qui a décidé de se poser après dix ans à travailler autour du monde. Il fait équipe avec Stéphane Deneken, formé au CFA d'Angers, rencontré à ses débuts en Suisse, inséparables depuis. L'équipe compte huit personnes avec deux extra le week-end.
La brasserie du camping Le Cayola ouvre sans interruptions du 20 avril au 20 septembre, de 8 h 30 du matin à minuit, et peut servir jusqu'à 100 couverts. Au bord de la piscine, la carte propose des tarifs abordables : entrées et salades de 7 à 11 €, des pizzas de 7 à 9 €, plats de 13 à 16 €. À midi, un nouveau plat chaque jour est inspiré par les voyages de Nicolas. Le soir, le plat est en lien avec le thème de l'animation. Les fruits et légumes viennent du marché de Sérignan, les herbes aromatiques poussent dans le jardin et derrière les cuisines. Le vin au pichet est fourni par la coopérative toute proche. Les bouteilles sont des saint-chinian et faugères voisins. Le rapport qualité prix attire des clients extérieurs, il faut parfois refuser du monde les soirs d'animation. Les Eninger se réjouissent des retours excellents de leurs clients. Nicolas et Cédric Chausse imaginent la terrasse-bar sur le toit du restaurant pour la prochaine saison… une convivialité dans le style du Cayola !
www.campingcayola.fr
Le Camping des randonneurs à Fenouillet (66) : pain maison et kota-grill
Au milieu des montagnes cathares, le Camping des randonneurs s'abrite dans une vallée des Fenouillèdes. Nicolas et Cindy Chotard ont quitté la Haute-Normandie, il y a 3 ans, pour reprendre ce camping de 35 emplacements, sur 2,5 ha de foret. Les six mois de fermeture servent à entretenir et renouveler leur parc d'hébergement. Dix mois de plus permettront d'étoffer son offre pour la saison 2014 afin de mieux répondre à la demande. Leurs clients viennent de toute la France, comme de Belgique ou d'Angleterre, pour la randonnée et les activités de pleine nature, canoë, escalade ou balade à cheval et pour l'attrait des yourtes, tipis, roulottes et Tithome (de 69 € la nuitée pour deux en roulotte en basse saison à 600 € la semaine en Tithome pour quatre en haute saison). Dès mai, ils accueillent les week-ends des clients de Smartbox hébergements atypiques.
Le premier commerce est à 15 km, aussi, ils ont développé une restauration pratique pour leurs clients. Nicolas a une formation en CAP-BEP de cuisine et service. Ils travaillent avec les produits frais venant de petits producteurs voisins. Seule la viande, plus difficile à gérer, est achetée surgelée sous vide à Sobraquès, grossiste de Perpignan. Ils font leur pain, servent petit déjeuner et snack dans la journée, sur la terrasse, près de la nouvelle piscine. Le soir, ils proposent un menu terroir à 18 € et leur formule originale 'kota-grill' finlandais à 25 €. Dans un petit chalet en rondin, le foyer circulaire au charbon permet à 12 personnes maximum de se préparer viandes et poissons. Un succès les week-ends d'avant saison avec 20 à 36 couverts par soir. Au final, la restauration contribue pour 15 à 20 % du CA, explique Nicolas. Il espère ainsi faire connaître le kota-grill au-delà des Fenouillèdes.
www.campingdesrandonneurs.com
Le Bois Fleuri à Argelès-sur-mer (66) : buffet et formule pension
À Argelès, la plus grande station de camping d'Europe, le Bois-Fleuri est un parc résidentiel de loisir 5 étoiles. Les 475 unités d'habitation, mobil-homes et chalets, se répartissent sur 15 ha ombragés autour de 900 m2 de piscine chauffée. Ouvert six mois par an, d'avril à septembre, le Bois-Fleuri accueille une fidèle clientèle familiale, majoritairement étrangère : Belges, Allemands, Hollandais, Danois (de 49 € la nuitée en chalet pour quatre personnes en basse saison à 1 295 € la semaine en chalet Belair pour six en haute saison). Les vacanciers font le plein l'été, les retraités et les groupes préfèrent le début et fin de saison.
La restauration, gérée en direct, permet de proposer des formules demi-pension, explique Jean Soler, directeur du Bois Fleuri depuis 1996. Les tarifs sont étudiés pour les adultes et enfants de 5 à 10 ans (petit déjeuner 3,50 € enfant - 5,50 € adulte ; dîner 11 € enfant -18 € adulte ; demi-pension, 13 € enfant - 23 € adulte), gratuits pour les moins de cinq ans. Ces formules demi-pension constituent 40 % du CA de l'activité restauration, qui s'élève au total à 390 000 € HT, soit 7 % du CA du Bois-Fleuri. Dans la journée, on trouve près de la piscine, pizzas, snacks et poulets rôtis à emporter. Matin et soir, dans le décor de hangar à bateau de Floride, le restaurant Key Largo propose petit déjeuner buffet et dîner de buffet d'entrées, de desserts et de plats chauds. Les recettes sont renouvelées chaque jour avec une spécialité chaque soir.
La formule buffet est peaufinée d'année en année. Jean Soler et son équipe - responsable de salle, de cuisine et de bar - sont salariés à l'année. Dès l'hiver, ils élaborent les menus par cycle d'une semaine, sélectionnent les fournisseurs, proposent un maximum de recettes à base de produits frais et locaux et les accompagnent de vins des côtes du roussillon. Ils préparent les 20 000 couverts de la saison, anticipent les pics de 200 couverts les samedis. En saison, une équipe de cinq personnes en cuisine et cinq en salle, réalisent chaque jour ces buffets colorés de saison.
www.bois-fleuri.com
Publié par Anne Sophie Thérond
