Le pari gagnant du Dauphin

Des gens de passage, Le Dauphin, hôtel-restaurant situé en plein coeur de l'Aigle (61) en a vu passer depuis sa création : les lieux ont ouvert en 1618 et servaient alors de relais de poste. Depuis, les voitures ont remplacé les chevaux et les hommes d'affaires les voyageurs de passage. Depuis 1999, l'établissement est dirigé par Régis Ligot et sa femme qui ont décidé, il y a deux ans, d'entamer une vaste campagne de travaux. La première phase, débutée en mai 2011 s'est terminée en juin 2012.

Il fallait oser se lancer, car les sommes sont importantes : l'ensemble de l'opération devrait s'élever au final à 2 M€. "Nous avons décidé de moderniser l'établissement lorsque nous avons appris la mise en place de nouvelles normes d'accessibilité. Si on se lançait dès le début, on avait des chances de bénéficier d'aides pour répondre aux normes d'accessibilité 2015", note le Régis Ligot.

Accessible aux personnes à mobilité réduite

La première phase de travaux terminée, la capacité de l'hôtel est passée de 30 à 40 chambres, le restaurant et la brasserie ont été refaits, cette dernière passant de 35 à 60 couverts. Enfin, l'ensemble des lieux est accessible aux personnes à mobilité réduite. Le Dauphin possède même les quatre labels et peut accueillir des clients souffrant de handicaps moteur, visuel, auditif ou mental. "C'est le seul établissement de l'Orne. Nous ne sommes que deux en Basse-Normandie", fait remarquer fièrement le propriétaire de l'établissement.

Quelques mois après la fin des premiers travaux, il semble bien que le jeu en valait la chandelle. Le chiffre d'affaires de l'établissement a augmenté de près de 35 % passant de 906 000 € entre juillet 2011 et février 2012 à 1,22 M€ entre juillet 2012 et février 2013. Le couple reconnaît qu'il n'a pas été facile de trouver un financement. Certes, ils ont bénéficié d'aides : 135 000 € reçus du département de la région ainsi que du Feder pour tous les travaux d'accessibilité.

Mais c'était loin d'être suffisant. Ils ont donc décidé de faire appel à un courtier, Finaïva. Une solution qui a permis au maître des lieux de continuer à se consacrer pleinement à ses clients. "Cela a un coût mais aussi l'immense avantage de libérer du temps. Sans compter qu'en général on a eu du mal à vendre notre projet devant les banques. Pour nous, passer par quelqu'un d'expérimenté qui sache vendre notre projet a été essentiel." De fait le courtier a trouvé une partie du financement auprès d'une banque locale, mais la seconde partie dans une banque parisienne.

Un service tourné à 100 % vers le client

Autre gageure : les propriétaires ont réussi à maintenir leur chiffre d'affaires durant la période des travaux. "Nous n'hésitions pas à montrer l'avancement des travaux à nos clients", note Erwan Ligot, le fils du couple qui travaille au sein de l'établissement. "Le fait de communiquer a suscité la curiosité des gens et le monde attire le monde." Ensuite, quelques mails et sms auront suffi à attirer les clients : il n'a même pas été nécessaire de mettre en place la campagne de communication qui avait été prévue à la fin des travaux.

La raison de ce succès ? Cette capacité à anticiper et un service tourné à 100 % vers le client. Les employés suivent régulièrement des formations et sont consultés lors des prises de décisions, leur permettant ainsi de s'impliquer dans la vie de l'entreprise. C'est sur cet aspect familial que misent les propriétaires. "Nous voulons garder ce côté-là, connaître les habitudes de nos clients. Ceux qui viennent ici ne recherchent pas quelque chose de standardisé, mais un accueil plus humain."

La deuxième phase de travaux, qui verra la réalisation de toutes les finitions a débuté. Tout devrait être complètement fini au cours du premier trimestre 2014. Mais Le Dauphin profite déjà des effets bénéfiques de cette remise à neuf.