Astotel, la reconquête

Le groupe constitué d'un réseau de 18 hôtels parisiens a entamé un travail de reconstruction de son identité afin de conquérir le marché parisien.

Publié le 06 août 2012 à 19:54
Avec ses deux frères Georges et Jean Pierre, Serge Cachan, personnage discret, est à la tête du  réseau de 18 hôtels et de 1 000 chambres sur Paris, baptisé Astotel. Ancien d'HEC, c'est l'un des piliers de l'hôtellerie parisienne qu'il connaît parfaitement avec plus de quarante ans d'hôtellerie à son actif. Homme d'affaires brillant, c'est aussi un fin stratège. Il a été de la plupart des batailles syndicales destinées à sauvegarder l'hôtellerie indépendante, comme lors de la défense de la liberté des prix en 1984, ou dernièrement dans le combat qui a opposé les hôteliers aux organismes type Expédia. Visionnaire, il a porté des projets innovants, comme celui de Sesamtel, la première centrale de réservations nationale sur minitel.

Pour mieux faire connaître son réseau, Serge Cachan a décidé de communiquer. Une décision due à la séparation d'avec Best Western en décembre dernier. La société ne bénéficie pas encore, en France comme à l'étranger de la notoriété qu'il voudrait. Il lui manque encore la reconnaissance et une identité, deux points sur lesquels travaille le président d'Astotel : "30 ans d'adhésion chez Best Western, cela marque et la séparation a été vécue par beaucoup d'entre nous comme une véritable rupture", déclare-t-il. Alors pourquoi se séparer ? La réponse du président est très claire : "Lorsque nous y avons adhéré, peu après l'échec de Sésamtel, le réseau, déjà coopératif fonctionnait comme un groupe d'amis au sein duquel les échanges étaient fréquents. De surcroît il présentait une forme de modernisme, à l'image de ce que nous avions voulu créer avec Sesamtel, et qui mettait l'Amérique à notre portée", souligne encore le président.

"Deux ans pour repartir"

La séparation en décembre 2011 a été une période difficile que le président d'Astotel analyse ainsi :"Nous étions dans une forme de dépendance, avec un réseau qui nous apportait bon an mal an de 15 à 25 % de chiffre d'affaires, voire 40 % parfois". En travaillant davantage avec les OTA (agences en ligne) une nouvelle fois, Astotel a bien failli récidiver. Mais grâce à la lucidité de son président, le risque a été vite écarté, et la période de reconstruction est cette fois sur de bons rails :"Nous nous donnons deux ans pour terminer notre travail de deuil et repartir avec Astotel, comme un groupe fort de sa nouvelle identité. En 2013, nous réaliserons 30 à 40 % de notre chiffre d'affaires grâce à notre site Astotel.com", assure-t-il.

Mais la maturation de ce nouveau projet ne l'empêche pas de tenir compte de la conjoncture. Aussi, il souligne que les mois de mai, juin et juillet ont été exceptionnels : "nous avons enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 5 % par rapport à l'an dernier. Le mois d'août en revanche, sera normal, comme les autres années." Pour lui, comme pour les précédents Jeux, les JO de Londres ne compenseront pas l'absence de clientèle du Moyen-Orient en partie en raison du début du Ramadan fin juillet. "Chaque année, comme pour les vacances scolaires de Noël ou de Février, Paris se vide et nous compensons par d'autres clientèles", dit-il. Il est absurde de penser, poursuit-il, que nous allons avoir une déferlante de touristes venant de Londres après les JO. Parmi tous les visiteurs, seule, la clientèle long courrier pourrait être intéressée, mais cela ne représente que quelques milliers de visiteurs."

Un, 2 voire 3 hôtels par an

Avec ses 18 hôtels en propriété, dont 10 murs et fonds, Astotel n'a pas arrêté son développement, même si son président se veut prudent "en 40 ans, nous n'avons acheté que 18 hôtels, les deux derniers étant en travaux", précise-t-il. Les 3 frères assurent leur développement en acquérant un, 2 voire 3 hôtels par an, "tout en respectant nos ratios financiers", précise son président. "Nos banquiers nous font confiance parce que nous avons une excellente notation à la Banque de France, mais cela ne veut pas dire non plus qu'il y ait un miracle bancaire. D'ailleurs, les modes de financement des hôtels n'ont pas évolué. Nous avons choisi de faire du crédit-bail au 123 Sébastopol, comme nous l'avions déjà choisi en 1987. Lors d'une acquisition, je mets mes lunettes à double foyers, un foyer pour le court terme, afin de ne pas mettre en péril notre situation financière sur les 18 à 36 mois à venir, et un foyer pour le moyen et long terme, en misant sur l'éternel rayonnement économique et culturel de Paris." Le groupe Astotel, plus fort de sa nouvelle identité, conquise grâce à toute son équipe et à la montée en gamme de ses établissements, repart à la conquête de nouveaux marchés et en particulier du marché parisien.

Publié par Évelyne de Bast



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