Fonds de commerce et copropriété : un bail tous commerces ne suffit pas

Vous envisagez de reprendre un fonds ou un droit au bail situé dans une copropriété ? Vous pensez que c'est une bonne affaire car le prix est attractif et le bail est tous commerces. Prudence : avant de signer, vérifiez le règlement de copropriété. Explications avec Frédéric Talmon, avocat spécialiste en droit immobilier.

Publié le 21 mars 2017 à 12:11

L'Hôtellerie Restauration : Lorsqu'il veut exploiter son activité dans un local en copropriété, le restaurateur peut-il se satisfaire de la conformité de son activité à celle prévue au bail - notamment en cas de bail tous commerces ?

Frédéric Talmon : Non. Même s'il n'y a pas, en principe, de lien de droit entre le locataire commercial et le syndicat des copropriétaires, le règlement de copropriété s'impose au locataire, et il en est de même des décisions de l'assemblée générale. En d'autres termes, le locataire ne peut pas, en principe, exercer une activité qui contrevient au règlement de copropriété, et ce, même si le bail l'y autorise.

La définition des activités permises par le règlement de copropriété est, toutefois, délicate et source de contentieux complexes. Les règles de prescription et, éventuellement, la question des usages peuvent compliquer encore le débat.


En cas d'infraction, la copropriété peut-elle s'opposer à l'activité de l'exploitant même une fois qu'il est installé ?

Oui. Si l'activité exercée contrevient au règlement de copropriété, celle-ci peut engager plusieurs actions et, notamment, solliciter la résiliation du bail sous réserve des règles de prescription. En ce cas, l'exploitant ne pourra pas rester dans les lieux. Il est donc essentiel de ne pas se contenter du bail et de vérifier les dispositions du règlement de copropriété applicable à l'immeuble.


Quelles sont alors les options du repreneur-locataire ?

Dans un tel cas, le locataire subit l'action de la copropriété plus qu'il n'a de réelles options. Il pourra chercher à engager la responsabilité du bailleur si ce dernier a autorisé une activité interdite par le règlement de copropriété, de l'intermédiaire en vente de fonds de commerce ou du rédacteur de l'acte. En fonction des cas, une action contre le vendeur du fonds de commerce ou du droit au bail est également envisageable.

Ces actions supposent toutefois que l'exploitant engage un procès alors que, dans l'intervalle, il devra souvent rembourser un emprunt…


Est-il suffisant que l'exploitation du repreneur soit permise par le règlement de copropriété ?

Non, le local doit aussi répondre aux exigences de l'activité, notamment en ce qui concerne les normes - hygiène, sécurité, accessibilité.

Par exemple, il n'est pas possible de faire de cuisine sans disposer d'une extraction. Lorsque le local en est dépourvu, il faut, en principe, installer un conduit, ce qui suppose des travaux que la copropriété doit autoriser. En l'absence de cette autorisation, l'exploitation sera remise en cause. Il est, selon les cas, parfois possible de contester le refus de la copropriété. Certains chercheront à contourner le problème par l'installation d'une extraction avec filtres à charbon.

En cas d'impossibilité de se mettre en conformité, l'exploitant pourra tenter d'annuler l'opération ou engager la responsabilité des intervenants. Il est toutefois recommandé d'anticiper ces questions plutôt que de les subir.


Publié par Propos recueillis par Tiphaine Beausseron



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