Une journée avec Benoît Paty, liftier chez Lasserre

Paris Si cette profession est de plus e plus rare, elle permet d'appréhender les bases des métiers de l'accueil avec une grande acuité. Reportage.

Publié le 20 novembre 2015 à 11:20

• 17 heures : Niché à deux pas des Champs-Élysées, le restaurant Lasserre (Paris, VIIIe) est étoilé au guide Michelin. C'est ici que Benoît Paty a fait ses premières armes de liftier. Préposé à l'ascenseur, il accompagne les clients dans la montée et la descente des étages. Un métier profondément tourné vers le bien-être des clients.


• 17 h 20 : Benoît Paty enfile son costume de liftier : pantalon noir sur veste rouge brodée à col Mao, avec galons et boutons dorés. À l'instar des voituriers, portiers, bagagistes, chasseurs et grooms, le hall est son royaume. Dans les établissements moins prestigieux, c'est une seule et même personne qui assume tous ces rôles. Mais ici, le jeune homme est le seul responsable du bon fonctionnement des ascenseurs. Il démarre sa journée de travail en vérifiant la propreté des lieux. L'ascenseur d'abord. Du sol au plafond, en passant par le miroir, les dorures et l'éclairage. Les salons d'accueil ensuite : aspirateur, positionnement des magazines, des coussins… Rien ne lui échappe. "Les salons sont souvent la porte d'entrée des clients, qui attendent leurs convives. Nous veillons donc à ce que tout y soit parfait."


• 18 h 15 : À l'étage, dans la salle du restaurant, Benoît Paty aide à la préparation du service. Ses collègues disent d'ailleurs de lui que c'est un professionnel, capable de "remplacer au pied levé bon nombre de postes en restauration". Polyvalent, mais surtout très observateur, il a appris avec le temps à décrypter les différents postes de la profession. "Si vous êtes capable de la patience et de la rigueur que demande ce travail, alors, vous pouvez prétendre à monter très vite en grade", assure t-il.


• 18 h 45 : Le responsable de la salle, le maître d'hôtel, les serveurs et chefs de rang se réunissent pour un briefing. Le liftier assiste toujours à cette réunion quotidienne. Si la cuisine du jour est abordée, ce qui intéresse surtout Benoît Paty, c'est la liste des convives. Les personnalités présentes, leurs noms ainsi que leurs souhaits éventuels sont évoqués. Benoît Paty n'en perd pas une miette. "C'est un métier où la mémoire est capitale. Être physionomiste est également indispensable pour reconnaître les clients d'un coup d'oeil."


• 19 heures : Après avoir dîné rapidement avec ses collègues, il prend son service. Posté devant l'ascenseur, à l'entrée du restaurant, Benoît Paty patiente. Lorsque les premiers clients débarquent, le rituel est immuable. Le maître d'hôtel accueille, le liftier salue en n'omettant jamais de nommer le client par son nom. "Personnifier le service est capital", insiste t-il d'une voix douce mais ferme.


• 19 h 10 : Benoît Paty entre dans l'ascenseur. Avec bonne humeur, sachant trouver le mot juste, en français comme en anglais, il accompagne le client jusqu'à sa table. Les navettes entre le premier étage et le rez-de-chaussée se multiplient. À chaque fois qu'un client quitte sa table pour redescendre, que ce soit pour quitter l'établissement ou sortir quelques instants pour téléphoner notamment, c'est à Benoît Paty qu'incombe la tâche de les accompagner. "C'est souvent dans l'ascenseur que les clients en profitent pour poser des questions. Cela peut concerner l'histoire du restaurant, la gastronomie française, le chef cuisinier. Il faut être en mesure de répondre à toutes sortes d'interrogations." Les difficultés du métier ? "Rester statique pendant de très longues périodes et garder une concentration à toute épreuve."


• 1 heure : Benoît Paty suit discrètement le service. Si certains moments sont beaucoup plus calmes pour lui, il ne s'ennuie pas. Peu de liftiers exercent encore à Paris. "Beaucoup de restaurants ou d'hôtels n'en emploient plus du tout, ou bien embauchent sur des postes beaucoup plus polyvalents." Une chose est sûre : ce métier est un formidable tremplin pour entrer dans l'univers du luxe. Et à terme, évoluer vers les métiers de l'accueil.


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Publié par Mylène SACKSICK



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