L'Hôtellerie Restauration No 3422 - page 2

Décrochage bancaire
L’édito
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Les
exigences actu
en matière de cré
Une start-upa lancé la semainedernièreune levéede fonds sur internet pour
le rachat de l’aéroport deToulouse-Blagnac. Le crowdfunding, oufinancement
participatif, serait-il sans limite ?Dans unpremier temps, il a surtout concerné
des entreprises innovantes oudes artistes faisant appel à lagénérositédes
internautespourmettreenœuvre leur projet. Lephénomène s’est toutefois
considérablement accéléré.
L’association Financement participatif France (FPF) parle d’un véritable
engouement de la part des Français.
Avec 66M€collectés sur l’ensemble
dupremier semestre 2014, contre 33M€en2013 sur lamême période, les
fonds réunis par les plateformes ont doublé enun an. Les plateformes de
prêt arrivent en tête du classement avec 37M€ réunis, suivies par celles de
dons, puis d’investissement en capital, avec 19M€et 10M€ respectivement
collectés.”
Labarredumillionde contributeurs aété franchie.
Si le cadre réglementaire reste encore à établir selon les cas, les
sites de crowdfunding semultiplient.
Il enexistemêmedédiés à la
restauration.Mais attentionà cettenotion :mobiliser lepublic autour d’un
projet fait appel à sonaffect, cequi n’est pas le cas lorsque l’on frappeà la
ported’unbanquier.
Carole Delga
,
secrétaired’État chargéeduCommerce,
de l’Artisanat,de laConsommationet de l’Économie socialeet solidaire,
rappelait récemment dans une interviewqu’un
“tiers des petites entreprises
rencontrent actuellement des difficultés de trésorerie et presque autant ont
une insuffisance de fonds propres”.
D’où l’extrême frilositébancaire.Bref,
c’est le serpent qui semord laqueue : sans trésorerie,pasdefinancement, et
vice versa.
Cen’est pas nouveau, enFrance, lesbanques ne sont plus au servicedes
petites etmoyennes entreprises.Est-ceaupublicde l’être ?
SYLVIE SOUBES
L’Hôtellerie Restauration :
La BCE
a abaissé une nouvelle fois son taux
directeur en octobre, ce qui permet de
maintenir des taux d’intérêt très bas
en immobilier. Cela va-t-il aussi avoir
une incidence sur le marché du crédit
professionnel dans le secteur CHR ?
Muriel Lauret :
Pas nécessairement.
En effet, le crédit professionnel ne suit
pas exactement la tendance du crédit
immobilier car les risques sont différents
et la manière de les apprécier aussi. Ainsi,
dans le cadre d’une reprise de fonds
CHR, la banque va évaluer le risque en
s’appuyant notamment sur des critères
objectifs - cotation du secteur d’activité,
des comptes de l’entreprise, de la Banque
de France. À noter que le secteur de la
restauration est toujours sensible, tandis
que l’hôtellerie bénéficie d’une meilleure
réputation auprès des professionnels
du crédit. À côté de ces critères objectifs
que nous ne maîtrisons pas, la banque
va aussi s’appuyer sur des critères
subjectifs : qualité de gestion du dirigeant,
profil adapté du repreneur, qualité de
l’emplacement, prévisionnel cohérent,
plan de financement équilibré, garanties…
C’est là que notre rôle d’avocat financier
intervient au profit de notre clientèle.
Sur notre département, nous constatons
un taux compris entre 2,40 % pour les
très belles affaires et 3,50 % en moyenne
sur les reprises de fonds de commerce de
CHR. La sandwicherie-restauration rapide
est considérée aujourd’hui comme moins
risquée à Lyon par rapport au restaurant
traditionnel. La brasserie reste plutôt bien
cotée. En revanche, les bars de nuit sont
difficilement finançables.
Les taux varient-ils selon que la reprise
porte sur le fonds ou sur les titres ?
Cette distinction n’a pas de réelle incidence
sur les taux, mais elle jouera au niveau
des garanties. Ainsi, en cas de reprise
de l’activité par acquisition de titres, un
nantissement devra le plus souvent être
doublé d’une caution personnelle plus
importante car le nantissement des parts
sociales est plus risqué pour la banque en
cas de contentieux.
Les repreneurs de fonds de commerce
doivent-ils nécessairement apporter
30 % du montant emprunté ?
Globalement, les banques exigent des
apports supérieurs à 30 % dans le cas
de reprise d’affaires en difficulté ou de
créations avec un concept novateur et un
budget supérieur à 150 000 €. Par contre,
quand le dossier est bien ficelé, cohérent
et pertinent, nous obtenons des accords
même avec un apport inférieur à 30 %.
Par exemple, nous avons récemment
œ
La restauration demeure le premier contributeur de reprises de
fonds de commerce, malgré un marché en baisse, et les demandes de
crédits demeurent inévitables. Muriel Lauret, directrice de CrédiPro
Lyon, répond à nos questions.
PROPOS RECUEILLIS PAR TIPHAINE BEAUSSERON
E
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Fonds de comme
Muriel Lauret
, associée CrediPro Rhône
Entreprises Finance.
Prêt participatif
Le prêt participatif est un moyen
de financement intermédiaire entre
le prêt à long terme et la prise de
participation. Il peut être accordé
notamment par des sociétés
commerciales et des sociétés
du secteur public (BPIfrance),
ce qui permet d’éviter le circuit
bancaire pour une partie du besoin
en financement. En général, le
prêteur se rémunère grâce à un
taux d’intérêt fixe auquel s’ajoute
une éventuelle participation aux
bénéfices de l’entreprise. Le prêt
participatif sert principalement de
financement pour des dépenses
d’investissement (travaux
d’aménagement, matériel…) mais
il peut aussi servir à financer en
partie l’acquisition d’un fonds de
commerce.
e
Avantages :
les capitaux prêtés sont
assimilés à des fonds propres, ce qui
améliore les ratios d’analyse financière
de l’entreprise. Le dirigeant conserve la
direction de son entreprise (il ne s’agit
pas d’une prise de participation), et
les remboursements peuvent se faire
de manière plus flexible qu’un prêt
classique car ils s’adaptent à l’état de
la trésorerie.
BIEN DISTINGUER PRÊT
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