L'Hôtellerie Restauration No 3760

Élisabeth Borne a souligné la pertinence de l’ouverture, par Café Joyeux, de son propre CFA. Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard >www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR369301 Lors de la commission mixte paritaire du 18 novembre, le collège patronal a présenté une grille de salaires commune qui a été jugée très insuffisante par le collège salarial. Rendez-vous est pris le 16 décembre afin de poursuivre les négociations. PARIS Le 17 novembre, la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion est venue à la rencontre de l’équipe du nouvel établissement du quartier de la Madeleine. Dix-huit salariés en situation de handicap y ont investi cuisine et salle. Début des négociations sur la revalorisation de la grille des salaires Élisabeth Borne inaugure un nouveau Café Joyeux à Paris Il y avait un air de fête le 17 novembre dernier, en début de soirée, dans le nouveau Café Joyeux du boulevard de la Madeleine, à Paris (IXe). C’est la sixième adresse créée par Yann et Lydwine Bucaille-Lanrezac, fondateurs de cette enseigne qui emploie en CDI des personnes en situation de handicap mental et cognitif. Présente à cette inauguration, organisée en marge de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap, Élisabeth Borne a salué l’initiative et souligné la pertinence de l’ouverture, par Café Joyeux, de son propre CFA. “Je Les partenaires sociaux de la branche des CHR (syndicats de salariés et organisations professionnelles des employeurs) se sont réunis jeudi 18 novembre en commission mixte paritaire, en visio-conférence, afin de négocier une revalorisation de la grille de salaires. Les quatre organisations professionnelles (GNC, GNI, SNRTC et Umih) ont présenté une grille de salaires commune allant au-delà de ce qui avait été annoncé dans la presse début octobre (en moyenne une revalorisation de 10,5%par rapport à la grille de salaires actuelle, qui fixe le taux horaire minimum à 10,43 € pour les 3 échelons du niveau I et les 2 échelons du niveau II, contre 9 % annoncés). Toutefois, le collège salarial n’a pas souhaité discuter de cette proposition, la jugeant trop basse et même provocatrice, précise Emmanuel Achard, négociateur pour le GNI. “La proposition du collège patronal ne fait que reprendre le retard pris depuis 2018 [date de la conclusion de la dernière grille de salaires, NDLR] avec une légère amélioration. Une telle grille ne va pas conduire à rendre la branche attractive. Quant à l’encadrement, je regrette encore que cette grille s’arrête au plafond de la Sécurité sociale, qui est le plancher de ce niveau”, explique Didier Chastrusse, négociateur pour la CFE-CGC (collège salarial). De son côté, Force ouvrière (FO) dénonce un leurre et un coup de communication à l’égard des pouvoirs publics. Le syndicat déplore que souhaite beaucoup de succès à ce centre de formation”, a déclaré la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, venue accompagnée de Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées. Élisabeth Borne a, en outre, rappelé qu’entre 2019 et 2020, “le nombre d’apprentis en situation de handicap a augmenté de 70 % en France”. Une ouverture à Lisbonne, des projets à Bruxelles, Genève… De son côté, Yann Bucaille-Lanrezac a comparé la crise sanitaire à “une tempête” qui n’a pas été si simple à surmonter. “Nous avons passé deux années dans le brouillard”, a-t-il confié. Aujourd’hui, le “navire” reprend la mer avec d’autres ouvertures d’ores et déjà programmées. À commencer par Lisbonne depuis le 20 novembre, puis suivront des projets à Bruxelles, Genève et Madrid. Pour l’heure, le Café Joyeux de la Madeleine compte 18 équipiers en cuisine et en salle, ce qui porte le nombre de personnes salariées en situation de handicap à 85 dans les six cafés existants. Yann Bucaille-Lanrezac souhaite ainsi “changer le regard sur la différence”. Un parti pris approuvé par le chef étoilé Thierry Marx, également présent à l’inauguration. Le chef étoilé valide toutes les recettes concoctées dans chaque Café Joyeux de Paris, Rennes et Bordeaux. “les 3 premiers échelons du premier niveau de la grille ne dépassent pas 4,77 % d’augmentation quand le premier niveau des cadres bénéficie de près de 20 %. (…) Communiquer sur une moyenne de 10 % avec de tels écarts est un non-sens, voire fausse la négociation, car la majorité des salariés du secteur se trouvent en bas de l’échelle, et ils ne verront pas la couleur de cette prétendue augmentation.” Des propositions déconnectées de la réalité Pour sa part, la CFDT a fait une contre-proposition en présentant une grille de salaires avec augmentation moyenne de 34,5 %. La CGT a aussi proposé une grille de salaires, avec une revalorisation moyenne de 20 %. Pour le collège patronal, ces propositions sont déconnectées de la réalité économique et financière des entreprises. Les quatre syndicats qui le composent considèrent qu’en ces périodes de sortie de crise, de telles augmentations ne pourraient pas être supportées économiquement par les professionnels du secteur. Rendez-vous a été pris le 16 décembre pour un nouveau tour de négociations. À l’ordre du jour, la grille des salaires, donc, et la fixation d’un calendrier pour négocier d’autres éléments comme les jours fériés, le taux de majoration des heures supplémentaires, la coupure, etc. Le collège patronal a présenté une grille de salaires revalorisée de 10,5 % en moyenne, quand les propositions du collège salarié oscillent entre 20 % et 34,5 %. © DR

RkJQdWJsaXNoZXIy ODk2OA==