L'Hôtellerie Restauration No 3760

4 L’Hôtellerie Restauration N° 3760 - 26 novembre 2021 LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE Les 15 et 16 novembre, le sixième congrès du GNI a rassemblé ses membres autour du thème fédérateur de la reconquête : financière, des collaborateurs, et de la clientèle. Signe de l’importance que l’État accorde au secteur, quatre membres du Gouvernement avaient fait le déplacement. Didier Chenet au congrès du GNI : “Nous sommes en marche vers la reconquête” “Quel bonheur de se retrouver physiquement !” Pascal Mousset, président du GNI Île-de-France, n’a pas caché son émotion lors du discours inaugural du congrès national du syndicat, qui s’est déroulé les 15 et 16 novembre à la Maison de l’artisanat, à Paris. “Personne ne peut imaginer des villes sans cafés, hôtels, restaurants et traiteurs. Nous resterons le temps qu’il faudra à vos côtés pour vous accompagner. Continuez à nous faire des propositions, nous essaierons d’y répondre”, a indiqué Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes entreprises. Didier Chenet, président du GNI, a salué le soutien de l’État depuis le début de la crise sanitaire : “Sans les aides, nous ne serions certainement plus là.” Mais il aussi abordé les sujets qui fâchent, a rappelé ceux dont le soutien a fait défaut, que ce soient les bailleurs ou les assureurs, qui, globalement, ont fait preuve “d’insolence”. Toutefois, après dix-huit mois d’une crise sanitaire à l’impact sans précédent, “nous sommes en marche vers la reconquête”, a-t-il clamé. PGE : “Des solutions au cas par cas” Invité à s’exprimer, Bruno le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, a souligné “un certain nombre de problèmes immédiats à régler” dans le secteur des CHR. En premier lieu, les prêts garantis par l’État (PGE), dont le recours vient d’être prolongé jusqu’en 2022. “C’est un peu plus de 140 milliards d’euros d’encours. Je n’envisage pas de mesure universelle [de remboursement]. En revanche, aucun d’entre vous n’aura de difficulté de trésorerie liée à un remboursement de ces crédits. Si nous devons trouver des solutions au cas par cas, nous les trouverons pour qu’il y ait un accord entre le banquier et le débiteur, sous l’autorité de l’État.” Autre urgence : le recrutement. “Il y a un rapport au travail qui a changé et on ne s’en sortira pas en allant expliquer que les jeunes générations ne veulent plus travailler. Beaucoup sont prêts à changer leur organisation. Vous êtes ouverts aussi à des augmentations de rémunération. L’attractivité ne se résume pas à la rémunération mais cela en fait partie. L’une des réponses que l’on peut apporter à vos métiers, c’est la défiscalisation. Mais quelles sont les solutions que l’on peut apporter aux jeunes qui intègrent le secteur ?” Cette dernière interrogation a introduit la table ronde autour de la reconquête des collaborateurs, animée par Alexandre Ascher, qui a insisté sur la nécessité de “changer”. Un constat qui transparait aussi dans les chiffres et les commentaires de l’enquête sur l’attractivité dans les métiers des La ministre du travail, Elisabeth Borne, à l’occasion du congrès. Le GNI a commandé une enquête au cabinet In Extenso, qui a étudié 30 000 contrats de travail au sein de plus de 2 100 entreprises (essentiellement des TPE-PME) sur tout le territoire. Il en ressort que le salaire médian d’un commis de salle ou d’un serveur est 10,74 € bruts de l’heure et celui d’un réceptionniste, d’une femme ou valet de chambre de 10,64 € (soit 101 % du smic). Plus de la moitié des salariés dont le contrat a été étudié bénéficie de primes, généralement en-dessous de 10 % du salaire. Autre constat : les niveaux de rémunération sont globalement faibles, avec un salaire médian global à 107 % du smic horaire et peu différenciés entre les niveaux et échelons et de la classification actuelle. Une enquête sur les salaires en CHR Invitée lors du congrès, Olivia Polski, adjointe au maire de Paris en charge du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et des métiers d’art et du monde, a été interrogée sur le problème des terrasses éphémères qui devaient être pérennisées. “Nous avons mis en place les terrasses éphémères en urgence. Elles ont duré plus d’un an et ont été un vrai succès. Anne Hidalgo [la maire de Paris, NDLR] a souhaité pouvoir les pérenniser”, mais cela seulement dans le cadre d’un nouveau règlement respectant la sécurité, l’esthétique et le voisinage, notamment. Elle a également annoncé la volonté de la mairie “d’interdire les dark kitchens dans le nouveau plan d’urbanisme”. L’adjointe au maire s’est enfin voulue rassurante : “Les clients étrangers reviennent. Les Jeux olympiques sont une perspective très encourageante pour votre secteur”. Le problème des terrasses parisiennes évoqué Didier Chenet, président du GNI, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Catherine Querard, vice-présidente du GNI. © GNI – PHOTOS CHARLES CLEDES

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