Page 28 - L'Hôtellerie Restauration No 3387

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Vie syndicale
En présence de Thierry Grégoire
Abbeville
Le syndicat s’insurge notamment contre le commerce illégal pratiqué par les buvettes éphémères et autres chambres
d’hôte non déclarées.
Assemblée générale de l’Umih 80 : halte à la concurrence déloyale
E
n 2013, l’Umih 80 a
déménagé ses bureaux
pour intégrer une pépinière
d’entreprises d’Amiens. Un
choix pris en raison de l’esprit
novateur du lieu, de la facilité
d’accès et de l’aspect financier,
avec une diminution du loyer
et des charges. Le syndicat de
la Somme, comme beaucoup
d’autres, doit composer avec
des adhérents qui manquent
de plus en plus de temps et de
moyens.
Lorsque qu’ils mettent
en vente leur établissement,
par exemple, les gens cessent
d’adhérer. Même s’ils continuent
d’exploiter l’affaire pendant
encore deux ou trois ans. Les
exploitants sont tellement pris
par les difficultés du quotidien
qu’ils ont du mal à se sentir
concernés”
par les grands
combats de la profession,
constate
Thierry Dupré
,
président de l’Umih Somme. Le
contexte économique
dégradé”
appelle pourtant au ralliement.
Nos dirigeants politiques
doivent prendre des
engagements forts. L’hôtel est
une source de revenus pour
les communes qui perçoivent
la taxe de séjour. Nos cafés et
nos restaurants forment un
maillage nécessaire au bon
accueil des visiteurs”,
ajoute le
dirigeant syndical qui s’insurge
de voir encore des chambres
d’hôte fonctionner sans être
déclarées ou des buvettes
temporaires qui ne respectent
pas la réglementation des
débits de boissons. Halte à la
concurrence déloyale et au tout
et n’importe quoi, réclame le
syndicat !
Le fait maison était à l’ordre du
jour. Dans la salle, un Maître
restaurateur prend la parole :
Le problème, c’est que l’État
n’en fait pas la promotion alors
que c’est le seul titre officiel. On
rajoute un label qui ne va rien
apporter au consommateur
mais va faire de l’ombre au titre
qui contient déjà le fait maison.
J’hésite à continuer”,
avoue-t-il
.
La Somme compte seulement
10
Maîtres restaurateurs.
C’est trop peu”,
convient
Thierry Dupré. Mais là encore,
comment motiver les troupes
sans cohérence sur la durée ?
UNE MÉFIANCE
NÉCESSAIRE
Pour évoquer les dossiers
nationaux,
Thierry Grégoire
,
président d’Umih Saisonniers,
avait accepté l’invitation. Les
professionnels du département
ne voient pas d’un bon œil
la dématérialisation des
titres-restaurants.
Et vous
avez raison,
confirme le
chef de file syndical,
ne vous
précipitez pas sur les annonces
des émetteurs. Il est urgent
d’attendre”,
répond-il alors
que plusieurs professionnels
s’insurgent contre les taux qui
accompagnent actuellement le
dispositif.
En présence de
Valérie
Judel
,
directrice générale de
HCR Prévoyance, Thierry
Grégoire donne également
pour consigne de ne pas se
laisser séduire par le chant
des courtiers en assurance
.
La
mutuelle reste obligatoire mais
les entreprises vont désormais
pouvoir s’affilier auprès de
qui elles le souhaitent alors
que le régime était jusque-là
sous tutelle de branche.
Ce
sont les grands assureurs
qui sont montés au créneau.
Nous les intéressons parce
que nous avons des fonds de
réserve importants, mais c’est
grâce au régime qui a été mis
en place par les partenaires
sociaux, dans le cadre de la
mutualisation, que nous avons
pu constituer ces fonds. Des
sommes que nous utilisons
pour les actions sociales,
comme l’aide au permis de
conduire, les gardes d’enfants,
les aides aux périodes de
chômage lors des catastrophes
naturelles… Tout cela va
tomber.”
Thierry Grégoire s’élève
également contre
les
administrateurs du
RSI [régime social des
indépendants, NDLR],
trop
âgés, dépassés par les
événements, qui ne prennent
pas les choses en main. Ici,
en revanche, une refonte
impérative du système
s’impose”.
LUEUR D’OPTIMISME
Sur le temps partiel, le
président d’Umih Saisonniers
se veut plus rassurant :
Pour les moins de 26 ans,
qui représentent une grande
partie de cette population
d’employés, il n’y a pas de
restriction. Pour les plus de
26
ans, le contrat est possible
si c’est l’employé qui vous en
fait la demande par écrit et
sous certaines conditions. On
est dans un principe proche
du gré à gré. Tout n’est pas
aussi fermé que ce qui a été
annoncé par les médias.”
Concernant l’accessibilité, une
lueur d’optimisme point au
travers des quelques fenêtres
qui se sont entrouvertes au
terme de la consultation
nationale :
Nous sommes dans
un principe de report, avec un
calendrier qu’il faut absolument
mettre en route. Mais des
mesures plus adaptées, comme
l’aménagement de rampes
amovibles, sont désormais
acceptées.”
SYLVIE SOUBES
De gauche à droite :
Michel Dain
,
président des hôteliers de la Somme et de
l’Umih Picardie,
Thierry Dupré
,
président de l’Umih 80, et
Thierry Grégoire
,
président d’Umih Saisonniers, le 17 mars à Abbeville.
Gagner en visibilité
Tartas
La décision a été entérinée lors d’une assemblée générale à laquelle a assisté Laurent Duc, président d’Umih Hôtellerie.
La Fédération départementale de l’industrie hôtelière des Landes
devient l’Umih 40
L
orsqu’ils sont arrivés dans la
salle polyvalente de Tartas (40)
le 17 mars, les 110 adhérents de
la Fédération départementale de
l’industrie hôtelière (FDIH) ont pu
remarquer le kakemono indiquant :
Umih 40’. Une révolution ? Un
ajustement plutôt. Avant le vote des
nouveaux statuts de la FDIH entérinant
la décision, le vice-président du
syndicat,
Alain Bretelle
,
a expliqué :
C’est un acte rationnel. Il s’agit d’un
rapprochement clair avec l’Umih
nationale qui renforcera notre poids
vis-à-vis des institutions locales et
régionales”
.
Et
Nicolas Soleil
,
président
de la FDIH, d’ajouter :
En termes de
communication, nous gagnerons en
visibilité.”
Était également soumise au
vote la création de la branche traiteurs-
organisateurs de réceptions. De
nouveaux adhérents en perspective pour
un syndicat fort de 617 membres et d’un
taux de pénétration de 65 %.
Autre fait marquant, la décision de
dissoudre Promo Form, qui avait
pour mission depuis 1995 de gérer
le
Guide des restaurants des Landes
et les formations. Son président,
Olivier Delcroix
,
a précisé que
la
commercialisation du guide est confiée
à Sud-Ouest Services. Et vu qu’aucune
formation n’a pu se tenir en 2013, Promo
Form n’avait plus lieu d’être”.
NOUS RESTONS À VOS CÔTÉS”
Avant d’ouvrir la séance de travaux,
Nicolas Soleil a donné le ton.
La
pression fiscale devient intolérable,
tout comme les nouvelles normes
d’accessibilité. Les banques sont
frileuses. Mais nous restons à vos
côtés pour vous accompagner.”
De
multiples sujets ont été abordés,
en présence de onze intervenants :
protection juridique, gestion, contrats de
professionnalisation et emplois d’avenir,
dispositifs de formation, rénovation des
établissements. La nouvelle chargée de
mission de l’Umihra,
Lenka Lamoure
,
a fait le point sur l’accompagnement à
l’accessibilité et la problématique
environnementale.
Laurent Duc
,
président d’Umih
Hôtellerie, est intervenu au sujet des
agences de voyage en ligne (OTA).
Trop
peu d’hôteliers ont signé la pétition
lancée par l’Umih contre les commissions
excessives des OTA. Du coup, je ne peux
pas m’en servir”,
a-t-il regretté. Un appel
à davantage de mobilisation.
BRIGITTE DUCASSE
De gauche à droite :
Nicolas Soleil
,
président
de l’Umih 40,
Laurent
Duc
,
président d’Umih
Hôtellerie,
Alain
Bretelle
,
vice-président
de l’Umih 40, et
Jean-
François Broquères
,
maire de Tartas (40).