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Hôtellerie
Conférence sur l’hôtellerie de luxe, avec, de
gauche à droite :
Christopher Härce
(
Jones
Lang LaSalle),
Paul Massot
(
Mandarin
Oriental),
Valentin Sadan
(
FRHI) et
Francesco Cefalu
(
Four Seasons).
Bons résultats sur le secteur du luxe
Sous le soleil printanier de la Croisette, les congressistes ont pu savourer l’atmosphère de reprise qui régnait sur le Marché
international des professionnels de l’immobilier.
Ambiance détendue au 25
e
Mipim de Cannes
A
vec 20 600 participants, le Marché international
des professionnels de l’immobilier (Mipim) 2014,
qui déroulé à Cannes du 11 au 14 mars, a
tenu toutes ses promesses.
“
Cette année, le nombre
d’investisseurs était à la hausse, tout comme le nombre
de propriétaires. Ils reprennent confiance dans un
marché présentant plus de liquidités”
,
a annoncé le
président du salon,
Filippo Rean
.
Dans le secteur hôtelier, malgré l’organisation dix
jours auparavant du salon de l’investissement IHIF à
Berlin, les conférences ont fait le plein. L’une des plus
suivies fut celle de Jones Lang LaSalle, sur le thème des
tendances de l’hôtellerie de luxe, avec la participation
de trois directeurs du développement de grandes
enseignes :
Paul Massot
pour Mandarin Oriental,
Francesco Cefalu
pour Four Seasons, et
Valentin
Sadan
pour Raffles, Fairmont et SwissHotel (FRHI).
Les marques de luxe sont un produit qui change assez
peu, en dépit de l’évolution du marché et des nouvelles
cibles de clientèle, ont estimé les trois experts.
“
Les marques doivent être avant tout flexibles,
a précisé
Valentin Sadan
,
afin de s’adapter à
toutes les évolutions et tous les types
de clientèle.”
Pour ces trois opérateurs, les
emplacements ‘prime’ sont
toujours les mêmes et se situent en
priorité dans les grandes capitales
européennes, notamment Paris et
Londres. Les marques connaissent toutefois quelques
variantes. Ainsi, Paul Massot a évoqué le choix de
Mandarin Oriental d’axer son développement sur la
Chine. Le groupe Four Seasons privilégie quant à lui
l’Afrique alors que le directeur du développement
de FRHI déclarait s’ouvrir davantage aux les pays de
l’Europe de l’Est, à la Turquie ou l’Azerbaïdjan.
DES INVESTISSEURS PLUS EXIGEANTS
Ces trois géants du luxe ont indiqué ne pas être
perturbés par l’apparition de nouvelles marques dans
leur secteur, comme Armani ou Cheval Blanc.
“
Il
faut longtemps à une marque pour s’implanter et être
reconnue”
,
a estimé Paul Massot. Ce qui change en
revanche, c’est la diminution du nombre d’investisseurs
et la modification de leurs exigences. Les projets
d’établissements de luxe, pour des questions de
rentabilité, portent désormais essentiellement sur des
constructions mixtes, mi-hôtel, mi-résidence. Cela
est particulièrement vrai pour
“
les resorts de luxe.
Les hôtels urbains, limités par l’emprise foncière des
centres-villes, ne sont pas concernés”,
a nuancé Valentin
Sadan. Ainsi, Four Seasons estime que 70 % des
nouveaux projets hôteliers comprennent une partie
résidentielle. Les hôtels de luxe se portent bien et les
marques traditionnelles sont bien assises sur leur
marché, avec des politiques de développement toutes
plus agressives les unes que les autres. Une situation
compréhensible pour Paul Massot,
“
puisqu’il existe
globalement une pénurie de chambres de luxe dans le
monde”.
X. S.
3 700
établissements référencés outre-Atlantique
Le 13 mars dernier, le site d’avis en ligne a inauguré sur le Vieux Continent son programme destiné aux hôtels écologiques, un an
après l’avoir initié aux États-Unis.
Le programme ÉcoLeader de Tripadvisor arrive en Europe
D
ans la série des hôtels distingués
par Tripadvisor, il y aura désormais
ceux de la série ÉcoLeader. Ce
programme est proposé aux hôtels qui,
sur la base du bénévolat, souhaitent faire
savoir à leurs clients qu’ils ont adopté les
bonnes pratiques en matière de gestion
environnementale. La procédure est
simple. Tous les hôtels pourront faire
la demande en ligne et télécharger
un formulaire comportant une
cinquantaine de questions regroupées
en sept rubriques (énergie, eau, déchets,
approvisionnement, environnement,
innovation et éducation).
“
Ce
programme a deux objectifs
,
explique
Jenny Rushmore
,
directrice des
voyages éco-responsables de Tripadvisor.
Il s’agit de donner une information aux
clients qui souhaitent de plus en plus
réserver dans des hôtels éco-responsables
et d’encourager les établissements à en
faire davantage.”
Les réponses traitées
en interne permettront à chaque hôtel
d’obtenir un niveau de certification.
Elle sera bronze pour les hôtels ayant
répondu à 30 % des questions, argent
pour un taux de 40 %, or pour 50 % et
platine pour 60 %.
“
Sachant que moins
de 5 % des hôtels aux États-Unis ont le
niveau platine”
,
précise-t-elle.
LES HÔTELIERS LIBRES DE
LEUR PARTICIPATION
Le programme, lancé en avril 2013 aux
États-Unis, a déjà réuni 3 700 adeptes,
avec une répartition égale entre hôtels
de chaîne et indépendants.
Le programme intègre toutes les
démarches de certification déjà initiées
par l’hôtel, qu’il s’agisse des labels
Green Globe, Green Key ou d’autres.
Même chose avec les programmes
verts des chaînes hôtelières, qui sont
systématiquement inclus.
“
C’est le
cas avec Marriott qui, grâce à son
dispositif, nous a permis d’inclure
1 300
de ses hôtels aux États-Unis,
détaille Jenny Rushmore.
Ce sera le cas
demain en Europe, notamment avec
Accor, avec qui nous avons conclu un
partenariat, ou avec le Club Med.”
Tripadvisor laisse l’entière liberté aux
hôteliers de participer et de décider de
leur niveau d’engagement. Cependant, le
site a tout de même placé quelques garde-
fous pour éviter les fraudes. Des membres
du réseau examinent le questionnaire et
vérifient la véracité des déclarations. Les
clients aussi peuvent dénoncer des abus
si l’hôtel ne remplit pas ses promesses
‘
vertes’. Si ce cas se produisait, Tripadvisor
a prévu de signaler le fraudeur avec un
badge rouge qui apparaîtra sur la fiche
de l’hôtel, ce qui serait très négatif pour
son image. Ainsi, avec son programme
écologique, le géant d’internet officialise
le fait que 81 %des voyageurs accordent
de l’importance aux pratiques éco-
responsables. Reste à savoir si les hôteliers
sont désireux de s’engager davantage.
Les candidatures sont à retirer sur le site.
X. S.
Quatre niveaux de certification ont été définis :
bronze, argent, or et platine.
L’AVENIR DE L’HÔTELLERIE
VU PAR
PIERRE-FRÉDÉRIC
ROULOT
,
P.-D.G. DE LOUVRE
HOTELS GROUP
À l’occasion du Mipim,
Pierre-
Frédéric Roulot
,
p.-d.g. de Louvre Hotels
Group, a envisagé l’avenir
de l’hôtellerie
.“
Ma vision
de l’hôtellerie repose sur
le triptyque suivant : avoir
une véritable différenciation
du produit avec des
marques fortes en cultivant
l’innovation, posséder une
politique numérique s’appuyant sur des stratégies
marketing adaptées, et enfin, conserver les meilleurs
assets pour en faire des références.”
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