Page 27 - L'Hôtellerie Restauration No 3383

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Vie professionnelle
Lors de
l’assemblée
générale,
Joël
Giraudeau
a rappelé
que l’Umih
85
était un
syndicat
combatif”,
tourné vers
la défense
de la
profession
et le
soutien aux
entreprises.
Pour plus
de visibilité
Une étude publiée par Eure tourisme présente les atouts et points faibles du département en termes
de tourisme. Analyse de ces résultats avec Philippe Lefèvre, vice-président national de la CPIH et
président de la CPIH 27.
L’Eure, une destination touristique abordable
E
ure tourisme vient de présenter les résultats d’une
toute première étude portant sur la clientèle
touristique dans le département.
Les objectifs
étaient de connaître la perception de la destination par
les visiteurs, leurs comportements de consommation et
les activités pratiquées”,
indique l’organisme. Alors que
la plupart des commerçants et professionnels de l’Eure
déplorent le manque de notoriété du département,
deux tiers des visiteurs interrogés affirment le contraire.
Ils perçoivent l’Eure comme une destination touristique
et abordable en Normandie”
,
se félicite Eure tourisme.
En revanche, l’étude montre que l’excursionniste est
principalement normand et le touriste majoritairement
francilien ou en provenance du Nord, et vient en
court séjour.
C’est tout le problème
,
explique
Philippe
Lefèvre
,
vice-président national de la CPIH et président
de la CPIHEure.
Les gens restent rarement plus de
deux jours. Quand ils viennent à Évreux, ils vont voir
la cathédrale et repartent. Je crois qu’il faut promouvoir
l’Eure autrement, car il y a réellement beaucoup de
choses à voir.”
FAIRE VENIR DES CARS, CRÉER
DES CIRCUITS”
Découvrir les parc et jardins du château d’Acquigny,
se promener dans les ruelles de
Bernay, parcourir les salles du
château de Giverny, visiter l’abbaye
de Bonport ou encore aller à la
rencontre des animaux exotiques
de Biotropica…
Il faudrait faire
venir des cars, créer des circuits,
mettre en place des événements
qui attirent d’autres touristes”
,
estime encore Philippe Lefèvre, qui
pointe du doigt cet autre constat
de l’enquête :
Nous ne sommes
pas un département cher.”
78 %
des
interrogés reconnaissent en effet
que les prix sont abordables.
Ce
qui est d’autant plus intéressant
car on peut venir en famille”
,
ajoute à juste titre le dirigeant
syndical. Actuellement, 86 %
des visiteurs viennent en voiture.
Ils vont un peu au restaurant le
midi mais beaucoup choisissent le
pique-nique. Pas forcément pour des raisons de prix
mais tout simplement parce qu’ils ne savent pas où
s’arrêter”
,
regrette un restaurateur eurois qui plaide
pour une meilleure visibilité des offres gourmandes du
département dans les sites touristiques clés.
Les sites les plus visités sont aujourd’hui l’abbaye
du Bec Hellouin, les châteaux Gaillard, d’Harcourt
et de Gisors, ainsi que la cathédrale d’Évreux. Un
visiteur sur trois indique aussi profiter de son séjour
dans l’Eure pour rayonner dans les départements
limitrophes.
La destination jouit d’une bonne image
à laquelle les visiteurs associent d’abord la nature et
l’histoire, et ensuite l’impressionnisme et la détente.
Certains résultats tirés
de l’étude pointent aussi
des faiblesses. Ces données
permettront d’améliorer
l’organisation territoriale et la
communication à destination
des visiteurs”
,
termine Eure
tourisme. Une analyse rejointe
en partie par Philippe Lefèvre :
Il ne faut pas tabler que
sur les courts séjours et les
excursionnistes. Nous avons
les atouts pour être un vrai
département touristique et
nous devons nous en donner
les moyens.”
SYLVIE SOUBES
La cathédrale d’Évreux fait partie
des monuments les plus visités
de l’Eure.
Philippe Lefèvre
plaide pour la création d’événements qui attirent
de nouvelles clientèles.
Il y a des solutions”
La Roche-sur-Yon
Réunis en assemblée générale à la CCI, les professionnels vendéens ont évoqué leurs difficultés mais sans
sombrer dans la résignation. Plus qu’aux lamentations, l’heure est à l’action.
L’Umih 85 refuse le fatalisme
J
oël Giraudeau
,
président de l’Umih 85, le
concède :
En Vendée comme partout ailleurs, 2013
aura été une année difficile
.
Mais il ne faut pas
céder au fatalisme, il y a tout de même des solutions.”
Pour mieux les trouver, les professionnels vendéens
ont travaillé en ateliers avant la tenue de l’assemblée
générale de l’Umih 85. Les hôteliers ont débattu des
avis des clients sur internet et de la meilleure façon
de les maîtriser, tandis que les restaurateurs ont
appris à améliorer leurs marges, sous la houlette de
Christopher Terleski
,
conseiller et formateur auprès
des CHR. En séance plénière, en présence du président
national des restaurateurs,
Hubert Jan
,
Joël Giraudeau
est revenu sur cette année de crise et les réponses
apportées par son syndicat.
Nous avons monté des
opérations collectives pour essayer de sentir l’avenir,
les tendances.”
Par exemple, le voyage d’études à Paris,
organisé en novembre dernier en partenariat avec la
CCI auprès de vingt restaurateurs. Côté hôteliers, une
centrale de réservation Open System a été mise en
place, grâce au financement du conseil général. “
Il y a
la place pour une plateforme territoriale : Open System
réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 500 000 €.
Mais il faudrait le multiplier
par trois ou quatre.”
Plusieurs
opérations promotionnelles ont
également été mises en place
avec Vendée tourisme, comme le
guide des hôtels de Vendée ou la
participation du syndicat au salon
du tourisme de Bruxelles.
55
MAÎTRES
RESTAURATEURS
2014
s’annonce tout aussi
constructive. Le développement des Maîtres
restaurateurs est au cœur des projets.
Cela marche
très bien chez nous,
s’enorgueillit Joël Giraudeau,
puisque nous en avons 55 sur le département.”
À
l’heure où la loi sur le fait maison attend ses décrets
d’application, le syndicat veut devancer l’exigence
de transparence des clients en s’appuyant sur le
100 %
fait maison.
Il faut également faire connaître
les Maîtres restaurateurs au grand public”
,
ajoute
le président de l’Umih 85. Cette année sera aussi
la dernière ligne droite pour se conformer à la
réglementation sur l’accessibilité.
Très peu
d’entreprises sont à jour
,
reconnaît Joël Giraudeau.
Il faut déjà simplifier les demandes de dérogation et
les rendre moins coûteuses.”
À quelques semaines de
l’échéance électorale des municipales, il compte en
profiter pour rencontrer les maires des principales
villes et leur demander notamment de mettre un
frein à la hausse des impôts locaux. Si la situation
économique est difficile, l’Umih 85 ne compte pas
pour autant baisser les bras.
ÉLODIE BOUSSEAU
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