Page 7 - L'Hôtellerie Restauration No 3382

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Restauration
Décliné en bar à brunch et en camion
Paris
Abdel Alaoui, Grégory Cohen et Yannick Brunel ont ouvert fin septembre leur restaurant qui bénéficie des talents
complémentaires des associés, à commencer par la communication.
Le Bar à burger : un trio inventif
pour des plats haut de gamme
L
e Bar à burger est né de la rencontre de trois
associés aux profils bien différents mais
complémentaires :
Abdel Alaoui
,
cuisinier
médiatique (Canal +, C à vous sur France 5, Cuisine +),
Yannick Brunel
,
directeur artistique, et
Grégory
Cohen
,
fils de restaurateurs (Le Galant Verre à Paris),
qui connaît le métier sur le bout des doigts et qui
est devenu producteur de télévision alliant média et
cuisine, notamment avec son blog ‘Un homme aux
fourneaux’, (
). Les trois quadras
ont peu de moyens et les banques ne les suivent
pas. Heureusement, ils ont des idées et le sens de la
débrouille. Ils vont mettre en commun leurs économies
respectives et chercher un lieu abordable.
Face à l’hôpital Saint-Louis, dans le X
e
arrondissement,
bien loin des beaux quartiers mais dans un secteur
qui monte, ils trouvent un restaurant de blinis en
déconfiture, prêt à être cédé à un très bon prix. Mais
les travaux, pendant trois mois l’été dernier, sont
conséquents.
Il a fallu enlever les couches de papier et
de plaques accumulées pour voir si l’on avait la chance
d’avoir de jolis murs en pierre derrière. Nous en avons
un, et sur l’autre, nous avons trouvé quelques dessins
réalisés du temps où le local était occupé par un collectif
d’artistes. Deux belles surprises et de la chance
,
raconte
Grégory Cohen.
Lorsque j’ai voulu des banquettes, j’ai
croisé dans la rue, à deux pas, un camion rempli de
banquettes vintage. J’ai demandé aux propriétaires
s’ils les vendaient et l’affaire a été conclue à un prix très
raisonnable. Nous avons un bon karma
.”
UN BURGER QUI FUME
Pour la décoration, le trio a consulté plusieurs
professionnels, mais il leur a fallu se résigner car les
devis dépassaient leur budget. La chance a mis sur
leur route une chineuse,
Anne Kermanac’h
.
La jeune
femme a dégotté des tables (formica ou art déco) et
des chaises, signées ou non, qui forment un ensemble
tendance mais pas trop branché, exactement selon
les souhaits des nouveaux patrons. Le plafond, laissé
brut, est traversé par des tuyaux de canalisation en
métal qui ne servent qu’à cacher les fils électriques.
Tout l’éclairage est fait maison. Le sol est recouvert
de planches de chantier récupérées. Chaque détail
est étudié pour donner du cachet au lieu et rester
dans le budget. L’investissement ? 130 000 € pour
un établissement de 55 places.
Notre projet réside
d’abord dans l’assiette avec des burgers gourmets et
originaux à base de produits frais et haut de gamme.
Abdel et moi avons travaillé les recettes avec dans
l’idée de changer les codes du burger. Par exemple,
pour montrer que nous faisons du haut de gamme,
j’ai eu l’idée d’un burger mystérieux sous cloche
transparente comme dans les grands restaurants.
Abdel a créé la recette du burger qui fume et les
clients adorent le show avec la fumée qui s’échappe
de la cloche”
,
explique Grégory Cohen. Un autre défi
qu’ils ont relevé : rendre leur burger immédiatement
identifiable en le marquant d’un énorme B majuscule
sur le pain, comme un cachet d’authenticité. Après
maintes recherches, le principe le plus simple s’est
imposé : le pain est marqué au fer rouge.
Entre 12,50 et 14,50 € le burger (compter 2 € de plus
pour l’accompagnement), le ticket moyen s’élève à 20 €.
Et dès l’ouverture, le bouche à oreille leur a permis de
surfer sur une moyenne de 100 couverts par jour. Parmi
les meilleures ventes : le Cheese not so classic (avec la
tomme de Savoie coulante à l’intérieur de la viande), le
Wasabi burger, le Black tentacules (calamars grillés dans
un pain à l’encre de seiche) ou le Petit veau Rossini. Des
soupes et des salades sont aussi aumenu.
Le dimanche, le restaurant est ouvert de 11 heures
à 15 heures. On y trouve toujours quelques burgers,
mais surtout une formule brunch avec œufs, confitures
maison, viennoiseries, etc. , car BAB, c’est autant bar à
burger que bar à brunch.
MAÎTRISE DES RÉSEAUX SOCIAUX
L’identité visuelle, déclinée sur tous les supports
et réseaux - qu’ils maîtrisent parfaitement -, est
entièrement le fruit du travail du trio : sur internet
), sur Facebook (
com/lebaraburger), sur Twitter (@lebaraburger), sur
instagram (lebaraburger)... Et le buzz leur a permis
de mettre en route un nouveau projet : le camion à
burger qui sera lancé début mars. Ils ont retapé et
customisé un camion à pizza qui proposera quatre
burgers et toujours les frites maison en deux bains.
Le ticket moyen s’élèvera à 12 €. Il sillonnera Paris et
la proche banlieue avant de faire cet été un tour de
France des établissements Pierre & Vacances avec qui
les trois associés ont signé un accord. Pour savoir où
se trouve le camion, Twitter est là. Aucun étonnement
lorsque l’on apprend que le trio est courtisé pour
des ouvertures en association ou en franchise. Leur
priorité, c’est la création d’un laboratoire avant de
procéder à d’autres ouvertures. Mais cela ne saurait
tarder.
NADINE LEMOINE
BAB - Le Bar à burger
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Le Burger qui fume est présenté
sous une cloche. Une mise en
scène qui plaît aux clients.
COOK IN THE TUBE
Chaîne de télé numérique 100%cuisine et
divertissement accessible sur YouTube, Cook in the
tube se présente comme une plateforme de contenus
vidéos présentés par des chroniqueurs et blogueurs
sur un ton qui se veut original et décalé. Parmi eux,
Grégory Cohen
qui teste des produits,
Abdel Alaoui
qui cuisine... Le passé de ces hommes de médias est
encore au présent car ils sont, avec
Clotilde Roux
,
les
fondateurs de Cook in the Tube.
Yannick Brunel
,
Grégory Cohen
et
Abdel Alaoui
,
les trois associés
du BAB-Le Bar à Burger.
55
places avec une cuisine largement visible mais vitrée.