Page 35 - L'Hôtellerie Restauration No 3371

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Fonds de commerce
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L’hétérogénéité des 36 communes qui composent ce département limitrophe de la capitale
explique en partie la diversité des CHR qui y sont implantés. Malgré la crise économique, le
marché des cessions de fonds de commerce y reste dynamique. Le point avec Jérôme Guillotin,
directeur de l’agence Century 21 Horeca 92.
PROPOS RECUEILLIS PAR TIPHAINE BEAUSSERON
Hauts-de-Seine : un marché
dynamique mais des prix à la baisse
L’Hôtellerie Restauration :
Quelle est
la spécificité des fonds de CHR dans
votre secteur géographique ?
Jérôme Guillotin :
Tout d’abord leur
très grande diversité. Cela s’explique en
partie par l’étendue de ce département
qui contourne Paris par l’ouest. Cela se
traduit notamment par des commerces
de CHR nombreux et hétéroclites :
la restauration du midi dédiée aux
quartiers de bureaux - Issy-les-
Moulineaux, La Défense, Deux Seine,
etc. -, la restauration traditionnelle
milieu et haut de gamme visant des
quartiers résidentiels - Neuilly-sur-
Seine, Boulogne-Billancourt, Saint-
Cloud... -, et les bars-tabacs et bistrots
populaires de Bagneux, Clichy ou
Asnières. Globalement, les activités
de restauration du midi - brasseries,
restaurants avec ou sans licence IV,
sandwicheries - représentent environ
la moitié des affaires pour lesquelles
nous avons un mandat de vente. Par
ailleurs, on peut vendre des petites
affaires à 60 000 € aussi bien que des
fonds à 3 M€. Mais, en général, les
affaires du midi que nous avons en
portefeuille ont un chiffre d’affaires
minimum de 200 000 €, qui peut
doubler si l’établissement est ouvert le
soir.
L’emplacement et l’environnement
du fonds de commerce constituent
une donnée clé pour l’estimation de
sa valeur. Comment cela se traduit-il
dans votre secteur géographique, au
regard de la disparité des communes
composant les Hauts-de-Seine ?
On associe facilement des fonds
de CHR milieu ou haut de gamme
à certaines villes comme Neuilly-
sur-Seine, Boulogne ou Issy-les-
Moulineaux, tandis que d’autres
communes comme Clichy, Bagneux,
Colombes ou Gennevilliers, à
connotation plus populaire, renvoient
une image de fonds de commerce
plus modestes. Pourtant, c’est parfois
dans des secteurs populaires que
l’on a de bonnes surprises, des fonds
avec des ratios attractifs, à savoir des
loyers raisonnables ou peu élevés
avec, parfois, un logement. Ces
atouts contrebalancent des volumes
et un chiffre d’affaires au départ peu
séduisants et conduisent à un bas de
bilan intéressant et à une rentabilité
plus conforme à ce que recherchent les
banques.
Les prix de cession des fonds de
commerce ont-ils baissé ?
Les prix de cession de fonds de
commerce sont extrêmement liés à
l’activité du commerce. Le contexte
économique actuel ne facilite pas le
développement des restaurants. La
tendance est plutôt à une légère baisse
des prix de cession. On constate que
les propriétaires de commerce du type
pizzéria ou sandwicherie ont toujours
tendance à vouloir les vendre au-
Jérôme Guillotin
,
directeur de l’agence
Century 21 Horeca 92.
LES HAUTS-DE-SEINE EN CHIFFRES
Le commerce, l’hébergement et la restauration occupent une place significative
dans l’économie tertiaire des Hauts-de-Seine : 29%des établissements tertiaires
alto-séquanais, soit 29 000 établissements.
-
Habitants : 1,5 millions.
-
Hôtels : 173 dont 46%haut de gamme (3 à 5 étoiles).
-
Chambres d’hôtels : 13 800, 9%du parc régional, soit l’un des plus importants
d’Île-de-France après Paris et la Seine-et-Marne.
- 2
e
département après Paris en nombre de nuitées d’affaires (9,5%).
-
Commerces de plats à emporter : 200, un secteur en forte progression
(
sources : Insee - Conseil général des Hauts-de-Seine)