Page 4 - L'Hôtellerie Restauration No 3364

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L’actualité
À l’occasion du congrès de la Fagiht
Besançon
Lundi 14 octobre, la Fagiht et le Synhorcat ont jeté les bases d’une structure commune. Sylvia Pinel, qui a clos
l’événement, a cosigné le texte.
Claude Daumas et Didier Chenet lancent
le
Groupement national des indépendants
I
l ne s’agit pas d’un
rapprochement”
mais d’une
alliance”
a précisé
Claude
Daumas
:
la nuance porte sur la volonté, sur
certains dossiers, de travailler ensemble et de
parler d’une seule voix. Lors du congrès de la
Fagiht à Besançon, le 14 octobre dernier, le
président du syndicat et
Didier Chenet
,
président du
Synhorcat, ont formalisé leur démarche en donnant
officiellement naissance au Groupement national des
indépendants. Une signature à laquelle a participé la
ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme,
Sylvia Pinel
,
qui avait accepté de clore le congrès
national de la fédération. Elle les a félicités, engageant
la profession au rassemblement autour des sujets
d’actualité. Et ils sont nombreux, comme l’a rappelé
Claude Daumas, qui a mis d’abord l’accent sur les chefs
d’entreprise qu’il représente et qui étaient au cœur des
travaux.
Nous sommes les grands oubliés, y compris
par nous-mêmes parfois. Pourtant, notre protection
sociale, la protection de notre patrimoine et de notre
santé sont des sujets fondamentaux pour la pérennité
de nos entreprises. Et chacun d’entre nous doit en
prendre conscience, pour son quotidien et pour son
avenir.”
Ce dossier évoqué, place ensuite aux problèmes
techniques rencontrés par l’entreprise. Le millefeuille
fiscal et réglementaire, on le sait, déborde.
Au premier
janvier 2014, le taux de TVA applicable à l’hôtellerie et
la restauration passera de 7 à 10 %. Cette augmentation
va évidemment impacter directement l’équilibre
financier de nos entreprises et beaucoup d’entre elles
devront répercuter tout ou partie de cette hausse sur
leurs prix. Sauf que le marché est le véritable arbitre, et
nous pouvons nous attendre à la fragilisation probable
de nombre de nos entreprises. Par ailleurs, celles-ci ne
sont pas toutes égales face à ce nouveau taux de TVA.
Entre 2009 et 2014, les restaurants auront eu un taux
de TVA divisé par 2 [de 19,6 % à 10 %, NDLR], alors
que les hôtels auront eu un taux multiplié par 2 ! [de
5,5 %
à 10 %, NDLR] Or, hôteliers et restaurateurs
appliquent une même et unique convention collective.
Les hôteliers ont donc accordé les mêmes compensations
à leurs salariés que les restaurateurs.”
LES PETITES ENTREPRISES SUR LA TOUCHE
Pour la Fagiht, la
disparition de l’hôtellerie française
-
et particulièrement de l’hôtellerie saisonnière
qui reçoit la clientèle en séjour de vacances -”
doit
cesser, sans quoi on risque de déséquilibrer les
terroirs et le maillage de l’offre touristique. Ces
fermetures définitives, qui touchent principalement les
indépendants,
soulignent également le problème du
devenir de nos collègues dont l’établissement constituait
l’essentiel du capital retraite”.
Quant aux mesures
prises par le Gouvernement en faveur des entreprises,
toutes n’ont pas l’impact souhaité, regrette Claude
Daumas. Concernant le crédit d’impôt compétitivité
emploi (CICE),
un grand nombre de PME et TPE ne
profiteront pas de ce dispositif, pourtant imaginé en
grande partie pour elles. En effet, ces entreprises sont
souvent exploitées soit en nom propre, soit sous forme
de société avec un gérant non salarié. La rémunération
du chef d’entreprise se confond avec les BIC [bénéfices
industriels et commerciaux, NDLR]. Celui-ci ne rentre
donc pas dans la masse salariale et ne bénéficie donc
pas du crédit d’impôt. Afin que ces entreprises ne
soient pas exclues du bénéfice du CICE, j’avais proposé
d’ajouter à la masse salariale l’équivalent d’un smic par
exploitant travaillant effectivement dans l’entreprise, à
due concurrence des BIC déclarés.”
Concernant le contrat de génération :
Pour les PME et
TPE qui ont peu de salariés, une embauche représente
une lourde charge que les aides de l’État ne suffisent pas
à compenser. C’est ce que, unanimement, nous
répondent nos adhérents. De plus, cette disposition,
n’est pas accessible aux entreprises saisonnières. Une
fois de plus, elles se trouvent pénalisées.”
À propos de l’accessibilité dans le bâti, Claude Daumas
plaide pour un
objectif raisonnable”
,
c’est-à-dire
la
possibilité pour une personne handicapée de trouver à
coup sûr un établissement pour l’accueillir”
par secteur
géographique. Dans son discours, Claude Daumas est
aussi revenu sur la défense des restaurateurs qui cuisinent
sur place. Son syndicat avait rejoint la proposition du
Synhorcat de protéger l’appellation restaurant. L’idée
n’a pas été retenue par laministre, qui lui a préféré
celle du ‘fait maison’. La Fagiht défend le principe d’un
label obligatoire. Laministre aussi et elle l’a rappelé à
Besançon. Prochaine étape, l’élaboration des critères.
TEXTE : SYLVIE SOUBES
VIDÉOS : CÉCILE CHARPENTIER
Sylvia Pinel
devant les délégués de la Fagiht réunis
en congrès.
Retrouvez le discours de Sylvia Pinel et les moments forts du congrès de la Fagiht en
vidéo sur
ou avec le QR code ci-contre
DIDIER CHENET
REVIENT SUR L’ALLIANCE
FAGIHT-SYNHORCAT
Nous nous engageons à travailler
ensemble et à trouver des positions
communes sur tous les sujets
majeurs, quels que soient les
domaines : social, économique,
technique, juridique…Nous allons
parler d’une seule voix.
En fonction des dossiers, nous
aurons aussi des porte-parole.
Nous sommes complémentaires
avec la Fagiht et nous avons le
même type d’adhérents. Nos
conseils d’administration ont donné
leur accord et la manière dont
nous allons mettre les choses en
place sera inscrite dans nos statuts.
Nous nous sommes donné dix-huit
mois pour cela. Nous allons établir
des textes souples mais qui nous
engagent au quotidien.
Il n’y a aucune volonté hégémonique
dans cette alliance, simplement
une défense cohérente des
hommes et des femmes que nous
représentons. L’avenir est incertain.
Nous avons plusieurs crises à
surmonter : économique d’abord,
mais aussi de confiance et des
vocations - qui concerne
directement l’emploi dans notre
secteur.
Avec la création du Groupement
national des indépendants, nous
réunissons nos forces et nous allons
donner une image nouvelle du
syndicalisme.”
Didier Chenet
et
Claude
Daumas
vont
désormais
parler d’une
seule voix sur
les dossiers
importants.