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Vie syndicale
Revendiquant un syndicalisme moderne
Paris
Cette branche était la seule à ne pas avoir réélu ses dirigeants, pour des raisons de calendrier statutaire. C’est chose faite
depuis le 8 octobre. Les nouveaux chefs de file ont du pain sur la planche.
L’Umih cafés, brasseries, établissements de nuit a élu
ses nouveaux dirigeants
C
‘
est à l’unanimité que
Laurent Lutse
a été réélu,
le 8 octobre dernier, à la tête de la branche
Umih cafés, brasseries, établissements de nuit.
Un deuxième mandat qu’il va mener avec
Pierre
Chambon
,
de l’Umih 69, et
Jacques Chomentowski
,
de l’Umih 67, respectivement vice-président général
des établissements de nuit et vice-président général
cafetier. Les dirigeants sont élus pour trois ans et les
suivants repartiront pour quatre ans en 2015. Les
statuts prévoient en effet l’alignement des élections sur
les autres branches. Le trio revendique un syndicalisme
moderne “
qui cesse de répondre à des coups, se tourne
vers l’avenir, sait anticiper comme nous le faisons avec
les risques sonores”,
explique le responsable alsacien.
Ne pas s’apitoyer sur son sort mais se poser les bonnes
questions.
“
Quels sont les besoins de nos clients ? C’est
cette question qui doit nous guider”,
estime encore
Jacques Chomemtowski.
“
Dans le passé, le bistrot
a perdu des ventes au profit d’autres lieux, c’est un
fait. Aujourd’hui, nous devons agir”,
renchérit Pierre
Chambon. La profession travaille actuellement
avec l’un des principaux partenaires du secteur à un
concours qui mettra en avant des concepts en zones
rurales. Le projet devrait être dévoilé à la fin du mois
d’octobre. La branche cafés, brasseries, établissements
de l’Umih bataille également pour que la dernière
licence IV d’une commune puisse être déplacée dans
l’agglomération de communes dont elle dépend. Les
nouveaux dirigeants de la branche refusent enfin
de
“
morceler”
le secteur avec d’un côté des bars à
ambiance musicale (BAM), de l’autre les restaurants
à ambiance musicale (RAM), ou encore les cafés…
“
Il
n’y a qu’un seul métier et deux familles, le jour et la
nuit, cette dernière commençant après une heure du
matin.”
DE NOMBREUX DOSSIERS EN COURS
Quant à l’image véhiculée par la profession, le combat
est simple :
“
Nous devons faire en sorte que les gens
nous aiment. Nous devons réellement agir sur l’accueil
et devons répondre à leurs attentes. Il ne faut pas
attendre une réglementation pour évoluer”,
souligne
Laurent Lutse. La liste des dossiers qu’ils ont établis
porte sur la réforme des textes issus de l’ancien code
des débits de boisson, sur une politique
“
d’urbanité
réussie de jour comme de nuit”,
sur la défense des baux
commerciaux avec notamment la reconnaissance des
terrasses, sur l’ouverture d’une réflexion commune
avec les pouvoirs publics concernant la sécurité, sur
la nécessité de créer une commission nuit au sein
du syndicat et sur le bruit. Un dossier qu’ils veulent
appréhender non seulement sur le plan sociétal
mais également environnemental et économique.
Le sujet est d’autant plus d’actualité que le Haut
Conseil à la santé publique a remis la semaine
dernière au ministère de la Santé son rapport sur la
prévention des risques sonores. En juillet, l’Umih a
lancé l’opération ‘Monter l’ambiance… baisser le son’
avec l’Umih 69 à Lyon. Celle-ci a été co-organisée
avec la ville de Lyon, l’association JNA, l’école des
DJ UCPA. Le principe : prévenir et informer clients
et employés sur
“
le rôle du volume sonore”.
Le 20
novembre, l’opération se déplacera à Strasbourg
avant d’être sans doute généralisée sur une grande
partie du territoire.
“
Si la profession n’est pas force de
proposition, alors des décisions radicales et arbitraires
risquent d’être imposées aux professionnels. Une
baisse globale et généralisée du son dans tous les types
d’établissement et pour tous les créneaux horaires
aura un effet totalement contre-productif ”,
prévient
Pierre Chambon qui pense aux réunions informelles
de jeunes dans des lieux privés où tabac, alcool et
drogues circulent à volonté.
SYLVIE SOUBES
Un projet à deux ans
Bientôt des crèches dédiées aux salariés du secteur
en Île-de-France ?
L
e projet en est encore à ses débuts
mais la volonté est là. La Commission
paritaire locale des hôtels, cafés,
restaurants Paris (CPL-HCR) se penche
très sérieusement sur le dossier des
crèches d’entreprise. Le challenge ?
Que les salariés d’Île-de-France de la
branche puissent obtenir des places
en fonction de leurs horaires de travail
et de leur lieu d’habitation.
“
Cela fait
plus de sept mois que nous travaillons
dessus,
explique le restaurateur
Alain
Fontaine
,
adhérent du Synhorcat
.
L’idée
n’est pas nouvelle mais nous avons la
ferme intention de la mettre en place en
région parisienne. Ce problème de garde
des enfants en bas âge freine la carrière
de nos collaborateurs. Si nous trouvons
des solutions, nous allons faciliter
leur intégration et leur évolution dans
notre secteur ; ils ou elles vont pouvoir
construire des projets d’avenir, d’ordre
professionnel et familial
.
”
Dans la visée
donc, la fidélisation et la pérennisation
du personnel.
Après plusieurs mois de réflexion,
la commission a choisi de travailler
avec des réseaux privés de crèches : le
dispositif consisterait dans l’organisation
d’un maillage avec mise à disposition
de berceaux à proximité des lieux à fort
taux de résidence
. “
Nous avons évoqué
tous les cas de figure et ce qu’il nous faut,
aujourd’hui, c’est cibler non pas le lieu
de travail mais les zones d’habitation.
Proposer aux parents des crèches proches
des gares d’où ils partent, par exemple.”
CARTOGRAPHIER LES BESOINS
Pour parvenir à cette cartographie
des besoins, la CPL-HCR Paris lance
deux questionnaires, l’un à l’attention
des salariés, l’autre des employeurs. “
Il
est important que toutes les personnes
potentiellement concernées prennent le
temps de répondre. C’est pour nous le
seul moyen de faire rencontrer l’offre et
la demande.”
Ensuite, les membres de la
CPL-HCR sont déjà en relation avec les
réseaux de crèches. Qu’en est-il du coût
des berceaux
? “
Nous allons chercher
des financements là où ne s’y attend
pas”,
promet un membre de la CPL-
HCR en ajoutant
: “
Contrairement à ce
que l’on pourrait croire, la plus grosse
difficulté réside dans l’organisation.”
Mais pour donner corps au projet,
la première étape consiste à remplir
les questionnaires et les retourner à
l’association paritaire qui s’est donnée
deux ans pour aboutir. “
C’est dans notre
intérêt à tous,
termine Alain Fontaine,
patrons et salariés, tous syndicats
confondus.”
SY. S.
Retrouvez les questionnaires destinés
aux salariés et aux employeurs
sur
La commission paritaire locale des hôtels, cafés, restaurants de Paris relève le défi.
De gauche à droite :
Pierre Chambon
,
Laurent Lutse
et
Jacques
Chomentowski
.
MEMBRES PARTICIPANTS DE LA CPL-CHR 75
Alain Gras
(
HCR FO),
Romuald Cotillon
(
HCR CFE-CGC Inova),
Jacky Mendy
(
CFDT) et
Didier Del Rey
(
CGT),
Alain Fontaine
(
Synhorcat) et
Amable-Jérôme
Doria
(
Synhorcat).
De gauche à
droite :
Alain
Fontaine
et
Amable-Jérôme
Doria
pour le
collège patronal,
et
Romuald
Cotillon
et
Alain
Gras
pour le
collège salariés.