Page 2 - L'Hôtellerie Restauration No 3360

Grand
Contradictions
Même si l’économieest loind’êtreune scienceexacte, lesdécisions
contradictoiresdespouvoirspublics et les arguments avancéspour les justifier
relèvent leplus souvent de cetteméthodeCouéqui n’a jamais riendémontré.
Ainsi, laperspectived’uneannéefiscale2014 très rudepour les contribuables
s’accompagnededéclarations lénifiantes,de contorsions sémantiques sur le
ressenti’d’unepressionfiscalefinalement beaucoupplus supportablequene
l’affirme l’opinion.
Il est vrai qu’avec un taux record de prélèvements obligatoires qui frôle
les 57%du produit intérieur brut
(
cequi signifieque chaqueFrançais
qui perçoit un revenune travaillequepour lesprélèvements obligatoiresdu
1
er
janvier au 19 juillet de chaqueannée !),difficileauxdirigeantsdupaysde
nous expliquer devant les camérasde la télévisionque le‘ras-le-bol fiscal’n’est
pas forcément si terribleque l’onveut bien ledire.
Mais il faut croireque les véritésd’évidenceneparviennent plus jusqu’au faîte
dupouvoir où l’onnousprésente leprojet de loi definances2014commeun
accompagnement àunehypothétique reprisedont les effets concrets sont loin
d’êtreacquis.
Pour se contenter d’analyser lesmesures fiscales qui vont impacter les
entreprises de la profession au 1
er
janvier prochain, la hausse de laTVAà
10%
pour l’hôtellerie et la restauration
,
soit une augmentation réelle de
30%
du taux de prélèvement, est difficilement assimilable à unemesure
de relance.
Toutehaussede l’impôt indirect affecte inévitablement lepouvoir
d’achat des consommateurs, àmoinsde considérer que les entreprises sont
censées les absorber en totalité, cequi ne vapas franchement dans le sens
d’uneaméliorationde leur compétitivité.D’ailleurs,notreflamboyantministre
duRedressement productif n’apas eubesoinde revêtir unemarinièremade in
Francepour dénoncer le‘matraquagefiscal’duprécédent locatairede l’Élysée.
Il abienévidemment raison,mais celane suffit paspour êtreentendu.
L. H.
L’édito
Œ ! [MX\MUJZM
Œ6ˆ
En bref
À Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris
Les deux aéroports parisiens bénéficient actuellement d’un lifting
Aéroports de Paris
Disparition de Jean-Luc Majourel
Nous avons appris avec peine le décès soudain de Jean-Luc Majourel,
restaurateur à Sète où il exploitait La Coquerie avec son épouse Anne.
Longtemps installés dans les Cévennes, les époux Majourel avaient
ouvert il y a deux ans un restaurant gastronomique au nombre de
couverts limités, au pied du cimetière marin de Sète. Dès l’année
suivante, l’établissement décrochait une étoile
Michelin
récompensant
le travail rigoureux et inventif d’Anne, dont l’époux recevait les clients
avec une méditerranéenne convivialité. Les obsèques ont eu lieu mardi
dernier au temple protestant de Sète.
À Anne, à Aude, sa fille, et à l’équipe de La Coquerie, L’Hôtellerie
Restauration présente ses sincères condoléances.
Jacques Le Divellec a vendu son
établissement
Le célèbre restaurant de poisson parisien Le
Divellec, créé et conduit depuis de nombreuses
années par
Jacques Le Divellec
,
à deux pas des
Invalides, va fermer ses portes. Le chef, qui a
soufflé ses 81 bougies en septembre, a souhaité
passer le flambeau. L’établissement est repris
par le groupe Costes.
Le Sénat rend facultative l’appellation fait maison :
le Synhorcat s’insurge
Dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la consommation,
les sénateurs ont supprimé dans la nuit du 11 au 12 septembre
le caractère obligatoire de l’appellation ‘fait maison’, voté par les
députés en juillet pour les plats élaborés dans des restaurants. Une
tournure du texte qui ne convient pas du tout au Synhorcat. “
Le
caractère obligatoire est un élément fondamental au fait maison
et nous mettons tout en œuvre pour que l’Assemblée nationale,
qui votera le texte en 2
e
lecture, réintroduise cet amendement
”,
a
annoncé
Didier Chenet
,
président national du Synhorcat.
A
éroports de Paris (ADP), qui exploite
notamment Paris-Orly et Paris-
Charles-de-Gaulle, opère doucement
sa mue. Sur ces deux sites, le premier étant
devenu un aéroport civil en 1954 et l’autre
ayant été inauguré en 1974, ADP a toujours
recherché à être en adéquation entre les
installations et les rythmes et techniques du
transport aérien. L’accroissement du trafic
aérien au fil des années, corrélé à l’évolution
des modes de vie et des loisirs, a entraîné
un besoin de rénovation des infrastructures
des deux aéroports. Aujourd’hui, on a la
possibilité de se déplacer plus souvent,
plus rapidement. Ainsi, en 2011, plus
de 88 millions de voyageurs ont pris un
avion au départ de l’un des deux aéroports
parisiens (61 millions à Paris-Charles-
de-Gaulle et 27 millions à Orly). Soit un
doublement du nombre de voyageurs en
vingt-cinq ans. Face à
ce constat, un contrat a
été signé avec l’État pour
améliorer les terminaux
les plus anciens, entre
2011
et 2015, pour un
investissement total de
1,8
milliard d’euros. L’offre
de bars et restaurants
est aussi concernée par
un vaste chantier de
rénovation. Car il était
temps de donner un bon
coup de neuf à l’ensemble.
Notre ancien système
comptait peu d’enseignes - à l’instar de
Brioche Dorée, Paul ouMcDonald’s -, et
souvent avec des noms à rallonge, peu
évocateurs,
explique
Olivier Beau
,
chef
de marché restauration pour Aéroports
de Paris.
La clientèle d’aujourd’hui a
besoin d’être rassurée, de savoir où elle va
consommer et à quoi elle doit s’attendre. La
moitié des voyageurs sont français. Depuis
2011,
notre nouvelle stratégie est ambitieuse,
résolument tournée vers la qualité. En
matière de bars et restaurants, elle repose
sur les axes suivants : une diversité des
marques, des points de vente plus spacieux
et mieux situés, et une nouvelle relation
contractuelle avec les exploitants qui
met l’accent sur la satisfaction client et la
qualité.”
CHANGER LA FAÇON DE VOYAGER”
Finies les salles d’attente exiguës et sombres.
Elles sont dorénavant plus spacieuses,
lumineuses et agrémentées de plantes.
Les surfaces commerciales ont doublé en
volume et donc en capacité.
Oublions
les kiosques de 50m
2
:
nous privilégions
désormais des espaces plus grands avec
terrasse, afin que les gens puissent s’asseoir,
ajoute Olivier Beau.
Nous avons voulu
changer la façon de voyager. D’ici à cinq
ans, les points de restauration seront
présents à 60%dans les zones réservées
[
après les contrôles de sûreté, NDLR] et
à 40%dans les zones publiques ; contre
respectivement 45 et 65 %
en 2010.”
Pourquoi ? Car les
passagers passent de plus en
plus de temps dans les zones
réservées des aéroports après
s’être débarrassés de toutes
les formalités de contrôle ou
alors, ils sont en transit entre
deux avions et ne peuvent
donc pas passer en zone
publique.
Si la restauration d’aéroport
n’est pas une activité
de destination, elle doit
cependant répondre aux
attentes des clients. Leur temps d’attente
à l’aéroport est estimé en moyenne à trois
heures. Aéroports de Paris a choisi de
préempter tous les pans de la restauration,
dans le souci de satisfaire un plus large
public.
Les enseignes sont très orientées
restauration rapide, bien sûr, avec des
marques comme Bert’s, Exki, Starbucks,
Brioche Dorée, McDonald’s, Paul ou
Miyou, avec le chef étoilé
GuyMartin
,
détaille Olivier Beau
.
Le sur mesure nous
intéresse pour le service à table : Frenchy’s
Bistrot, restaurant bistronomique, vient
d’ouvrir avec l’appui du chef
Gilles Epié
,
Olivier Beau
,
chef de marché
restauration pour ADP.
© MIKAËL LAFONTAN ET OLIVIER SEIGNETTE/ADP
Vue intérieure du Bistrot Frenchy’s, signé
Gilles Epié
,
situé en zone publique de la liaisonAC de Paris-Charles-
de-Gaulle .