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Restauration
2,8
millions de touristes en 2012
Restauration de camping : produits régionaux
et approches créatives en
Languedoc-Roussillon
La région tient la première place à l’échelle nationale dans l’hôtellerie de plein air. La ville d’Argelès, dans les Pyrénées-Orientales,
en est même ‘la capitale européenne’. Ce succès s’explique grâce à une offre de restauration qui a su s’adapter à l’évolution des
besoins de sa clientèle.
PAR ANNE-SOPHIE THÉROND
Q
Domaine Sainte Colombe
à Saint-Gilles (30) :
cuisine de
marché en room service
S
ur 120 ha de nature
protégée en petite
Camargue, le Domaine
Sainte Colombe est une
vitrine de l’hôtellerie
de plein air de luxe.
Propriétaire d’hôtels-
restaurants gastronomiques
à Saint-Tropez (83) et de
plages privées à la Grande-
Motte (34),
Jean-Claude
Mirabel
a testé le domaine
en 2012, après quatre ans de
préparation et de travaux.
Cette offre ‘glamping’
répond à l’évolution de sa
clientèle, à la recherche de
séjours courts, dépaysants
et sécurisants en France.
Une ancienne bergerie
restaurée dans un style très
contemporain peut héberger jusqu’à douze personnes. En toile et bois, quatre
lodges pour quatre à six personnes offrent tout le confort, literie soignée, salle de
bains et cuisine aménagée. Pour sa première saison complète, le domaine a fait
le plein en juillet et août et pour les week-ends de septembre.
La restauration joue aussi l’offre premium, selon Jean-Claude Mirabel. Pas de
carte fixe mais une cuisine du marché à base de produits locaux et de saison
réalisée par une brigade de trois personnes sous la responsabilité de
Delphine
Tardieux
.
Renouvelée chaque jour, la formule à 35 € (entrée, plat, dessert, café)
est servie sur les terrasses des lodges ou sous les arbres au bord de la source.
Une offre complétée par des petits déjeuners (15 et 20 €), des paniers pique-
nique (22 €) et le room service. Le vin proposé a été élaboré sur mesure par
le Domaine du Mas des armes, à Aniane. La clientèle apprécie : l’équipe du
domaine fournit les deux tiers des repas consommés sur place et sert jusqu’à
40
couverts par soir. Sur réservation, Le Domaine s’ouvre aux clients extérieurs,
aux réceptions et événements.
Lodge avec terrasse au Domaine Sainte Colombe.
L’équipe de la Brasserie du camping Le Cayola :
Véronique Eninger
,
Cédric Chausse
,
Stéphane Deneken
,
Nicolas Chausse
.
Q
Brasserie du Camping Le
Cayola à Vias (34) :
cuisine de chef
voyageur
L
e Languedoc-Roussillon
est, en 2012, la première
destination touristique de
France pour l’hôtellerie de
plein air : 2,8 millions de
personnes y ont séjourné,
selon l’Insee. Dans cette
région, la première en France
en nombre d’emplacements (117 271, soit 12,5 %
des emplacements français), 50,3 % des campings
proposent un service de restauration. Cela en fait
la troisième région en taux d’équipement après
ses voisins méditerranéens, Corse et Paca. Cette
restauration a évolué au fil du temps, des simples
plats à emporter à l’époque des pionniers des congés
payés, jusqu’à une prise en charge complète de type
club de vacances aujourd’hui.
La restauration doit combiner offres, horaires et
prix compétitifs pour contribuer à la satisfaction
globale du client.
Jean-François Bey
,
président du
syndicat professionnel de l’hôtellerie de plein air
du Languedoc-Roussillon, souligne l’importance
économique de ce secteur dans la région. Selon
lui, la majorité des campings ont choisi de
confier l’activité restauration en gérance à des
professionnels.
Mais certains établissements, où la restauration
contribue étroitement à la spécificité, choisissent
de la gérer en direct. De la mer à la montagne,
du camping familial au ‘glamping’ (camping
glamour), chacun aborde la restauration à sa façon,
en gardant un fil rouge : les produits et les vins du
Languedoc-Roussillon.
M
arc
et
Véronique
Eninger
ont
repris Le Cayola, à Vias,
en 2008. Ce camping-
club 4 étoiles compte
176
emplacements
(18
à 38,50 € par jour)
et des mobil-homes
et chalets (199 à 990 €
la semaine).
Leur clientèle
familiale - plus de
70 %
d’habitués -
vient principalement
d’Alsace, du Nord,
de Toulouse et de
Marseille, mais aussi
de Belgique. Jusqu’en
2010,
ils assuraient la restauration dans leur camping, puis ont opté pour la gérance,
reprise cette saison par
Cédric Chausse
.
Après vingt ans d’expérience en bar, ce
diplômé de l’EMTH de Béziers (34) a créé son entreprise pour l’occasion. En cuisine,
son frère,
Nicolas Chausse
,
a décidé de se poser après dix ans à travailler autour
du monde. Il fait équipe avec
Stéphane Deneken
,
formé au CFA d’Angers (49),
rencontré à ses débuts en Suisse, et dont il est inséparable depuis. L’équipe compte
huit personnes avec deux extras le week-end. La brasserie du camping Le Cayola
ouvre sans interruption du 20 avril au 20 septembre, de 8 h 30 à minuit, et peut
servir jusqu’à 100 couverts. Au bord de la piscine, la carte propose des entrées et
salades de 7 à 11 €, des pizzas de 7 à 9 €, et des plats de 13 à 16 €. À midi, un plat
renouvelé chaque jour est inspiré par les voyages de Nicolas Chausse. Le soir, le plat
est en lien avec le thème de l’animation. Les fruits et légumes viennent du marché
de Sérignan situé à proximité, les herbes aromatiques poussent dans le jardin et
derrière les cuisines. Le vin au pichet est fourni par la coopérative toute proche.
Les bouteilles sont des saint-chinian et faugères voisins. Le rapport qualité-prix
attire des clients extérieurs. Le couple Eninger se réjouit des retours excellents de
leurs clients.
© DOMAINE SAINTE COLOMBE