Page 2 - L'Hôtellerie Restauration No 3357

Grand
Overdose fiscale
Il paraît qu’il s’agit d’une
communication pas maîtrisée”,
en langage
énarchique. La semaine dernière, notreministre de l’Économie et des
Finances, connu pour sa retenue dans le propos et son art consommé
de la langue de bois, s’est en quelque sorte lâché comme un vulgaire
émule de
Pierre Poujade
,
en s’inquiétant - dans le texte - du
ras le bol
fiscal”
des Français.
S’il faut rendre hommage au sens aigu de l’analyse de
Pierre
Moscovici
,
locataire de Bercy depuis quinzemois, l’observateur le
mieux intentionné ne pourra que s’étonner que de tels propos soient
tenus par celui-làmême qui est chargé de la conduite des finances
publiques du pays et donc de sa fiscalité.
Après tout, si nos concitoyens éprouvent le pénible ressenti de
se faire plumer comme des pigeons par le fisc
,
la responsabilité en
revient, aumoins en partie, à celui qui est toujours appelé notre
GrandArgentier.
Il faut certes rendre hommage au titulaire dumaroquin le plus
difficile de tout gouvernement de tirer la sonnette d’alarme après
des vacances qui lui ont permis de se ressourcer auprès de ses très
chers électeurs, qui n’ont probablement pasmâché leursmots pour
lui exprimer tout lemal qu’ils pensent d’une politique fiscale fondée
sur le ‘toujours plus d’impôt’. Et faire preuve de réalismemérite la
considération de l’opinion en ces temps où la com’ tient trop souvent
lieu d’argumentaire définitif.
Pierre Moscovici, au contact de ses concitoyens, s’est
probablement souvenu des cours qu’il dispensa naguère aux
étudiants de l’ENA, qui apprennent tous que ‘trop d’impôt
tue l’impôt’.
Et la liste est longue, de la hausse de la TVAau gel du barème de
l’IRPP en passant par la suppression de la défiscalisation des heures
supplémentaires, desmesures prises depuis l’an dernier qui finissent
par exaspérer le plus docile des contribuables.
Et comme il est aussi bon historien, le ministre de l’Économie s’est
évidemment rappelé que les révolutions ont souvent pour point de
départ une révolte fiscale.
Déjà, en 1786, Turgot l’écrivait à Louis XVI,
qui aurait mieux fait de l’écouter.
L. H.
L’édito
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En bref
Paris
Les spécialités végétariennes et végétaliennes ont longtemps pâti
quelques mois, de nouvelles enseignes investissent le créneau. Petit tour
Restauration végétarienne
annonce-t-il une tendance
Un marché en développement
À
l’inverse des pays de l’Europe du Nord
ou des États-Unis, le marché français
ne compte pas de chaîne de restaurant
végétarien véritablement installée, avec
un concept défini et duplicable. Les
végétariens et végétaliens (ceux qui ne
mangent que des végétaux) se transmettent
leurs bonnes adresses de bouche à oreille
ou se renseignent sur les réseaux sociaux.
Mais il semblerait qu’ils soient de plus en
plus nombreux, si bien que de nouvelles
enseignes se créent, telle une génération
spontanée, autour d’une offre de légumes,
de légumineuses, de céréales, emboîtant
le pas à des enseignes plus anciennes.
C’est un phénomène de mode qui révèle
néanmoins le souci des consommateurs
d’avoir un autre rapport avec leur
nourriture”,
explique
Jean-François
Hammerle
,
cofondateur du bar cantine Sol
Semilla, rue des Vinaigriers à Paris (X
e
).
De
2009
à 2013, le nombre de ces restaurants
est passé de 22 à 33 à Paris. Sept d’entre
eux sont 100 % végétaliens”,
remarque
Hugues Rivard
,
le créateur de Loving
Hut. Située boulevard Beaumarchais à
Paris (XI
e
),
cette enseigne végétalienne de
48
places assises fait l’unanimité dans la
communauté vegan. Hugues Rivard, son
épouse d’origine vietnamienne,
Thi Huong
Rivard
,
et leurs associés ont ouvert ce
restaurant en 2009. Une autre enseigne du
même nom est implantée à Menton (06).
Le franchiseur (200 Loving Hut dans le
monde) est basé à Taïwan. Le restaurateur
sert 70 % de produits biologiques, certaines
protéines n’étant pas encore disponibles
en bio. Importée de Taïwan, la protéine
de soja extrudé à haute vitesse constitue
l’ingrédient central de l’offre et remplace
les protéines animales. Les glaces sont
fabriquées par Sojami (France) avec des
produits végétaux issus de l’agriculture
biologique, les fromages sont fournis par
les sociétés Vegusto (Suisse) et Sheese
(
Grande-Bretagne), les pains au chocolat
bio et vegan proviennent de
l’entreprise La Borie (France).
À la carte, les entrées sont
proposées entre 5 et 7 €, les
plats entre 8 et 13,5 € et les
desserts entre 5,5 et 9,5 €. Le
restaurant, qui ne sert pas de
boisson alcoolisée, offre aux
clients de l’eau micro-filtrée
par osmose inverse.
Vegan
c’est un mode de vie. Il y a
beaucoup de potentiel sur ce
marché, c’est une alimentation
à faire découvrir”,
estime le patron. Au
déjeuner, le restaurant enregistre une
trentaine de clients, et davantage le soir.
PLATS TRADITIONNELS
ET JUNK FOOD
Convaincus de la nécessité de mettre en
avant la gourmandise et la cuisine française,
Stéphane Seebaruth
et
Peter Aigner
ont ouvert en 2003 le Potager du marais,
dans le centre de Paris.
Nous sommes
un restaurant de cuisine française et nos
plats reprennent des appellations de plats
traditionnels”,
explique le premier.
La carte végétarienne 100 % bio annonce
un pâté aux champignons, un chile
sin carne, un rôti aux noix duxelles de
champignons et crème safranée…
Le menu est à 25 € pour une entrée, un plat
et un dessert. L’offre s’est élargie aux plats
sans gluten et aux recettes végétaliennes,
particulièrement en pâtisserie. Les patrons
ont embauché une pâtissière américaine
spécialisée sur ce créneau.
Inauguré en octobre 2012 par
TeresaMoya
et
Stéphane Crinon
,
East Side Burgers
conjugue la thématique junk food et le
végétarisme.
Nos steaks de tofu bio sont
très protéinés. Ils sont 50 %moins gras
que des steaks classiques et, surtout, ils ne
contiennent aucune des graisses
saturées que l’on retrouve dans
la viande”,
souligne Stéphane
Crinon, qui estime que la moitié
de la clientèle de l’établissement
n’est pas végétarienne mais
soucieuse de réduire sa
consommation de viande.
Le ticket moyen s’élève à 13 € et le
restaurant enregistre en moyenne
François
Delahaye
.
François Delahaye désigné hôtelier de l’année 2013
par Virtuoso
Au cours de sa conférence annuelle, le réseau d’agences
de voyage de luxe Virtuoso a dévoilé le palmarès du Best of
the Best Hotel Awards, un trophée décerné chaque année
par le magazine
Virtuoso Life
.
François Delahaye
,
chef des
opérations de Dorchester Collection, a reçu le trophée
d’hôtelier de l’année. “
C’est la preuve que Dorchester
Collection a une forte aura, et je suis très heureux d’avoir
reçu un tel niveau de reconnaissance”
,
a déclaré l’intéressé. Les
gagnants dans les dix catégories ont été sélectionnés par les agences
membres du réseau Virtuoso et leurs conseillers de voyages.
L’AGGH organise son salon professionnel le 14 octobre
Le 5
e
salon professionnel de l’Association des gouvernantes générales
de l’hôtellerie (AGGH) aura lieu le lundi 14 octobre prochain de 14 h
30
à 18 h 30 au Cap 15 à Paris (XV
e
).
La manifestation a pour objectif
de mettre à l’honneur les produits des 53 sociétés partenaires de
l’association, et de permettre des échanges et des rencontres avec les
professionnels de l’hôtellerie.
Invitations sur demande par e-mail :
ou sur
L’hôtel Pointe Isabelle de Chamonix n’est pas à vendre
Dans notre article paru sur
, le 5 août
dernier, nous avions annoncé la vente de l’hôtel Pointe Isabelle à
Chamonix (74). La propriétaire de l’hôtel,
Anne-Françoise Lee
,
nous
a fait savoir qu’il n’en était rien et nous demande de le faire savoir.
Dont acte.
Le
développement
des enseignes
végétariennes
et végétaliennes
répond à une
demande de
la part des
consommateurs”,
souligne
Hugues
Rivard
,
créateur
de Loving Hut à
Paris et à Menton.
Les sauces maison de Sol Semilla
(
Paris, XI
e
).