Page 5 - L'Hôtellerie Restauration No 3352

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46 000
tonnes exportées en France en 2012
Cinquante chefs issus de treize pays ont été conviés en Irlande par Michael D. Higgins, son président, et Simon Coveney,
ministre de l’Agriculture. Tous sont membres de l’Irish Beef Club ou ambassadeurs du bœuf irlandais dans leur pays.
Le bœuf irlandais veut séduire les chefs
L
Irlande a produit 495 000 tonnes
de bœuf en 2012, dont 46 000 ont
été exportées vers la France. Ce n’est
pas un secret, l’économie du pays repose
en grande partie sur sa production
agroalimentaire (bœuf, agneau, poisson,
produits de la mer, boissons) et ses
exportations. Aussi, le gouvernement
irlandais a lancé une sérieuse offensive
sur le marché européen afin de
promouvoir ses produits, notamment
auprès des prescripteurs que sont les
restaurateurs. Pour le bœuf, cela s’est
traduit par la création de l’Irish Beef Club
qui compte 60 membres dans six pays. En
France, le chapitre est présidé par
Jean-
Paul Jeunet
,
dont le restaurant à Arbois
affiche 2 étoiles
Michelin
.
Quinze chefs
en font partie dont
Paul Bocuse
,
membre
honoraire du Club.
UNE CHARTE DE TRAÇABILITÉ
En janvier dernier, la sélection du bœuf
irlandais comme viande officielle du
Bocuse d’or à Lyon a été vécue comme
une reconnaissance internationale par les
Irlandais.
Notre partenariat avec le Bocuse
d’or s’inscrit dans notre démarche globale
visant à travailler avec des chefs cuisiniers
du monde entier pour faire connaître la
qualité des produits irlandais”
,
explique
Aidan Cotter
,
directeur général de
Bord Bia Irish Food Board, organisme
parapublic destiné à la promotion des
produits irlandais.
Le bœuf irlandais a
déjà plusieurs adeptes parmi de nombreux
chefs étoilés
Michelin
en Europe
.”
Les
membres de la Bocuse d’or Winners
Academy ont été également conviés à se
rendre en Irlande pour découvrir sur place
les méthodes d’élevage, la charte ‘assurance
qualité EN45011’ concernant la traçabilité
et les bonnes pratiques en matière de
production et de transformation de la
viande. En tout, cinquante chefs issus de
treize pays, tous membres de l’Irish Beef
Club ou ambassadeurs du bœuf irlandais
dans leur pays, ont été invités par
Michael
D. Higgins
,
le président irlandais, et
Simon Coveney
,
ministre de l’Agriculture.
Les membres français ne sont pas avares
de compliments sur la viande irlandaise.
Je varie l’origine des viandes en fonction
de mes envies, des plats que je souhaite
réaliser. Avec la viande irlandaise,
j’apprécie tout particulièrement le
paleron. Il faut travailler les bas
morceaux
”,
précise
Pierre Caillet
,
Le Bec
au Cauchois à Valmont. Pour
Bernard
Leprince
,
groupe Frères Blanc, “
le client
a besoin qu’on lui raconte une histoire.
Nous avons fait une opération ‘viande
irlandaise’ avec de la joue de bœuf à la
Guinness et de la côte de bœuf pour une
personne. La clientèle a apprécié cette
offre
.”
Le restaurateur parisien
Jacques
Cagna
explique quant à lui que, “
depuis
1996, [
il] ne travaille qu’avec du bœuf
irlandais en raison de sa qualité et de sa
régularité
”.
NADINE LEMOINE
Retrouvez les recettes des chefs de l’Irish
Beef Club (livret de recettes à télécharger)
sur
recipe-booklet
De gauche à droite, au 1
er
rang :
Luc Mignon
(
membre belge),
Jean-Pierre Cazals
,
l’éleveur
Jim Hogan
,
Roland Borne
. 2
e
rang :
Pierre Caillet
,
Larbi Ouriaghli
(
membre belge),
Roland Debuyst
(
membre
belge),
Marc Seignard
,
Jacques Cagna
.
Au 3
e
rang :
Éric Léautey, Jean-Paul Jeunet
,
Matthieu Fontaine
,
Romuald Fassenet
,
Bernard Leprince
.
Bernadette Byrne
,
responsable marketing viandes
France, Belgique et Luxembourg pour Bord Bia Irish
Food Board, s’est vu décerner l’insigne du chevalier
de l’ordre mondial de l’Académie culinaire de France
par
Gérard Dupont
,
président de l’Académie.
Une clientèle établie”
Un Français sur trois choisit un restaurant par habitude
P
armi les principaux critères
déterminant le choix d’un restaurant
chez les Français, l’habitude arrive
en premier plan avec près d’un tiers
des visites liées à ce facteur dans les
établissements traditionnels. Toujours
selon la dernière étude de NPD Group,
l’ambiance et la qualité de la nourriture
sont respectivement citées en deuxième
et troisième position. Le critère du prix
n’est cité que par un Français sur dix, soit
trois fois moins que l’habitude et deux fois
moins que l’ambiance.
Une visite sur deux au restaurant,
parmi les convives qui déjeunent seuls
le midi en semaine, est déterminée par
l’habitude. Par contre, la qualité de
la nourriture entre davantage en jeu
pour les dîners entre amis le week-end
(
soit une visite sur quatre).
Grâce aux
14 000
Français interrogés par mois par
NPD, notre étude démontre que malgré
les conditions économiques actuelles,
le prix n’est pas le critère qui compte le
plus dans le choix des établissements de
restauration traditionnelle. Justement,
aller au restaurant devenant une occasion
plus rare, le client français va favoriser
un établissement qu’il connaît et qui va
lui apporter des garanties de qualité”,
commente
Christine Tartanson
,
directrice
de la division Foodservice de NPDGroup.
Et de constater :
Lorsque le consommateur
français a trouvé un établissement qui le
satisfait, il aura tendance à y retourner,
indépendamment d’autres critères de
sélection tels que le prix, par exemple - une
bonne nouvelle pour les restaurateurs qui
peuvent compter sur une clientèle établie
moins volage que dans les autres pays
européens.”
Selon le panel CREST de
NPDGroup, cette hiérarchie des critères
de choix varie pour la restauration rapide
(
sandwicheries, boulangeries, fast-foods,
cafétérias et autres formules rapides).
Si l’habitude reste primordiale comme
en restauration à table, le prix passe
en deuxième position (à la place de
l’ambiance en restauration à table). Et,
critère spécifique à ce circuit, l’impulsion
intervient en troisième position.
DES FACTEURS PLUS SUBJECTIFS
Pour près d’une visite sur cinq, c’est le
prix et l’impulsion qui entrent en jeu.
Alors que le débat actuel est axé sur le
fait maison’ et la qualité, l’étude NPD
des comportements quotidiens des
Français permet de nuancer le tableau.
Elle démontre qu’il ne faut pas négliger le
poids de facteurs plus subjectifs comme
l’habitude ou l’ambiance recherchée”
,
conclut Christine Tartanson.
H.B.
© THINKSTOCK
L’ambiance est le deuxième critère de choix d’un
restaurant pour un Français.
La dernière étude de NPD Group révèle que l’habitude, l’ambiance et la qualité de
la nourriture demeurent des critères de choix bien plus importants que le prix.