Page 30 - L'Hôtellerie Restauration No 3338

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Une année 2012 défavorable
Le Mans
Lors de la réunion du 8 avril, Jean-Paul Hennin, président du syndicat départemental, a fait le point sur les problèmes
juridiques et financiers rencontrés par les professionnels.
Assemblée générale de la CPIH 72 : l’entreprise au cœur des débats
Vie syndicale
De gauche à
droite :
Gérard
Guy
,
président
confédéral de
la CPIH,
Jean-
Paul Hennin
,
président de la
CPIH 72,
Marie
Lemanissier
,
d’Oséo, et
Bernard Warain
,
président de la
CCI de la Sarthe.
U
ne saine gestion des comptes et un nombre
croissant d’adhérents : tel est le bilan 2012
de la CPIH 72, présenté lors de la réunion du
8
avril par son président
Jean-Paul Hennin
.
Cela
a permis au syndicat d’acquérir de nouveaux locaux
plus spacieux, dont l’accès est plus facile pour les
adhérents puisqu’ils se trouvent à proximité de leurs
deux principaux grossistes. S’il n’est pas facile de
réunir les troupes pour cette assemblée générale, les
adhérents sont toutefois nombreux à solliciter les
conseils et l’expertise de l’organisation professionnelle.
En raison de la complexité des questions posées
par ces derniers, Jean-Paul Hennin a précisé que,
désormais, celles-ci devront être adressées par écrit afin
de donner aux professionnels une réponse de qualité
et d’éviter de mauvaises interprétations. L’activité
juridique est d’ailleurs en hausse, avec la diffusion de
nombreuses circulaires et de ‘flashs info’, pour alerter
les professionnels sur un point donné.
En vous disant
que l’année 2012 ne nous a pas été favorable, je ne vous
apprends rien”
,
déclare en préambule le président de la
CPIH 72 : augmentation des impôts et des charges, avec
le relèvement du taux réduit de TVA à 7 %, suppression
de l’allégement sur les heures supplémentaires, taxe
professionnelle remplacée par une contribution
économique territoriale (CET) beaucoup plus
pénalisante pour le secteur de l’hôtellerie-restauration...
Tout cela s’est traduit par une augmentation des dépôts
de bilan à raison d’une ou deux entreprises par semaine
dans le département de la Sarthe.
DES FINANCEMENTS DIFFICILEMENT
ACCORDÉS
Un expert comptable, un agent immobilier, des
banquiers et un avocat sont venus apporter leur
expertise. En cas de vente de l’entreprise, ce sont les
bons résultats de cette dernière qui sont déterminants,
expliquent-ils. La différence constatée entre le prix
voulu par le vendeur et le prix du marché tient dans
la capacité de l’entreprise à s’autofinancer. Deux
possibilités existent pour vendre une entreprise
en hôtellerie-restauration : soit céder le fonds de
commerce, soit vendre les parts sociales si l’entreprise
est constituée en société. Les banques considèrent
aujourd’hui que le professionnel est l’élément principal
pour trouver un financement. En cas de reprise, en
effet, on demande non seulement au candidat un
apport personnel, mais aussi une bonne connaissance
du métier. L’emplacement de l’établissement reste
aussi une priorité. Enfin, une banque accorde plus
facilement un prêt lorsque l’affaire est vendue à son
juste prix, c’est-à-dire la performance générée par
l’entreprise pour rembourser un emprunt sur sept ans.
Les experts présents ont conseillé aux professionnels
en difficulté auprès des banques de solliciter la garantie
Oséo afin de débloquer leur situation. Autre élément
important d’une entreprise : le bail commercial, qui
a une incidence sur la valeur du fonds de commerce.
Un objet social trop restrictif, qui limite les activités
exercées, ou une activité qui ne correspond pas aux
stipulations du bail, sont autant de freins. Il faut aussi
être vigilant sur les clauses relatives aux réparations
et à l’entretien du fonds qui peuvent mettre les
travaux de mise aux normes à la charge du locataire
exploitant. En conclusion de ces débats, Jean-Paul
Hennin a revendiqué le besoin de stabilité fiscale des
professionnels :
La coupe est pleine, nous ne pourrons
pas faire plus car nous avons déjà beaucoup donné”.
PASCALE CARBILLET
Une attente forte concernant les produits frais et de saison
L’Umih a demandé à l’institut de sondage OpinionWay de mener une enquête sur l’image que les Français ont de la restauration
et ce qu’ils en attendent.
Les Français veulent une cuisine de cuisinier
L
es Français sont globalement
satisfaits à l’égard des
restaurants malgré des prix
trop élevés, c’est ce que révèle
l’enquête réalisée par OpinionWay
pour l’Umih. À la question : ‘quels
sont les trois mots ou expressions
qui vous viennent spontanément à
l’esprit lorsque vous pensez au mot
restaurant ?’, le terme ‘cher’ arrive
en tête (25 %) suivi de ‘plaisir’
(23 %)
et de ‘convivial’ (16 %).
Concernant les prestations, 85 %
des personnes interrogées se disent
satisfaites du nombre de plats proposés, 84 % par
la convivialité du lieu et 79 % par l’accueil ou le service.
La question de la confiance a aussi été abordée.
Si
“73 %
des Français s’estiment aujourd’hui satisfaits
de la qualité des plats servis au restaurant”
,
seulement
62 %
ont confiance et 5 % tout à fait confiance.
Moins de deux Français sur trois disent faire confiance
aux restaurateurs pour favoriser les produits locaux
et de saison. En revanche, 55 % des Français leur font
confiance pour s’assurer de la traçabilité des produits
alimentaires qu’ils servent.”
Autre thème évoqué : ‘Pour un restaurant, un
statut garantissant que les plats
sont cuisinés sur place, et non
industriels, serait-il une bonne
chose ?’, le oui l’emporte très
majoritairement avec 96 %.
Sachant toutefois que
huit
Français sur dix disent être au
courant de l’utilisation par certains
restaurants de produits qui ont
déjà été tout ou partie cuisinés”.
OUVERTS AU CHANGEMENT”
Les consommateurs seraient-ils
aujourd’hui prêts à faire certaines
concessions pour avoir unmaximumde plats cuisinés sur
place ? SelonOpinionWay,
les Français sont ouverts au
changement pour avoir les meilleurs produits dans leurs
assiettes. Ils sont en tout cas déjà largement convertis à
l’idée d’avoir une carte uniquement constituée de produits
de saison, de produits locaux (93%) ou encore d’avoir
moins de produits proposés à la carte. De manière plus
surprenante, une part non négligeable est également
prête à faire des efforts sur le prix du restaurant. Plus
d’un Français sur trois serait prêt à payer plus cher
son restaurant pour s’assurer de ne se voir servir que
des produits frais. Les Français satisfaits du prix
actuel des restaurants sont 45%à envisager de payer
plus quand les insatisfaits sont tout de même 26%à
imaginer payer davantage”.
Dernier point important,
lamajorité des interviewés sont favorables à la création
d’un statut garantissant que les plats sont cuisinés sur
place. On peut donc en conclure que le titre deMaître
restaurateur a toute sa place sur l’échiquier, car comme
l’explique
RolandHéguy
,
président confédéral de
l’Umih :
La grande majorité des Français veulent une
cuisine de cuisinier et c’est important de le souligner. Ils
veulent aussi la transparence dans l’assiette. En ce qui
concerne les prix, je pense que nous devons être davantage
pédagogues. Dans un compte d’exploitation d’un
restaurant traditionnel, lamasse salariale représente
45%.
C’est unmessage que nous devons faire passer.
(…)
Quant au titreMaître restaurateur, nous devons
le simplifier et le moderniser. Nous devons rencontrer
très prochainement [laministre du Tourisme]
Sylvia
Pinel
à ce sujet. Celle-ci n’est pas non plus opposée au
titre ‘artisan cuisinier’ que nous réclamons à l’Umih. Le
mot artisan est très fort et il correspond tout à fait à l’état
d’esprit que nous défendons
.”
SY. S.
Plus d’un
Français sur
trois serait prêt
à payer plus cher
pour ne se voir
servir que des
produits frais.
Retrouvez l’intégralité du sondage OpinionWay sur