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Hôtellerie
“
Aider les femmes qui n’osent pas”
Présidente du ‘Women at Accor Generation’, un réseau interne et international créé en décembre 2012 dédié à la promotion des
femmes, la directrice financière d’Accor est l’une des personnalités-clés du groupe.
Sophie Stabile, une directrice engagée aux côtés des femmes
E
lle est à la fois directrice
financière, membre du comité
exécutif et l’un des principaux
collaborateurs de
Denis Hennequin
,
p.-d.g. d’Accor.
Sophie Stabile
préside également le Waag (Women
at Accor Generation), un réseau
interne et international visant à
“
aider les femmes qui n’osent pas, à les
accompagner dans leur parcours”.
La
mixité est un enjeu fort défendu par le
groupe.
“
L’objectif du Waag est triple :
atteindre l’égalité professionnelle :
50 %
de femmes directrices d’hôtel
-
avec un objectif intermédiaire de
35 %
en 2015 -, donner aux femmes
confiance en leur potentiel, les inciter
à oser en les accompagnant et en leur
offrant un support mutuel ; enfin
lutter contre les stéréotypes”,
dit-elle.
Le réseau est informel et basé sur le
partage d’expériences :
“
Le ‘mentoring’
a semblé l’une des solutions les plus
efficaces car c’est un échange entre
deux personnes”,
souligne la directrice
financière. Une situation d’autant plus
facile à gérer que le réseau supprime
tout lien hiérarchique, ce dernier
rendant parfois difficiles les discussions
directes et gelant les échanges
. “
C’est
une façon pour nous de faire sauter les
verrous”,
explique Sophie Stabile. Le
premier groupe de travail aura pour
mission de faire émerger des offres et
services novateurs qui répondent aux
attentes des femmes d’affaires, clientes
des hôtels Accor. En Chine, un étage
entier a été dédié aux femmes au sein
du Pullman Wuxi New Lake : services
avec des équipements dédiés (des
peignoirs ‘small size’ par exemple) et
service de sécurité renforcé. Au sein du
MGallery de Lyon, dont l’ouverture est
prévue en avril, un bar à ongles sera à
la disposition des clientes.
Divisé en huit zones géographiques,
Waag est dirigé par neuf femmes
regroupées au sein d’un comité
directeur. Celui-ci recrute et sensibilise
les équipes lors de réunions internes.
“
Dernièrement nous avons organisé
un petit déjeuner au siège présidé par
Sophie Stabile,
déclare
Frédérique
Poggi
,
directrice de la diversité
.
Quatre-vingts personnes étaient
présentes. Nous avons pour objectif
d’atteindre rapidement 100 adhérents
[
parmi les directeurs d’hôtel], contre
une soixantaine actuellement.”
35 %
DE DIRECTRICES D’HÔTEL
EN 2015
Recrutée chez Accor en 1999 comme
manager de la consolidation, après
avoir passé cinq années chez Deloitte,
Sophie Stabile a gravi tous les
échelons : en 2006, elle est nommée
contrôleur général du groupe, puis,
en 2010, elle en devient la directrice
financière.
“
En tant que femme, il n’est
pas toujours facile de s’exprimer dans
un univers majoritairement masculin,
estime-t-elle.
Je m’efforce d’aider les
femmes et de les représenter malgré mes
fonctions, sachant que je suis épaulée
par l’ensemble du réseau.”
L’ambition
est d’atteindre 3 000 membres d’ici
à 2015. Après trois mois d’existence,
Waag en compte déjà 600.
Aux postes de direction, la parité
souhaitée passera par une étape
intermédiaire à 35 % de femmes.
“
Car
s’il n’y a que 27 % de femmes directeurs
d’hôtel dans le monde, le pourcentage
est de 32 % en France, 17 % en Asie-
Pacifique et 43 % en Amérique
latine”,
détaille Sophie Stabile. Au
sein de Waag,
“
les hommes sont les
bienvenus. Il y en a déjà beaucoup.
Denis Hennequin et
Yann Caillère
[
directeur général délégué, NDLR]
en font d’ailleurs partie. Les hommes
sont indispensables, car c’est la mixité
qui crée la créativité et l’innovation”,
déclare-t-elle.
Pour Sophie Stabile, les femmes
contribuent à parts égales aux
performances du groupe, et il serait
de bon ton de le reconnaître en leur
proposant la parité à tous les niveaux
hiérarchiques. Pour Accor, c’est aussi
et surtout une vraie mesure pour
augmenter son attractivité.
X. S.
LES FEMMES CHEZ ACCOR
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À la tête d’une équipe de 60 personnes
Avec une expérience de plus de trente ans dans le tourisme, l’ancienne présidente du réseau d’hôtels indépendants a repris
en 2011 la Maison Champs Élysées, récemment classée 5 étoiles.
Bernadette Chevallier, sa nouvelle vie d’hôtelière après Exclusive
Hotels
A
vant d’en endosser le rôle d’hôtelière,
Bernadette
Chevallier
connaissait déjà bien le métier et
ses contraintes, pour avoir dirigé pendant sept
ans Exclusive Hotels Collection, un réseau d’hôtels
indépendants.
“
On m’a transmis la valeur du travail
,
explique-t-elle,
aussi faire 20 heures voire 22 heures
dans la journée ne me rebute pas.”
En revanche, ce
qu’elle avait mal appréhendé, c’est la diversité de la
fonction.
“
Dans l’hôtellerie, il faut être polyvalent
et avoir le culte du détail
.
Le métier est complexe et
demande de plus en plus une maîtrise des principaux
logiciels informatiques et une bonne appréhension des
chiffres
.
”
Or, Bernadette Chevallier aime les chiffres
comme en atteste son parcours.
À la sortie de l’Essec, elle intègre le Club Med d’abord
comme G.O. dans les services administratifs des
villages, puis au siège où elle occupera de nombreuses
fonctions. Elle rejoint Club Aquarius, après son
rachat par le Club Med en 1991, comme directrice
commerciale, puis directrice du développement. Elle
prend enfin la direction des Croisières Club Med et de
Forum Voyages, également rachetés par Club Med. En
1999,
elle intègre Accor où elle reste trois ans. Après
un bref passage chez Festival Croisière, elle rejoint en
2005
Exclusive Hotels, qu’elle quitte en 2011 après
avoir initié le ‘mariage’ avec la société
d’
Alain Ducasse
,
Châteaux &Hôtels
Collection.
REPRISE D’UN BOUTIQUE-HÔTEL
L’idée de reprendre un hôtel germe
au cours de sa dernière année chez
Exclusive Hotels.
“
Au départ, il s’agissait
de prendre un hôtel en gestion pour y
héberger des clients, quand la demande
était trop forte
.
”
Finalement, en 2011, elle
reprend seule la destinée de la Maison
Champs Élysées (Paris, VIII
e
),
un ancien
Sofitel entièrement rénové et décoré par
la maison Martin Margiela. Elle trouve
des partenaires pour en assurer le financement,
“
équivalent à 6 M€, pour les travaux et le fonds”.
Aux commandes de ce boutique-hôtel classé depuis
peu 5 étoiles et qui appartient au réseau Design Hotels,
Bernadette Chevallier - présidente de la société ODO -,
se sent à l’aise dans ce métier.
“
La période Exclusive
Hotels m’a transmis un savoir exceptionnel sur le rôle
de la distribution et sur les méthodes à suivre pour
ne pas être liée aux agences en ligne.”
À la tête d’une
équipe de 60 personnes, elle
“
sait aussi bien refaire
les plafonds que réparer les fuites
ou décider de rénover une chambre
dans les 24 heures car, dans ce métier,
les circuits de décision sont courts”,
explique-t-elle. Elle s’est constituée une
équipe solide, dont
Valérie Allichon-
Genest
,
qui l’a suivie à son départ
d’Exclusive Hotels et avec qui elle
forme un tandem complémentaire,
l’une gérant les chiffres et
l’administratif, l’autre le relationnel
client et la commercialisation.
Les résultats de l’hôtel étant bons -
“
nous avons un
taux d’occupation de 70 % et un prix moyen de 300 €,
l’objectif en 2013 étant d’atteindre respectivement 79 %
et 313 €”
-
Bernadette Chevallier envisage déjà un
deuxième établissement, de préférence à Paris.
X. S.
La Maison Champs Élysées
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Sophie Stabile
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En
tant que femme,
il n’est pas
toujours facile
de s’exprimer
dans un univers
majoritairement
masculin.”
Bernadette Chevallier
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Dans l’hôtellerie, il faut être
polyvalent et avoir le culte du détail.”
