Page 6 - L'Hôtellerie Restauration No 3331

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L’actualité
+ 2,7 % de chiffre d’affaires, à 5 649 M€
Le groupe hôtelier présente des résultats en hausse partout dans un contexte économique et concurrentiel délicat, et s’apprête à engager
la transformation de son modèle économique, un renforcement de ses expertises et de son savoir-faire et une organisation performante.
Accor :
de bons résultats en 2012,
par la vente de Motel 6
L
ensemble de nos objectifs
ont été atteints”
,
se réjouit
DenisHennequin
,
p.-d.g.
d’Accor. Le groupe hôtelier
présente en effet des résultats
opérationnels pour 2012
qui confirment la réalisation des objectifs
formulés en début d’année dernière :
Une
augmentation du chiffre d’affaires de 2,7 %
à 5 649 M€, un Ebit dans le haut de la
fourchette, réalisé grâce notre évolution vers un
réseau en asset light et la part croissante des
pays émergents, un développement record avec
38 000
chambres ouvertes, principalement en
contrats de management et de franchise, une
politique de gestion d’actifs avec un impact de
1,2
milliard d’euros sur la dette nette retraitée,
et deux faits marquants pour le groupe : la
cession de Motel 6 au 1
er
octobre et le lancement
du programme ‘ibis megabrand’ avec plus de
1 500
hôtels aux nouveaux standards, soit
90 %
du parc ibis.”
Seule ombre au tableau, un résultat net en
déficit de 599 M€ dû à une perte comptable
liée à la vente de Motel 6, incluant des
dépréciations d’actifs et l’exercice d’options de
rachat pour des hôtels en location. Le résultat
présente un solde positif de 80 M€ avant la
cession de Motel 6 avec des hausses de 1,9 %
du résultat brut d’exploitation, de 3 % du
résultat d’exploitation et de 4,1 % en résultat
avant impôt et éléments récurrents. Sur le
plan opérationnel, l’année 2012 a presque
été un sans faute. Le groupe a vu en effet son
chiffre d’affaires augmenter partout grâce à la
hausse des prix (+ 2,7 % sur le créneau haut
et milieu de gamme, et + 2,6 % sur l’hôtellerie
économique). De même, en matière de
développement, le groupe a ouvert 266 hôtels
(38 085
chambres), dont 85 % en contrats
de management et en franchise, 48 % étant
situés en Asie-Pacifique, 28 % en Europe,
14 %
en Amérique latine et 10 % en Afrique
et au Moyen-Orient. Par ailleurs, la marque
ibis a représenté 15 000 nouvelles chambres,
montrant ainsi le succès de la mégamarque.
Le groupe dispose également d’une ligne
de crédit long terme de 1,5 milliard d’euros
et confirme avoir réalisé son objectif d’asset
management, à hauteur de 1,2 milliard d’euros
d’impact sur la dette nette retraitée sur la
période 2011-2012, en incluant la dernière
vente du Sofitel Faubourg.
UNE NOUVELLE AMBITION POUR 2016
Pour Denis Hennequin,
la vision est toujours
la même : être la référence de l’industrie
hôtelière.”
Et pour y parvenir, il est temps
d’engager la deuxième phase de sa stratégie.
Nous devons maintenant appréhender de
L’Hôtellerie Restauration
:
La Fédération des franchisés Accor
(
FFA) s’est structurée et souhaite
se donner une nouvelle ambition et
une vraie stratégie au travers d’un audit
interne. Quelle va être votre position
vis-à-vis de vos franchisés ?
Denis Hennequin
:
Faire appel à un
conseil est une bonne chose. Une
meilleure organisation permet d’être plus
fort. Mais je crois qu’il est important de
travailler ensemble. Tous les sujets sont
partagés avec la FFA, c’est le meilleur
moyen de faire avancer les choses.
La franchise est destinée à prendre
de plus en plus d’importance dans
le groupe. Quels sont les arguments
que vous présentez pour séduire vos
franchisés actuels et potentiels ?
Sur les 38000chambres ouvertes cette
année, 10000 l’ont été en franchise. Pour
les nouveaux franchisés, dans cemilieu
concurrentiel, nous souhaitons faire valoir
nosmarques, notre savoir-faire, ainsi que
la qualité et les outils de notre système de
distribution.Nous avons aussi nos propres
hôtels que nous gérons.Cela sécurise les
franchisés car ils ont face à eux un groupe
qui les comprend et qui partage lesmêmes
enjeux.
Le fait d’avoir des marques
repositionnées a-t-il eu une incidence
sur ce développement ? Avez-vous
gagné ou perdu des hôtels ?
Mercure, avec son programme Dédicaces
qui propose des rénovations plus rapides
et moins chères, est un succès. De même,
la ‘megabrand ibis’ [ibis, ibis Styles et ibis
Budget, NDLR] a favorisé l’expansion de
ses marques, qui ont accéléré leur rythme
de développement de plus de 40%par
rapport à 2011. Par ailleurs, nous voyons
dorénavant nos marques haut de gamme
comme Pullman se mettre à la franchise
-
notre Pullman de Bruxelles par exemple
avec Boissée Finances - tout comme
Novotel et MGallery, qui a encore enrichi
cette année sa collection de boutique-
hôtels avec de très belles adresses.
Globalement, nous perdons 2 à 3%du
parc par an, ce qui est un renouvellement
sain et normal du réseau. Ce rythme ne
change pas.
Vous allez diminuer le nombre de
travaux dans les hôtels et laisser
les nouveaux propriétaires s’en charger.
Comment allez-vous les inciter à
effectuer les travaux nécessaires,
souvent considérables, comme ceux
du Pullman Eiffel à Paris, d’un montant
de 47 M€, ou celui de NewYork, pour
70
M€ ?
Par la force de notre marque. S’ils
veulent en garder le bénéfice, ils doivent
supporter la rénovation. C’est un contrat
gagnant-gagnant, car plus nos marques
seront fortes, plus ils en bénéficieront.
Associez-vous les agences de voyage
en ligne à la réflexion ?
Cela fait l’objet de discussions en
commission. Cette question se pose
davantage sur les segments milieu
de gamme et économique. Nous
avons un argument fort car la meilleure
garantie pour eux, ce sont les hôtels
que nous avons en propriété. Nous
partageons les mêmes défis et les
mêmes opportunités. Le chiffre
d’affaires n’est pas la seule mesure
qui nous importe, il faut aussi regarder
la rentabilité.
En conclusion, que dites-vous
à vos franchisés pour les convaincre
de rester chez vous ?
Que l’avenir d’Accor repose autant sur
notre propre expertise que sur la leur.
Nos échanges nous permettent d’être
plus performants sur nos marques et
plus innovants encore. Les franchisés
sont très exigeants, mais c’est une
dynamique saine, qui nous permet d’aller
toujours plus loin.
DENIS HENNEQUIN, P.-D.G. D’ACCOR :
PLUS NOS MARQUES SERONT FORTES,
PLUS NOS FRANCHISÉS EN BÉNÉFICIERONT”
Denis Hennequin,
p.-d.g. du groupe
Accor : “
Sur les
38 000
chambres
ouvertes cette
année, 10 000 l’ont
été en franchise.”
(
en millions
d’euros)
2011 2012
Variation
retraitée
Variation en
comparable
Chiffre d’affaires
5 568 5 649
+ 1,5% + 2,7%
Résultat brut
d’exploitation
1 759 1 788
+ 1,7% + 1,9%
Marge brute
d’exploitation
31,6% 31,7%
+ 0, 1 pt
- 0,3
pt
Résultat
d’exploitation
515 526
+ 2,0% + 3,0%
Résultat avant impôt
et éléments non
récurrents
428 468
+ 9,4% + 4,1 %
Résultat net,
avant activités
non conservées
248 80
NC
NC
Résultat des activités
non conservées
(221) (679)
NC
NC
Résultat net,
part du groupe
27 (599)
NC
NC
Résultats annuels