Page 32 - L'Hôtellerie Restauration No 3330

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Emploi
Directeur des restaurants à Disneyland depuis 2008
Recruté comme saisonnier à 21 ans, le quadragénaire dirige aujourd’hui les 58 restaurants des parcs à thème franciliens.
Mourad Adli : “La restauration est un formidable ascenseur
social dont je suis la preuve vivante”
C
est pour une saison d’été que
Mourad Adli
entre dans le
monde de Disney, en 1992. Âgé
de 21 ans, il se présente à un casting au
parc de Marne-la-Vallée. Seize ans plus
tard, il se voit confier la direction de la
restauration du plus grand site de loisirs
d’Europe (16 millions de visiteurs en
2012).
Une réussite qui tient du conte
de fée, mais qui ne doit en réalité rien
au hasard. Travail, motivation sans faille
et sens aigu du management ont été les
vertus cardinales du jeune saisonnier
pour réaliser ce parcours hors norme.
Aujourd’hui, Mourad Adli, né en Algérie
et venu en France à l’âge de 8 ans, a de
quoi être fier. Son exemple peut inspirer
les jeunes qui intègrent le métier sans
toujours l’avoir choisi.
Les horaires sont contraignants et les
cadences intenses mais la restauration
est vécue par beaucoup de professionnels
comme une passion et il est essentiel
de transmettre cette flamme. C’est
aussi un formidable ascenseur social
dont je suis la preuve vivante”,
déclare
le manager qui chapeaute plus de
2 200
salariés. Pour grimper dans la
hiérarchie, Mourad Adli a su s’adapter,
saisir les opportunités, apprendre de
ses managers, suivre des formations et
prendre des responsabilités avec sang-
froid. Mais avant tout, il a senti, dès sa
première saison en 1992, qu’une carrière
était possible dans un groupe comme
Disneyland.
Il a d’abord commencé par travailler
dans la restauration rapide des parcs.
Séduit par l’ambiance, il échange alors
régulièrement avec les autres salariés
des restaurants et les managers.
Il y a un véritable esprit d’équipe.
On comprend vite que l’évolution
professionnelle fait partie de la culture
de l’entreprise et que les différents
échelons dans la hiérarchie permettent
de se hisser progressivement à des
niveaux de responsabilité importants”,
se souvient Mourad Adli.
Repérer les talents et les aider à
progresser fait partie intégrante de la
gestion des ressources humaines du
groupe américain. Les managers y sont
très vite sensibilisés : issus eux-mêmes
à 86 % de la promotion interne, ils
savent bien reconnaître leurs pairs,
dont Mourad Adli faisait partie.
Mon
profil les intéressait. J’étais étudiant
en école de commerce et j’ai accepté un
temps partiel”,
se remémore-t-il.
TEMPS PARTIEL ET SAISONS
C’est ainsi que, pendant trois ans,
l’étudiant enchaîne des missions
sur son temps partiel et en saison,
en période de vacances scolaires.
Disneyland n’hésite pas à confier
assez vite à ce jeune talent des
responsabilités. D’abord le comptage
de la caisse puis viennent les premiers
remplacements comme chef d’équipe.
Je n’avais pas d’appréhension car
j’étais très entouré par les managers.”
Ces derniers coachent Mourad Adli sur
le terrain, lui donnent des outils et lui
font suivre des modules de formation
sur l’hygiène ou encore le service. Mais,
le plus important aux yeux de l’apprenti
chef d’équipe, c’est la confiance que
l’on place en lui. Le jeune homme a le
sentiment d’être reconnu et considéré :
Il y avait des points réguliers avec
mon parrain, des briefings autour
des projets et des nouvelles offres qui
devaient être présentées aux clients.
Je pouvais demander conseil et poser
des questions.”
En 1995, fraîchement
diplômé, Mourad Adli se voit proposer
un CDI en tant que chef d’équipe dans
l’un des grands restaurants du parc. Une
autre offre d’une société allemande ne
fait pas le poids à ses yeux.
L’ambiance
et un manager qui croyait en moi ont
fait la différence”,
explique-t-il. Très
vite, Mourad Adli entre dans un plan de
développement ponctué de rencontres
régulières avec son manager, d’entretiens
avec les ressources humaines et de
sessions de recrutement interne. C’est
ainsi que l’assistant-manager prend,
à 26 ans, un nouveau poste au sein de
Disneyland et pilote la restauration de
l’Hôtel Cheyenne, soit 1 500 couverts.
JE SUIS DEVENU UN DIRIGEANT”
Mourad Adli franchit un cap important
en devenant en 2008, à 37 ans,
directeur des restaurants des parcs.
Je suis alors entré dans une autre
dimension. Je suis devenu un
dirigeant. Je définis une stratégie,
j’accompagne les 58 restaurants et je
gère les relations avec les partenaires
sociaux.”
Il endosse alors un rôle de
leader, capable notamment de donner
une feuille de route et l’impulsion
nécessaire à une équipe de 33 cadres.
Il reste humble et sait tirer les leçons
de ses erreurs. Aujourd’hui, il profite
toujours d’un parrainage, celui du
vice-président lui-même et du réseau
des autres directeurs des parcs avec
qui il peut échanger sur les bonnes
pratiques.
Les formations dans la Talent School
viennent conforter et enrichir ses
acquis. Les clés du management
multiculturel et intergénérationnel
l’intéressent tout particulièrement.
Le
secret est de faire attention au bien-être
de son salarié et développer ses talents.
Un leader est un exemple à suivre qui
incarne la confiance des équipes.”
VALÉRIE MEURSAULT
Mourad Adli
:
L’évolution
professionnelle
fait partie de
la culture [de
Disneyland].”
En entretien de recrutement
Parler rémunération face au recruteur n’est pas toujours chose aisée. D’autant que s’évaluer soi-même est encore plus
difficile. Quelques conseils.
Comment aborder la question du salaire ?
P
arler argent en entretien
d’embauche est naturel, voire
plutôt sain. Rappelez-vous
de l’adage ‘tout travail mérite
salaire’. Alors comment en parler
concrètement ? Avant votre entretien,
partez en quête de renseignements
pour comprendre comment se
structure l’entreprise pour laquelle
vous postulez. N’hésitez pas non plus
à solliciter votre école pour obtenir des
conseils ou à naviguer sur internet,
source d’information incontournable.
Avec ces éléments en main, vous
pourrez plus aisément annoncer une
fourchette de salaire. Encore faut-il
bien l’ajuster, ni trop basse ni trop
haute. Certains recruteurs vous diront
néanmoins que cette option n’est
pas très judicieuse dans la mesure
où votre interlocuteur penchera
immanquablement vers le bas de la
fourchette.
CONFIANCE EN SOI
Annoncer un chiffre ferme (en
prenant en compte la négociation
qui s’ensuivra) peut alors apparaître
comme une marque de confiance
en soi. Et permettre de tendre
davantage vers ce que l’on souhaite
obtenir. Il vous faudra parler le même
langage que votre interlocuteur, en
annonçant un salaire fixe annuel
brut. Si vous incluez les éléments
variables, précisez-le bien. De plus
en plus d’entreprises disposent
d’une grille de rémunérations, ce
qui réduit grandement la marge de
négociation. Dans ce cas, insistez sur
vos atouts : une formation pointue ou
une expérience en alternance est un
élément très positif pour un recruteur.
D’autre part, pensez à montrer votre
motivation en laissant entendre que
vous souhaitez vous investir sur le long
terme dans l’entreprise.
TEXTE ET VIDÉO : MYLÈNE SACKSICK
Retrouvez les conseils de
Salomé Révillion, DRH
de l’hôtel Royal Monceau
Raffles Paris
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