Compte de pénibilité, retraites, représentation salariale et professionnelle... Les dossiers sont nombreux pour la CGPME en 2015

2015 s'annonce chargée pour la CGPME. Le point avec Geneviève Roy, hôtelière et vice-présidente nationale de la CGPME, en charge du social.

Publié le 12 janvier 2015 à 11:39
Les patrons sont descendus dans la rue le 1er décembre à l'appel de la CGPME. Vous étiez vous-même en tête de cortège aux côtés de Jean-François Roubaud. Quelles sont les retombées de cette opération ?

Geneviève Roy : Ce n'est pas dans l'esprit des patrons de battre le pavé. Le président Roubaud a pris un risque. Nous ne savions pas combien nous serions et nous ne voulions pas que cela dérape, or, les patrons que la CGPME représente sont accablés et très en colère. La CGPME avait appelé à manifester dans deux grandes villes, à Paris et à Toulouse. Il y a eu respectivement plus de 5 500 et 4 000 participants, ce qui est pour un succès. Les gens ont exprimé leur mécontentement. Le cadenas était un symbole fort, qui exprimait l'enfermement dans lequel l'entreprise se trouve et un message d'espoir. Un cadenas s'ouvre quand utilise la bonne clé.

Où en est-on aujourd'hui ? Vos revendications ont-elles été entendues ?

Concernant l'interdiction des contrats de travail de moins de 24 heures, nous sommes relativement optimisme. Les discussions en cours devraient aboutir à quelque chose de cohérent pour tout le monde.

Et concernant le compte de pénibilité ?

Le compte individuel de prévention de la pénibilité est, comme vous le savez, massivement rejeté par les chefs d'entreprise. Le texte va à l'encontre de l'emploi. Les contraintes sont telles qu'il va favoriser les travailleurs détachés et il va encourager certains secteurs à se robotiser d'avantage. Les caissières n'auront plus de travail dit pénible, parce qu'elles n'auront tout simplement plus de travail… Nous sommes rentrés depuis plusieurs années dans un processus de prévention. Nous avons déjà des obligations de résultat quant à la santé de nos salariés. Il y a eu des compensations, nées de négociations. Le dispositif qu'on nous impose aujourd'hui est beaucoup trop lourd, trop complexe et il va placer le chef d'entreprise dans l'insécurité juridique. Dans notre secteur, ce sera un véritable casse-tête. Sans rentrer dans les détails, qui sont multiples, je voudrais vous livrer simplement un exemple : lorsque vous secouez une couette, vous levez les bras de telle manière que vous entrez dans la pénibilité. En revanche, si vous utilisez des draps, la façon de faire le lit change et vous n'entrez pas dans la pénibilité. Quelle va être la réaction de mon personnel si l'hôtel voisin utilise des draps et mon établissement des couettes ? Il va tout bonnement estimer que je le mets en danger… Ce texte va créer de réels problèmes dans les relations patrons/salariés.

La CGPME s'est prononcée contre l'extension d'ouverture des commerces le dimanche, pourquoi ?

Nous ne contestons pas la nécessité d'offrir une véritable souplesse dans les zones touristiques, là ou cela est justifié. En revanche, la CGPME, qui regroupe, je vous le rappelle de nombreux commerçants, est opposée à la quasi généralisation de l'ouverture dominicale prévue dans la loi Macron. L'ouverture 12 dimanches par an va se traduire par une distorsion effective de concurrence entre les différentes catégories de commerce et cela nous ne pouvons pas l'accepter. Ces ouvertures seront subordonnées à des compensations comme le doublement du salaire. Les petits commerces n'ont pas les moyens financiers de suivre aujourd'hui.

Quels sont les chantiers en 2015 ?

Ils sont nombreux. Il y a la pénibilité bien sûr, mais aussi la représentation salariale et patronale, les retraites… Il va falloir être extrêmement vigilants. Certains, parmi les syndicats de salariés, voudraient voir l'instauration de délégués par site ou zone géographique pour les entreprises de moins de 11 salariés. Imaginons que ce soit le salarié d'une boucherie qui soit délégué, c'est donc lui qui ira s'occuper des problèmes du salarié du coiffeur ou du boulanger.  Ce salarié prendra le temps de délégation sur son temps de travail évidemment... Je vous laisse imaginer la suite. En ce qui concerne les branches, ce qui se profile aura de nombreuses répercussions. Pour un dialogue de meilleure qualité, mené par des organisations légitimes, il va y avoir une réduction du nombre de branches : nous devrions passer de 700 à 100. Les restructurations qui s'annoncent ne seront pas neutres du tout. Quant au dossier des retraites, tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut bouger les curseurs. Mais il n'y a que trois leviers : les cotisations, l'âge de départ et la durée des cotisations. Les employeurs ne peuvent pas supporter de nouvelles hausses de cotisation. C'est sur l'âge de départ qu'il faut agir et de manière progressive.

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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