Le permis de former aux Assises des métiers de l'hôtellerie restauration

Lundi 15 avril, de 14 h 18 h, à la Maison de la Mutualité à Paris, les Assises des métiers de l'hôtellerie-restauration vont se focaliser sur le permis de former obligatoire à destination des maîtres d'apprentissage et tuteurs. Régis Marcon, chef 3 étoiles de Saint-Bonnet-le-Froid, explique le bien-fondé de cette action dont la mise en place a été signée le 10 janvier par les organisations professionnelles.

Publié le 28 mars 2013 à 17:55
Quel est l'objectif de cette mesure ?
Le but est très clair : améliorer l'accueil dans les entreprises, créer (un peu) plus de relation entre l'entreprise et le centre de formation, initier des rencontres entre professionnels, formateurs et enseignants. Bien sur, c'est bien l'indispensable revalorisation de l'image du secteur de l'hôtellerie restauration qui est en jeu.

Êtes-vous la seule branche qui ait mis en place ce dispositif ?
Oui, c'est un dispositif unique de notre secteur, mais je sais que d'autres métiers de bouche s'intéressent à notre action. Ce permis devenait indispensable dans notre profession, où l'on démontre un taux important d'abandons. Mais nous sommes encouragés par des exemples comme l'Alsace et la Moselle, qui ont déjà ce dispositif donnant des résultats significatifs.
Je vois aussi dans mon département, la Haute-Loire, tous les professionnels  qui ont fait l'effort de se former depuis trois ans et les résultats sont là : moins d'abandons, un engagement accru des entreprises en faveur de l'orientation, et surtout, cela nous a permis de créer une association de professionnels qui collaborent ensemble en étroite relation avec les centre de formation.

À qui s'adresse ce permis de former, et quel est son contenu ?
Le permis de former est une formation commune  et unique des tuteurs et maîtres d'apprentissage. Nous avons réuni en une seule appellation, permis de former, apprentissage et contrat pro afin de simplifier le dispositif aux yeux des professionnels.
Elle s'adresse à tous ceux, patrons ou salariés d'entreprise, appelés à guider des jeunes en alternance pour tous les diplômes (du CAP au master) et certificats CQP.
La formation se déroule en deux temps :
- un module de quatorze heures, obligatoire pour tous les professionnels qui accueillent, pour la première fois, un jeune dans leur structure, ainsi que pour tous les professionnels qui n'ont pas accueillis de jeunes en alternance depuis cinq ans.
Cette formation doit être suivie préalablement à la signature d'un contrat d'alternance ; cependant, durant la première année suivant l'entrée en vigueur de ce dispositif, la formation pourra être effectuée dans les six mois après la signature du contrat (contrat d'apprentissage et contrat pro).
- un deuxième module, formation de « mise à jour », module de 4 heures, obligatoire tous les trois ans pour ceux qui ont déjà effectué le module initial, raccourci à deux ans de délai pour tous les professionnels dispensés de la formation initiale, ensuite la formation doit être renouvelée tous les trois ans.

Ces formations sont-elles financées ?
Oui, bien sûr, ces formations peuvent être prises en charge sur le plan de formation à la fois pour les salariés par le Fafih, que pour les chefs d'entreprise (AGEFICE).

Pensez-vous que cette réglementation soit bien accueillie par les professionnels ?
C'est notre volonté et notre espoir, on ne peut pas toujours se plaindre d'avoir des difficultés de recrutement et ne pas faire un effort pour la formation.
Je ne suis pas dupe, je sais très bien que ce n'est pas une formation de quatorze heures qui va transformer un professionnel peu pédagogue et désintéressé de l'avenir des jeunes en un professionnel vertueux, mais j'engage les professionnels à s'accaparer ce dispositif du permis de former, de se servir de cet outil pour améliorer le parcours du jeune en entreprise mais aussi en centre de formation en créant plus de relation avec celui-ci sous forme de rencontre de travail en commun où le jeune doit trouver sa place.
La réussite d'une formation, c'est le trépied de la relation jeune/professionnel/formateur enseignant. C'est aussi un travail entre collègues d'un même département, de mettre des initiatives en commun. J'invite chaque organisation professionnelle à travailler dans ce sens, c'est l'avenir de nos entreprises et de nos jeunes. Ce permis de former ne doit pas être vécu comme une restriction aux yeux des professionnels, mais comme une réelle opportunité qui nous est offerte pour aller dans le sens de la qualité.

Toutes les entreprises sont-elles concernées ?
Les entreprises du secteur HCR qui accueillent des jeunes en alternance, mais nous étudions avec l'éducation nationale l'idée d'étendre le dispositif aux stagiaires du système scolaire.
Dans le même esprit de qualité, il serait souhaitable de guider les jeunes en apprentissage dans des maisons où l'on réalise le minimum de techniques de base, que ce soit en cuisine comme dans les métiers du service.Surtout, ce permis de former va mettre en valeur, voir  encourager, toutes celles et ceux qui se décarcassent au quotidien dans leur petites entreprises pour former des jeunes, qui souvent doutent aussi mais ne se découragent pas face aux valeurs de la transmission.

Comment allez-vous communiquer auprès des professionnels ?
Le 15 avril prochain, l'après-midi, entre 14h et 18h, à la Maison de la Mutualité, 24 rue Saint-Victor à Paris, nous allons présenter en premier cette mesure du permis de former. Je donne donc rendez-vous aux professionnels et acteurs de la profession. Cette journée sera parrainée par trois ministères : travail, formation professionnelle, éducation nationale, tourisme et artisanat. Des personnalités du service, de la cuisine, de l'hébergement (Denis Courtiade, Grégory Cuilleron, Éric Leautey, Cyril Lignac) nous honorerons de leur présence et de leurs témoignages. Cette journée sera placée sous le signe de la convivialité. Elle sera clôturée par un cocktail, placé sous le signe du « terroir de Paris ». Rendez-vous donc le 15 avril !


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