"Après vingt-deux ans passés dans gros cabinet comptable et avoir gravi tous les échelons jusqu'à devenir chef de mission, je ne pouvais pas aller plus haut, témoigne Corinne Soto, 44 ans. Et puis j'ai perdu la foi dans mon travail. Une reconversion s'imposait. Au bout de deux ans de réflexion, les conseils d'amis, d'ex-collègues et surtout de mon mari - qui m'a toujours soutenue - le métier de cuisinier est apparu comme une évidence. Même si mes trois enfants étaient contre."
Corinne Soto ne cache pas qu'il "fut très difficile d'obtenir la prise en charge du CAP par Pôle emploi après une rupture conventionnelle". Elle détaille : "Je quittais un métier en tension et mon niveau était jugé trop élevé pour la formation que je visais. Pour être crédible, j'ai dû monter un projet de création de restaurant." En octobre 2012, elle réussit finalement à intégrer un CAP cuisine à l'école hôtelière du Périgord, à Boulazac.
"C'était formidable"
Dispensée d'enseignement général, sa formation dure huit mois. "C'était formidable, se souvient-elle. La classe comprenait quatorze apprentis, de 19 à 54 ans, venus de tous les horizons. Nos formateurs en cuisine, MM. Durignieux et Laroussarie, ont su nous transmettre leur savoir, leur passion." Et d'insister : "Oui, on peut apprendre à tout âge ! Mais il faut accepter de redescendre au bas de l'échelle. Pour faire de la vraie cuisine, connaître les bases est essentiel."
Publié par Brigitte DUCASSE
lundi 16 septembre 2013