L'Hôtellerie Restauration No 3779

8 L’Hôtellerie Restauration N° 3779 - 20 août 2022 JURIDIQUE La loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat (n° 20221158 du 16 août 2022), et la loi de finances rectificatives pour 2022 (n° 20221157 du 16 août 2022), ont été publiées au Journal officiel du 17 août, ce qui permet leur entrée en vigueur. La première comporte plusieurs mesures qui doivent faire en sorte que “le travail paie davantage pour soutenir le pouvoir d’achat”. La loi de finances rectificatives confirme quant à elle la suppression de la contribution à l’audiovisuel public (mieux connue sous le nom de redevance télé) dès cette année. La prime Macron pérennisée et augmentée La loi pérennise, tout en l’adaptant, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (prime Pepa, plus connue sous le nom de prime Macron), renommée prime de partage de la valeur. Le dispositif concerne toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, pour les versements effectués à compter du 1er juillet 2022. Cette prime pourra être versée à l’ensemble des salariés, pour un montant maximal de 3 000 € par année civile et par bénéficiaire pour toutes les entreprises. Ce plafond pourra être porté à 6 000 € pour les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement. Le montant accordé à chaque salarié pourra différer en fonction de sa rémunération, de son niveau de classification, de son ancienneté, de sa durée de présence effective pendant l’année écoulée ou de la durée effective de travail. Cette prime sera exonérée, dans ces limites, de toutes cotisations sociales patronales et salariales. Elle sera totalement exonérée des prélèvements sociaux (CSG-CRDS) et fiscaux (impôt sur le revenu) jusqu’au 31 décembre 2023 lorsqu’elle est versée à des salariés dont la rémunération mensuelle est inférieure à 3 smic. Faciliter la mise en œuvre des accords d’intéressement La loi ouvre la possibilité à toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui ne sont pas couvertes par un accord de branche d’intéressement agréé de mettre en place un dispositif d’intéressement par décision unilatérale, en cas d’échec des négociations avec le délégué syndical ou CSE, ou en l’absence d’institutions représentatives du personnel, et de le renouveler dans ces mêmes conditions. La durée maximale des accords d’intéressement sera allongée de trois à cinq ans afin de permettre aux entreprises d’adopter une projection sur un plus long terme. Les accords d’intéressement dont la négociation n’aura pas été réclamée continueront à être reconduits de manière tacite. La loi permet de procéder plusieurs fois à ce renouvellement par tacite reconduction. Sécuriser la mise en œuvre de l’intéressement Plusieurs dispositions de la loi visent à sécuriser et accélérer la mise en œuvre d’accords d’intéressement. Elles s’appliqueront aux accords déposés à compter du 1er janvier 2023. Une procédure dématérialisée de rédaction des accords d’intéressement sera mise en place afin de permettre de vérifier leur conformité aux dispositions légales. Les entreprises pourront utiliser le site www. mon-interessement.urssaf.fr qui va être adapté afin de proposer des accords ou décisions unilatérales types conformes aux textes légaux en vigueur. Si une entreprise Pascale Carbillet rédige son accord grâce à cette procédure dématérialisée, les exonérations sociales et fiscales liées à l’intéressement seront réputées acquises pour la durée de l’accord à compter de son dépôt. Le délai de contrôle de l’ensemble des accords d’épargne salariale sera par ailleurs réduit d’un mois en raison de la suppression du contrôle de forme des services du ministère du Travail. Étendre la déduction forfaitaire sur les heures supplémentaires La loi met en place une déduction forfaitaire des cotisations sociales patronales au titre des heures supplémentaires réalisées à compter du 1er octobre 2022. Celle-ci s’appliquera aux entreprises d’au moins 20 salariés et d’au plus 249 salariés. Nous vous rappelons que les entreprises de moins de 20 salariés bénéficient déjà d’une déduction forfaitaire sur les cotisations sociales patronales. Le montant est de 1,50 € par heure supplémentaire. Ce dispositif s’appliquera également aux jours de repos auxquels peuvent renoncer les salariés en forfait jours, en accord avec leur employeur. Le montant de la déduction, ainsi que les modalités d’application de ce dispositif seront fixés par décret. Revalorisation de la prime activité Les travailleurs modestes bénéficieront d’une revalorisation de 4 % de la prime d’activité à compter de juillet, après une hausse de 1,8 % en avril. En l’absence de cette mesure, la prochaine revalorisation ne serait intervenue qu’en avril 2023 a précisé le Gouvernement. La loi prévoit aussi une revalorisation anticipée de 4 % de plusieurs autres prestations sociales à partir du 1er juillet afin de tenir compte de l’inflation : pensions de vieillesse, d’invalidité, prestations familiales… Baisse des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants La loi procède à une baisse pérenne des cotisations sociales acquittées par les travailleurs indépendants dont le revenu net d’activité est proche du smic. La mesure consiste en un renforcement de la réduction de cotisation d’Assurance maladie. Il est ainsi prévu que le taux devienne nul à hauteur d’un niveau de rémunération équivalent à 40 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass). Le taux de la cotisation évoluerait ensuite progressivement entre 40 et 60 % du Pass, puis entre 60 et 110 %. Le taux maximal serait atteint à partir de ce dernier seuil. Cette réduction s’appliquera aux cotisations dues au titre des périodes courant à compter du 1er janvier 2022. Elle permettra un gain de l’ordre de 550 € par an pour un artisan ayant un revenu annuel équivalent au smic net, soit 15 632 € d’après le Gouvernement. Une part importante de cette mesure sera mise en œuvre par décret. SOSEXPERTS Droit du travail en CHR (+modèles de contrats et fiches de paie) La loi pérennise, tout en l’adaptant, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (plus connue sous le nom de prime Macron). © GETTYIMAGES Parmi les mesures qui doivent faire en sorte que “le travail paie davantage pour soutenir le pouvoir d’achat” : une prime pouvoir d’achat, le développement de l’intéressement dans les petites entreprises, l’extension de la déduction sur les heures supplémentaires, la revalorisation de la prime activité, et la baisse des cotisations sociales pour les indépendants. Pouvoir d’achat : la loi définitivement adoptée Les travailleurs modestes bénéficieront d’une revalorisation de 4% de la prime d’activité à compter de juillet, après une hausse de 1,8 % en avril.”

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