L'Hôtellerie Restauration No 3766

14 L’Hôtellerie Restauration N° 3766 - 18 février 2022 NICE Pour améliorer le recrutement des jeunes en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le président du campus des métiers Tourisme International Hôtellerie et L’Hôtellerie Restauration ont conclu un partenariat. Il vise à proposer aux apprenants une plateforme dédiée à leurs recherches d’emploi, de stage et d’apprentissage. EMPLOI/RÉGION PACA Denis Férault : “À nous de motiver les jeunes pour les attirer vers nos métiers” Le grand lancement de ce partenariat se fera le 17 mars avec l’organisation d’un salon virtuel. D’une part, des tables rondes se dérouleront sur le thème de l’emploi et de la formation ; d’autre part, des recruteurs seront présents pour rencontrer les candidats, en job dating, comme lors d’un salon en présentiel. Un format qui permet aussi de résoudre la problématique de l’éloignement des candidats, pour qui se déplacer est parfois un frein. Un salon virtuel le 17 mars Restôleil : “Il faut être prêt à partir de chez soi pour travailler avec nous” Groupe familial composé d’une cinquantaine de restaurants, bars, brasseries, pizzerias et restaurants d’hôtels, Restôleil fonctionne surtout en saison, l’hiver en montagne, l’été à la mer. Sandra Leroy, responsable recrutement, fait le point sur les besoins d’emploi du groupe. L’Hôtellerie Restauration : Quels profils recherchez-vous ? Sandra Leroy : Nous recherchons toute l’année, surtout pour nos établissements saisonniers, mais aussi pour nos deux nouveaux sites ouverts à l’année, les Base Camp Lodge, aux Arcs et aux 2 Alpes. Là où nous avons le plus de besoins, c’est en cuisine ; il nous faut des chefs sachant travailler sur de gros volumes, et manager une équipe. Nous souhaitons que ces chefs soient autonomes sur la gestion de l’hygiène, des stocks, des coûts et des matières. Outre les chefs, nous avons besoin également de directeurs de la restauration pour nos deux Base Camp Lodge. Il s’agit de sites assez larges, l’un d’eux pouvant accueillir notamment des concerts et des séminaires. La capacité au Base Camp Lodge des Arcs est de 300 couverts par dîner. L’autre, aux 2 Alpes, dispose d’un restaurant plus bistronomique, avec une cuisine plus travaillée, pouvant accueillir 80 couverts par soir. Nos premiers établissements ouvriront en avril, donc le recrutement commencera dès le mois de mars. Quels sont les avantages à travailler chez vous ? Nos salariés sont tous logés et nourris. Par ailleurs, les évolutions de carrière au sein de notre groupe sont tout à fait possibles. Nos salariés peuvent ainsi changer de région, de gamme d’établissement et de poste. De plus, les salaires que nous allouons sont convenables. Un conseil pour les candidats ? Depuis la pandémie, les salariés ne souhaitent plus vraiment s’éloigner de chez eux. Or, il faut être prêt à partir de chez soi pour travailler avec nous, être prêt à partir à l’aventure pour quelques mois ! Aussi, il faut que le/la candidat(e) ait à cœur de faire son travail et qu’il ou elle soit de bonne humeur ! Les possibilités chez nous sont rapides et intéressantes. Comment la région pourrait-elle aider votre secteur ? Ce qui pourrait aider, c’est de rendre le métier plus attractif. Et aussi, que les formations en école soient plus en phase avec ce qui se passe sur le terrain. De fait, lorsqu’ils débutent, les jeunes stagiaires ont souvent un contact assez difficile avec la réalité. Il faudrait que les formations soient plus connectées à ce qui se passe réellement en salle ou en cuisine. Anastasia Chelini Les Base Camp Lodge sont ouverts à l’année. L’Hôtellerie Restauration : Quel est l’objectif du partenariat signé entre le campus TIH et L’Hôtellerie Restauration ? Denis Férault : Notre diagnostic est le même depuis de nombreuses années dans notre région : il y a un manque cruel de personnel dans tous les types d’établissements, du bistrot au 3 étoiles Michelin. Alors, comment faire pour y remédier ? Nous avons souhaité contacter votre journal - dont je connais la visibilité et la force en matière d’offres d’emploi - et proposer un partenariat pour mettre en place un service de demandes d’emploi. Notre campus représente un réseau de 10 000 apprenants dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qu’ils soient élèves, apprentis, stagiaires… Ils recherchent soit un stage, soit un extra, soit un premier emploi… Chaque année, 3 000 d’entre eux entrent sur le marché du travail. Notre objectif est de les garder sur notre territoire en leur proposant une plateforme dédiée. Comment fonctionnera cette plateforme ? Les jeunes pourront déposer leur CV et préciser leur demande, et ces informations seront accessibles à l’ensemble des restaurateurs et hôteliers de la région. Son avantage sera de définir des compétences qui iront au-delà du simple diplôme et de préciser les aspirations du jeune : souhaitet-il travailler dans un bistrot, un étoilé, pour une saison ? Quelles sont ses connaissances en langues étrangères, etc. ? Bref, un certain nombre de critères qui permettront à l’employeur de filtrer sa recherche et faire un pré-recrutement. Il s’agit de changer la donne : L’Hôtellerie Restauration pourra s’appuyer sur le campus TIH et son réseau de partenaires, et les enseignants expliqueront aux apprenants comment présenter au mieux leur CV. Qu’en est-il de l’attractivité de votre région en matière d’emploi ? L’attractivité de notre région est très forte, mais nous devons trouver des solutions en matière de logement, qui peut être un frein pour faire venir les jeunes. La profession réfléchit actuellement à ce sujet ainsi qu’à celui des salaires. La considération, l’empathie et le respect du personnel seront aussi des leviers considérables. Les jeunes sont formidables, c’est à nous de les motiver pour les faire venir dans nos métiers. Nous devons leur donner envie, leur transmettre un savoir, les faire progresser. Quand on reste dans nos métiers, on évolue forcément. L’ascenseur social fonctionne toujours. À combien évaluez-vous le manque de personnel en Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Avant la crise, nous estimions que 10 000 emplois étaient non pourvus chaque année. Aujourd’hui, nous serions entre 15 000 et 20 000, tous segments confondus, du palace au restaurant de plage. Il y a eu également moins de demandes d’admission dans notre CFA, car les parents sont inquiets suite aux différentes fermetures des établissements. En formation initiale en revanche, les chiffres sont stables. Roselyne Douillet © DR © DR Denis Férault : “La considération, l’empathie et le respect du personnel seront aussi des leviers considérables pour garder nos jeunes.” L’attractivité de notre région est très forte, mais nous devons trouver des solutions en matière de logement, qui peut être un frein pour faire venir les jeunes.” Denis Férault

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