L'Hôtellerie Restauration No 3747

de vos collaborateurs coûteront moins, mais les réussites peuvent rapporter gros. 4. Faites-vous confiance ? Plus vos salariés gagnent en compétence et sont libres d’agir, plus le périmètre de leurs décisions est large, plus vos salariés trouvent leur travail gra- tifiant et sont engagés dans votre entreprise. Donc laissez vos sala- riés agir. C’est dans l’action que le pouvoir dans l’entreprise s’exprime. Donnez-donc du pouvoir à vos sala- riés. De toute façon, le vrai pouvoir est chez le client, et dans l’entreprise, chez ceux qui sont le plus proche d’agir pour leur bien : vos salariés. 5. Donnez-vous du sens au travail quotidien de vos salariés ? Quelle est la raison d’être de votre entreprise ? Pourquoi vos salariés viennent-ils chaque jour dans votre entreprise plutôt que dans l’autre qui paie un peu mieux ? Élaborez une vision et partagez-la avec vos salariés. Toute l’équipe doit être consciente qu’elle contribue à une vision-rêve collective. Et que cette vision-rêve donne du sens à son tra- vail quotidien. La société s’est rendu compte, pendant la crise sanitaire, à quel point les établissements de l’hôtellerie-restauration lui manquaient quand ils étaient fermés. Mettez-donc en avant votre contribution à la socié- té d’une manière générale et au public que vous ciblez. Tous ces moments de convivialité partagés, toutes ces sensa- tions retrouvées… À vous de jouer, de trouver avec vos salariés votre rêve collectif. Pas les résultats, car personne ne se lève le matin pour que son entreprise gagne 15%de parts demarché. Ça ne fait pas rêver.Vos salariés ont besoin demettre dans leur cœur le sens qui les fait se lever chaque matin et venir chez vous. Vous recherchez des salariés enga- gés ? Créez tout cet environnement de travail, cette “autre chose” que juste de verser plus de salaire pour qu’ils soient vraiment engagés dans votre entre- prise. 1. Êtes-vous équitable ? Il est faux d’affirmer que les sala- riés réclament tous le même salaire ou qu’ils veulent tou- joursplus.Ilsveulentunsalaire équitable par rapport à ce qu’ils savent et ce qu’ils font : à compétences et contri- butions différentes, salaires différents. Les salariés sont conscients des salaires en vigueur sur le marché du tra- vail. Ils sont aussi conscients de leur contribution à la bonne marche de l’entreprise. Et s’ils n’en sont pas conscients, commencez peut-être par ça. Cacher aux salariés ce que valent leurs compétences est une invitation pour eux à vous quitter dès qu’ils l’apprendront. Ne pas leur faire comprendre comme leur activité contribue à la valeur ajoutée est une invitation aux fantasmes et revendications salariales fondés sur une réalité économique inexistante. Une fois qu’ils sont payés équi- tablement, ils ont besoin d’être traités sur un pied d’égalité intrinsèque. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les salariés ne demandent pas d’être traités comme des êtres supérieurs mais qu’ils ne supportent pas d’être traités comme des êtres inférieurs. Autrement dit, tous demandent d’être traités avec respect, considération, confiance, bienveillance vis-à-vis de leur intelligence. Oui, leur intelligence, car celui qui tra- vaille 7 heures par jour sur son poste sait mieux comment faire que celui qui y passe dix minutes. C’est celui qui fait, qui sait. Donc demandez-vous pourquoi vous avez une attitude dif- férente (plus ou moins respectueuse, plus ou moins bienveillante) avec cer- tains de vos salariés. Votre comportement est donc la clé pour que vos salariés soient engagés, aient envie de travailler chez vous et y donnent le meilleur d’eux-mêmes. L’égalité intrinsèque peut également être mise à mal par certains avan- tages. L’organisation du travail doit abolir les privilèges. Une différence de salaire n’en est pas un. Une différence de traitement dans le planning des congés en cuisine ou en salle, le droit de garer sa voiture sur des places de parking de l’hôtel, l’avantage d’utiliser la blanchisserie de l’hôtel, si. Bref, tous les attributs de la hiérarchie, tous les signes qui sous-tendent l’idée qu’il y a des salariés - des êtres humains - plus importants que d’autres. Comment attendre du travail de première classe chez des personne traitées comme si elles étaient de seconde classe ? 2. Mettez-vous votre ego de côté ? Vous écoutez vos salariés, vous les laissez agir. Vous faites un travail sur vous-même pour demander à vos salariés les solutions qu’ils proposent plutôt que de donner les vôtres. Et s’ils n’y parviennent pas, vous les aidez à gagner en compétence. Leur capacité à offrir des solutions et leur périmètre d’action s’en trouve élargi et vous répondez au deuxième besoin de l’être humain : celui du dévelop- pement personnel. Ce travail sur vous-même est loin d’être évident tant les habitudes sont présentes. 3. Donnez-vous le droit à l’essai ? Ce travail sur vous-même vous permet de combattre le 3 e péché capital. Et si vos salariés n’osaient pas offrir des solutions ou prendre des initiatives par crainte de sanction ? Développez le droit à l’essai. Ainsi, la peur disparaît et des initiatives (auxquelles vous n’au- riez pas forcément pensé) sont prises. Préférez-vous que vos salariés disent au client “Je vais tout faire pour trouver la solution” ou bien “ Je ne peux rien car le patron n’est pas là” ? Préférez-vous qu’ils agissent quitte à se tromper ou qu’ils ne fassent rien ? Préférez-vous que le développement de l’entreprise ne repose que sur vos idées ou béné- ficie au contraire d’initiatives mises en place par vos équipes ? Pour vous aider à franchir ce pas, pensez aux erreurs que vous avez commises et ce qu’elles ont coûtéàvotreentreprise.Leserreurs MANAGEMENT 5 29 mai 2021 - N° 3747 L’Hôtellerie Restauration Olivier Milinaire, codirecteur du journal L’Hôtellerie Restauration . Avec la participation d’ Isaac Getz , auteur de Liberté & Cie et L’entreprise libérée . Parce que transposer ce qui est écrit dans un journal ou dans un livre dans la vie de votre entreprise n’est pas simple, Isaac Getz exerce aussi un rôle de mentor pour un petit nombre de dirigeants qui se sont lancés dans la transformation de leur entreprise. Invité de l’émission Good Morning Business sur BFMTV le 6 mai dernier, le PDG d’Accor, Sébastien Bazin, craint qu’un quart de ses effectifs se soit reconverti dans une autre profession. En cause, les contraintes du secteur, notamment sur la vie de famille. Et après avoir expérimenté une autre vie pendant les longs mois de fermeture, bon nombre de salariés ne souhaitent pas rempiler. Il propose “qu’on accepte de mieux valoriser leur travail, c’est- à-dire peut-être de les rémunérer plus, peut-être de faire en sorte que ça soit beaucoup plus polyvalent…Cette crise est le moment de réfléchir à ce qu’on a bien fait, ce qu’on n’a pas bien fait et il y a un certain nombre de travaux dans les hôtels, dans les restaurants qui sont des travaux pénibles et donc il faut mieux reconnaître et revaloriser cette personne, par le salaire ou peut-être par autre chose”. Vous êtes du même avis, vous souhaitez rendre la profession attractive, voire valoriser vos collaborateurs par ‘autre chose’ ? Alors repérez et combattez ces 5 péchés capitaux. Pénurie de main d’œuvre à la réouverture : et si la crise déclenchait une prise de conscience dans la profession ?

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