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PARIS
Lundi 15 décembre s’est tenue à Bercy la quatrième
assemblée générale de l’association.
La secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de
la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire a clôturé
les travaux.
L’alliance conclue lundi 15 décembre entre deux acteurs majeurs du secteur concerne
5 600 hôtels, 670 000 chambres et plus de 47 millions de membres au sein des deux
programmes de fidélité réunis.
L’association s’organise pour mieux faire
face à la mutation du groupe.
Carole Delga
renouvelle son soutien
aux Maîtres restaurateurs
C
es derniers mois, les mesures ont été nombreuses en
matière de reconnaissance professionnelle comme la
création du statut d’artisan cuisinier et la publication
du décret sur le fait maison. D’autres idées ont aussi été
proposées, par exemple la protection du nom restaurant.
L’assemblée générale de l’Association des Maîtres
restaurateurs, le 15 décembre dernier à Bercy (Paris, XII
e
),
a été l’occasion pour
Francis Attrazic
de rappeler que
l’association qu’il préside répond à tous ces sujets, puisque
ses membres réalisent leur cuisine sur place. Ils s’engagent
à travailler des produits bruts essentiellement frais et
surtout, ils se soumettent au contrôle de l’État, qui valide
leur engagement.
Afin de permettre à un plus grand nombre de postuler
à ce titre et de recentrer les critères sur l’assiette, un
décret doit établir un nouveau cahier des charges. Francis
Attrazic est satisfait de la simplification engagée, qui ne va
pas remettre en cause la qualité qui a prévalu à la création
du titre. Le nouveau référentiel ouvrira la possibilité à un
salarié (et pas uniquement à un propriétaire) de postuler
à ce titre, il doit aussi définir la
notion de circuit court.
Carole
Delga
, secrétaire d’État chargée
du Commerce, de l’Artisanat,
de la Consommation et de
l’Économie sociale et solidaire,
a annoncé à l’assemblée la signature dans les prochains
jours de ce nouveau cahier des charges, afin qu’il soit
opérationnel en début d’année 2015.
Polémique sur l’artisan cuisinier
AndréMarcon
, président des chambres de commerce et
d’industrie (CCI), a de son côté rappelé son attachement
au titre et au rôle des CCI, qui assurent la promotion du
titre de Maître restaurateur et aident les professionnels
à l’obtenir. Il a déploré la réduction des moyens accordés
aux chambres consulaires, qui se répercutera sur
les aides directes aux entreprises. Selon lui, le statut
d’artisan cuisinier va compliquer l’information sur la
reconnaissance professionnelle des cuisiniers. Il aurait
en outre préféré que les fonds qui seront consacrés à ce
nouveau statut bénéficient au titre de Maître restaurateur.
Carole Delga a tempéré : le statut d’artisan cuisinier
repose sur le volontariat, il n’est pas nécessaire de prévoir
un budget pour le mettre en place.
PASCALE CARBILLET
Autour de
Carole Delga
, de gauche à droite :
Francis Attrazic
, président de l’Association
française des Maîtres restaurateurs,
Claude Izard
, vice-président,
et
Théo Mansi
, trésorier.
Accor s’associe à Huazhu,
le leader chinois
de l’hôtellerie
A
ccor a fait les choses en grand. À l’heure
d’accroître son développement sur le marché
chinois, le groupe dirigé par
Sébastien Bazin
a décidé de s’allier à Huazhu, leader de l’hôtellerie
en Chine avec 1 849 établissements sur son marché
domestique (197 674 chambres). Ce groupe ouvre
450 à 500 hôtels par an en moyenne, avec 54 %
de croissance entre 2008 et 2013. L’association de
ces deux poids lourds de l’hôtellerie concerne au
total 5 600 hôtels (670 000 chambres). Sur le plan
stratégique, c’est une très bonne opération étant
donné la faible représentativité d’Accor dans le
pays à la plus forte croissance au monde (144 hôtels
seulement). Accor peut désormais compter sur le
développement très rapide de Huazhu en Chine et espérer
500 hôtels - opérés sous forme de master-franchise - d’ici
cinq ans. A priori, un tiers des nouvelles constructions
devrait être réservé aux marques du groupe Accor.
“La Chine est le premier marché émetteur
au monde”
Autre avantage, l’alliance est concentrée sur les marques
économiques et milieu de gamme (Ibis, Novotel et
Mercure), le haut de gamme bénéficiant d’un accord
séparé.
“Le potentiel en Chine est énorme pour ces
marques
, assure Sébastien Bazin
: La Chine est devenue
depuis peu le premier marché émetteur au monde. Plus
de 140 millions de Chinois sont appelés à voyager hors
de leurs frontières. Le plus gros des flux sera réservé au
marché domestique ou limitrophe. La Chine est loin
d’avoir atteint le degré de maturité des autres pays
en termes d’offre, avec moins de deux chambres pour
1 000 habitants quand les américains en proposent
quinze et l’Europe dix.”
Enfin, le rapprochement des deux programmes de
fidélité va contribuer à la naissance d’un nouveau
géant de l’hôtellerie, comptant 47 millions de membres
(30 millions pour Huazhu, 17 millions pour Accor).
Sur le plan économique, Accor a négocié favorablement
une prise de participation sous forme d’actions du groupe
Huazhu, à hauteur de 10 %. Pour le haut de gamme
enfin, une société commune en joint-venture a été créée
entre les deux groupes, dans laquelle l’hôtelier chinois a
pris une participation de 10 %, et qui devrait permettre
de développer les marques luxe d’Accor en Chine, en
Mongolie et à Taïwan.
CATHERINE AVIGNON
Une chambre d’un hôtel Grand Mercure, une marque développée par Accor pour
le marché chinois en 2012.
Les franchisés d’Accor
prennent de l’ampleur
L
es membres de l’Association
des franchisés d’Accor (AFA)
viennent de se retrouver à Rio
de Janeiro (Brésil) pour leur congrès
annuel. L’occasion de faire le point
sur la politique menée par le groupe
depuis la nomination de
Sébastien
Bazin
à sa présidence.
“Il y a un an, à
Porto, nous étions dans l’inquiétude
,
estime le président de l’AFA,
Arnaud
Fayet
.
Mais nous avons découvert
un président qui est un vrai chef
d’entreprise, un homme que l’on a envie
de suivre.”
La nouvelle organisation
du groupe en deux branches,
HotelServices, et HotelInvest a été plébiscitée.
“Elle place
le franchiseur sur un pied d’égalité avec ses franchisés,
notamment pour tout ce qui concerne les transactions”
,
ajoute Arnaud Fayet. La politique numérique est un autre
point de contentement pour les franchisés, malgré son
coût (225 M€).
Décisions collectives
En interne, l’AFA mesure également l’impact de sa
nouvelle organisation.
“Toutes les décisions que nous
prenons au sein de nos différentes commissions se
prennent collectivement, pour les 350 propriétaires
réunis.”
Le rapprochement avec l’Association des
franchisés de Louvre Hotels (AIFE) permet également
d’agir
“de concert auprès des pouvoirs publics et de devenir
un vrai groupe de pression. Nous représentons en effet
15 % de la masse salariale dans l’hôtellerie-restauration
française et 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires”
.
C. A.
“Toutes les décisions
que nous prenons au
sein de nos différentes
commissions se prennent
collectivement”,
déclare
Arnaud Fayet
, président
de l’Association des
franchisés d’Accor.