Page 16 - L'Hôtellerie Restauration No 3371

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L’actualité
S
ébastien Bazin
sait
entretenir le mystère. Le
27
novembre, le nouveau
p.-d.g. d’Accor a pris tout le
monde de court lorsqu’il a
présenté sa vision du groupe
reposant sur une modification
de la gouvernance et sur une
réorganisation interne. Le
cours en Bourse du leader
français de l’hôtellerie a
d’ailleurs substantiellement
baissé ce jour, malgré les
annonces de croissance liées à
la valorisation des actifs.
Au-delà de la simplification
des termes, c’est un nouveau
projet pour le groupe hôtelier
qui était à l’ordre du jour.
C’est même un virage à 180°
qui a été pris dans certains
secteurs. En matière de développement, par
exemple,
nous devons abandonner le modèle
économique des 40/40/20 [40% d’hôtels en contrats
de management, 40% en franchise, 20 % en filiale,
NDLR]
,
a martelé Sébastien Bazin
.
Ce modèle
n’est pas cohérent car il ne prend pas en compte les
opportunités qui se présentent localement. Il faut
créer un nouveau modèle. Le groupe doit devenir
plus performant, mais aussi plus valorisé.”
DEUX MÉTIERS : OPÉRATEUR ET INVESTISSEUR
Deux métiers vont désormais coexister au
sein de la nouvelle organisation : sous le nom
d’HotelServices, les opérateurs et franchiseurs, et
sous celui d’HotelInvest, les investisseurs. Avec
ces deux pôles distincts, Accor souhaite optimiser
ses résultats. Ils seront rattachés directement au
p.-d.g., sans aucune distinction juridique mais
avec un management et une équipe spécifiques.
HotelServices représente 3 600 hôtels du
groupe et 460 000 chambres sous 14 enseignes.
Il regroupe l’ensemble des hôtels en franchise,
contrats de gestion, ainsi que toute l’activité des
marques et aura comme recettes celles perçues par
le groupe, dont 50 % proviennent des hôtels non
Sébastien Bazin
réorg
POUR LAURENT LUTSE
,
LA BRANCHE
DES CAFÉS, BRASSERIES ET
ÉTABLISSEMENTS DE NUIT DOIT ÊTRE
FORCE DE PROPOSITIONS
La profession doit être mobilisée face aux multiples
problèmes qui la touchent de plein fouet : bruit, rémunération
PMU, sécurité, vente d’alcool illégale…
En 2013, Laurent Lutse a été réélu à la tête de l’Umih, cafés,
brasseries et établissements de nuit. Il a également été nommé au
Conseil national du bruit.
Si la réglementation pose effectivement
des principes généraux, elle ne peut résoudre la multitude de
problèmes relevant de situations différentes. Nous sommes tous
concernés, par nos terrasses, par la musique, par l’interdiction
générale de fumer, et nous sommes tous faiseurs de bruit”
,
a
rappelé
Laurent Lutse
lors du congrès de l’Umih à Cannes, pour
qui la profession doit être avant tout
force de propositions”
.
Dans cet esprit a été mise en place cet été l’opération ‘Monter
l’ambiance, baisser le son’, avec
Pierre Chambon
,
vice-président
général des établissements de nuit au sein de l’Umih à Lyon et
avec
Jacques Chomentowski
,
vice-président général cafetier
à Strasbourg. Son but :
informer et sensibiliser”
professionnels
et clients sur les conséquences du volume sonore sur la santé le
rôle et son impact sur la convivialité d’une soirée. L’opération est
prévue à Paris et devrait être étendue à d’autres villes en 2014.
Autre sujet évoqué à Cannes, la rémunération PMU.
Une nouvelle
grille tarifaire sera présentée à partir de janvier, avec l’abandon de
la prime aux objectifs et la valorisation de certains paris”
,
a indiqué
Laurent Lutse. Le syndicat plaide aussi pour
que la vente de la
cigarette électronique soit re-centralisée dans les bars-tabacs”.
Des réflexions ont été engagées avec la Confédération des
débitants de tabac dans ce sens. Pour Laurent Lutse, en 2014,
le combat portera aussi sur la reconnaissance
culturelle”
du
bistrot. Au chapitre formation, une convention de partenariat entre
l’Umih et le Syndicat national des entreprises de sécurité (SNES)
a été signée en 2013. Dans la visée : la professionnalisation et la
valorisation des métiers de la prévention et de la sécurité privée
dans le secteur des établissements de nuit et HCR.
Autres projets pour 2014 : la lutte contre la vente d’alcool illégale
qui tue les petits cafés”
,
et une harmonisation des horaires
d’ouverture et de fermeture des établissements sur l’ensemble de
la France.
SY. S.
Sébatien Bazin,
président-directeur
général d’Accor :
Il faut créer un
nouveau modèle.
Le groupe doit
devenir plus
performant, mais
aussi plus valorisé.”
Laurent Lutse
(
à gauche) lors
de l’atelier de la
branche sur les
problèmes de
l’alcoolisation
des jeunes.
Suite de la page 13
Trois mois après sa nomination, le nouveau président
du leader français de l’hôtellerie aprésenté sa stratégie,
basée sur une simplification de la gouvernance.