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Formation
Régis Marcon, chef 3 étoiles
Michelin
et auteur d’un livre blanc sur l’alternance, revient sur
les enjeux de ce dispositif et veut mobiliser les professionnels.
Le permis de former aux assises de l’alternance
de l’hôtellerie et de la restauration
L’Hôtellerie Restauration :
Quel
est l’objectif du permis de former ?
Régis Marcon :
Le but est
d’améliorer l’accueil dans les
entreprises, de créer plus de
relations entre l’entreprise et le
centre de formation, d’initier des
rencontres entre professionnels,
formateurs et enseignants. Bien sûr,
c’est l’indispensable revalorisation de
l’image du secteur qui est en jeu.
Êtes-vous la seule branche qui ait
mis en place ce dispositif ?
Oui. Ce permis devenait
indispensable dans notre profession,
où le taux d’abandons est important.
Dans mon département, la Haute-
Loire, tous les professionnels
qui ont fait l’effort de se former
depuis trois ans obtiennent des
résultats encourageants. Surtout,
cela nous a permis de créer une
association de professionnels qui
collaborent en étroite relation avec
les centres de formation.
À qui s’adresse ce permis de
former, et quel est son contenu ?
Le permis de former est une
formation commune et unique aux
tuteurs et maîtres d’apprentissage.
Il s’adresse à tous ceux, patrons
ou salariés d’entreprise, appelés à
guider des jeunes en alternance pour
tous les diplômes, du CAP au master,
et certificats CQP.
La formation se déroule en deux
temps : un module de quatorze
heures obligatoire pour tous les
professionnels qui accueillent pour
la première fois un jeune dans leur
structure ou n’en ont pas accueilli
depuis cinq ans. Elle doit être
effectuée avant la signature d’un
contrat d’alternance. Le deuxième
module, une formation de ‘mise à
jour’ de quatre heures, est obligatoire
tous les trois ans pour ceux qui
ont déjà effectué le module initial
-
raccourci à deux ans pour tous
les professionnels dispensés de la
formation initiale.
Ces formations sont-elles
financées ?
Oui. Elles peuvent être prises en
charge par le Fafih pour les salariés
et via l’Agefice pour les chefs
d’entreprise.
Pensez-vous que cette
réglementation sera bien
accueillie par les professionnels ?
C’est notre volonté. On ne peut pas
toujours se plaindre d’avoir des
difficultés de recrutement et ne pas
faire un effort pour la formation. Le
permis de former ne doit pas être
vécu comme une restriction mais
comme une réelle opportunité qui
nous est offerte pour aller dans le
sens de la qualité.
Toutes les entreprises sont-elles
concernées ?
Toute entreprise du secteur HCR qui
accueille des jeunes en alternance
est concernée. Nous étudions avec
l’Éducation nationale l’idée d’étendre
le dispositif aux stagiaires du système
scolaire. Il serait souhaitable de
guider les jeunes dans des maisons où
l’on réalise le minimum de techniques
de base, en cuisine comme dans les
métiers du service.
Suite p. 76
L’ACCORD SUR LE PERMIS DE FORMER EN COURS
D’EXTENSION
Les partenaires sociaux,
par l’avenant n° 17 à la
convention collective
des HCR du 30 avril
1997,
ont décidé de
rendre obligatoire la
formation des maîtres
d’apprentissage et des
tuteurs accompagnant
un jeune en formation en
alternance dans
l’entreprise (apprentissage
ou contrat de
professionnalisation).
Cet accord a été signé
le 10 janvier 2013
par l’intégralité des
organisations patronales
(
CPIH, Fagiht, GNC,
Synhorcat, Umih et
SNRTC) et par les
syndicats de salariés
(
FGTA/FO, CFE-CGC,
CFDT, CFTC-CSFV) à
l’exception de la CGT.
Mais pour rendre les
dispositions de ce texte
d’application obligatoire,
il doit être soumis à une
procédure administrative
dite d’extension. Le texte
entrera en vigueur le
premier jour du mois
suivant la publication
de l’arrêté d’extension
au
Journal officiel
.
Cette
procédure est toujours
en cours à l’heure
actuelle.
Régis Marcon
:
“
On ne peut pas toujours se
plaindre d’avoir des difficultés de recrutement
et ne pas faire un effort pour la formation.”