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L’actualité
Le député Thomas Thévenoud a présenté mardi 30 octobre son rapport sur la TVA
en restauration. Selon les informations disponibles à l’heure où nous imprimons, il
préconiserait d’adopter un taux de 11 ou 12 % voire un retour à 19,6 %. À l’unanimité, les
syndicats ont adressé au député Thomas Thévenoud le texte ci-dessous :
TVA : les organisations professionnelles
haussent le ton
“
Les restaurateurs ne
veulent plus être cloués au
pilori. Une nouvelle fois,
le microcosme politique
parisien, déconnecté des
réalités quotidiennes et
des difficultés auxquelles
font face nos entreprises du
secteur de la restauration,
traîne nos métiers dans la
boue et parle sans savoir,
voire même, visiblement,
sans comprendre.
L’approche doctrinaire du
député
Thomas Thévenoud
,
consistant à vouloir relever
le taux de TVA de la
restauration, témoigne d’une
profonde méconnaissance
du fonctionnement de nos
entreprises et de notre
secteur économique. Ses
propositions contribueraient
à détruire toute une
profession. Les chiffres et le
raisonnement budgétaire de
Monsieur Thévenoud sont
faux. Le contrat d’avenir,
ce n’est pas une baisse des
recettes pour l’État. Il oublie
de dire que c’est aussi un
volet social qui a permis
de transférer 1,2milliard
d’euros des entreprises
vers les salariés, de créer
53 000
emplois et de sauver
près de 20 000 entreprises
de la faillite.
Il est temps de rétablir la
vérité sur notre profession !
Nous sommes le secteur qui
emploie le plus de jeunes
et très majoritairement des
femmes. Nous sommes le
deuxième secteur d’insertion
professionnelle après
l’intérim. Près d’un quart de
nos salariés ont moins de 25
ans : c’est deux fois supérieur
à la part des moins de 25 ans
dans l’ensemble des autres
secteurs de l’économie. Nous
offrons le plus souvent aux
jeunes leur premier emploi
et une opportunité d’entrer
dans la vie active. 68 %de
nos jeunes recrutés n’ont
pas de diplôme : pourtant,
ils décrochent un emploi,
majoritairement en CDI,
dans nos entreprises !
Nous contribuons, de
plus, au développement
de l’économie locale en
rénovant et modernisant nos
établissements.
C’est pourquoi nous
revendiquons sur le terrain,
dans tous les départements
de France, d’avoir créé des
emplois et de contribuer à
la richesse et au dynamisme
de nos territoires. Loin des
idées reçues, nous sommes
une profession dynamique
et modernisée. Aujourd’hui,
l’irresponsabilité des
discours qui encourage une
instabilité fiscale est un frein
puissant à l’investissement et
aux recrutements. Demain,
tout relèvement du taux
de TVA de la restauration
aurait des répercussions
dramatiques en termes de
destructions d’emplois - que
nous estimons à 100 000
sur tout le territoire - et de
défaillances d’entreprises.
Croire que le relèvement
de la TVA provoquerait
une rentrée budgétaire
automatique est un calcul
simpliste et déconnecté
de la réalité ! Dans ce
scenario, les entreprises ne
pourraient pas vendre leurs
prestations plus chères, elles
devraient malheureusement
licencier massivement et des
milliers d’entre elles feraient
faillite…. L’État perdrait
d’un côté sans doute plus
que ce qu’il prélèverait de
l’autre. Le relèvement de la
TVA à taux réduit est une
mesure antisociale ! Elle
détruirait des emplois et
nuirait au pouvoir d’achat de
nos salariés. Nous sommes
aujourd’hui une profession
en danger.
Les propositions
défendues par Monsieur
Thévenoud sont d’autant
plus choquantes qu’une
concertation officielle est en
cours sur le bilan du contrat
d’avenir. Nous sommes
en train de faire le bilan
partagé avec le ministère du
Tourisme de nos résultats
et de nos engagements.
Nous faisons confiance à la
concertation engagée avec
l’État et au respect de la
parole présidentielle.
”
LES SYNDICATS DE SALARIÉS APPORTENT LEUR SOUTIEN
À l’exception de la CGT, les syndicats de
salariés du secteur de l’hôtellerie-restauration
(
CFDT, CFE-CGC, CFTC et FGTA-FO) sont
aux côtés de l’ensemble des organisations
patronales pour soutenir le maintien du
taux de TVA à 7 %, taux indispensable pour
conserver les acquis sociaux. Les salariés
ont, en effet, pu bénéficier d’une prime TVA
pouvant atteindre 500 € par an et par salarié,
de l’intégralité des dix jours fériés et d’un
salaire minimal supérieur de 1 % au taux du
smic.
“
L’État
perdrait d’un
côté sans
doute plus
que ce qu’il
prélèverait de
l’autre
”