Laurent Duc : l'hôtellerie "souffre de beaucoup de choses"

Trois questions à Laurent Duc, président national des hôteliers de l'Umih et président d'Umih Rhône

Publié le 27 janvier 2015 à 11:08
Comment voyez-vous l'hôtellerie aujourd'hui ?

Laurent Duc : Notre secteur souffre de beaucoup de choses. Nous perdons, actuellement, un hôtel par jour alors que le tourisme augmente. Le marché est aujourd'hui tronqué par le développement d'une concurrence ouverte à tous les abus. Les opérateurs en ligne ne nous ont pas apporté de nouveaux marchés, ils ont seulement capté la clientèle existante. Pire, des sites comme Booking se sont installés entre nous et notre clientèle, nous privant de fixer librement nos prix de vente et c'est franchement intolérable. L'instauration d'un contrat de mandat permettrait de rétablir les choses. La concurrence des locations est devenue insupportable. Quand des gens achètent des appartements uniquement pour les mettre en location, c'est un acte commercial. Or, ils ne paient pas de TVA et la plupart du temps ne versent pas de taxe de séjour. Les propriétaires étrangers, et ils sont nombreux, échappent aux prélèvements libératoires. Pour revenir aux sites, nous sommes dans un processus qui est aussi trompeur vis-à-vis des consommateurs. Un consommateur qui tape hôtel à Lyon, par exemple, va être dévié vers des offres d'appartements. Est-ce normal ? Nous sommes dans l'anarchie commerciale, au profit de l'hébergement de l'ombre.

Quel regard portez-vous sur 2014 ?

Le marché est d'autant plus compliqué que la petite hôtellerie indépendante n'a plus de marge de manoeuvre. 2014 a été marqué par la hausse de la TVA. Nous n'avons pas pu la répercuter sur les prix. La demande se résume à une course au prix qui nous tire vers le bas. La hausse de la TVA a fini de rogner nos marges, sachant que toutes les charges ont continué et continuent d'augmenter.  Et cet état de fait est d'autant plus dangereux, que les hôteliers n'ont plus d'argent pour investir dans leur outil de travail. Même les hôtels neufs qui ouvrent se trouvent rapidement bloqués dans leur progression. Et ceux qui s'en sortent, ce sont essentiellement les investisseurs internationaux qui trouvent une valeur refuge au minima. Un indépendant n'a pas les reins suffisamment solides pour s'en sortir, surtout que les banques ne suivent plus depuis longtemps

Comment se comporte le Rhône ?

Je vais juste vous citer mon exemple. Entre 2012 et 2014, à chiffre d'affaires égal, j'ai perdu 5% de marge. Il faut jouer très fin pour s'en sortir. L'hôtellerie, comme la restauration, sont les vaches à lait de la fiscalité en France. A Lyon, les chaînes sont en recul de 2 à 5 points (revpart) et l'hôtellerie indépendante de 5 à 10 points. Prenons l'exemple du Sirha, en ce qui concerne l'hôtellerie lyonnaise, seuls lundi et mardi affichent complet. La morosité domine.

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



Commentaires
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MARIE

mardi 27 janvier 2015

ah bon ? !!! Le Président National de l'Umih découvre ça aujourd'hui ? Qui a laissé les OTAS et notamment Booking progresser ? Jusqu'ici qui nous a parlé de 'partenariat' ? qui a insufflé que les OTAS sont des acteurs incontournables ?
Et la Tva ... on n'a guère entendu le mot d'ordre des organisations syndicales pour se battre contre. Au lieu de cela, on a eu droit à des conseils pour économiser les pincées de sel !
Le Président de l'Umih vient pleurnicher sur la disparition des moyens financiers pour investir. Il lui a fallu 5 ans pour comprendre ça ?
N'importe quel débutant en gestion était capable de le prévoir...
Présenter ce constat aujourd'hui comme si c'était une découverte rappelle curieusement le déni de nos politiques qui s'étonnent maintenant de la situation des banlieues en France !
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employeur

mercredi 28 janvier 2015

l'UMIH devrait faire preuve de plus de maturité et d'humilité... Son président syndicaliste jusqu'à la moelle s'en est il plaint auprès du gouvernement?...

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