Page 40 - L'Hôtellerie Restauration No 3361

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Vie syndicale
Des objectifs ambitieux
Les nouvelles structures ont été officialisées à l’occasion de l’assemblée
générale de l’Umih 39, emmenée par Patrick Franchini.
Création de l’Umih 90 et de l’Umih Franche-Comté
L
assemblée générale de l’Umih 39,
le 23 septembre dernier, revêtait
un caractère particulier puisqu’elle
a officialisé la création de l’Umih 90
et de l’Umih Franche-Comté. Peu
avant,
Patrick Franchini
,
président
de l’Umih 39, dévoilait les locaux
rénovés du syndicat à Lons-le-Saunier.
C’est un jour important pour nous.
Grâce à une gestion rigoureuse de nos
finances, nous avons pu investir pour
que ces lieux deviennent la maison
de nos ressortissants Umih”,
a-t-il
déclaré non sans fierté. L’endroit
accueillera également les sessions
d’Umih Formation, qui a fêté ses dix
ans cette année et s’attaque aux permis
de former et aux chambres d’hôte :
des
avancées importantes pour le secteur”,
estime Patrick Franchini. Vint ensuite
la signature des nouveaux statuts pour
le Territoire de Belfort, jusque-là CPIH.
Cette intégration est surtout d’ordre
géographique
,
a expliqué
Sylvain
Goudey
,
président de l’Umih 39.
Les
deux syndicats ont des objectifs très
proches et communs. Ce changement
va nous permettre [de parler] d’une
seule voix aux institutions et aux
pouvoirs publics.”
La présidence de
l’Umih Franche-Comté a été confiée à
Bernard Champreux
,
vice-président
de l’Umih 70. L’équipe est ambitieuse :
elle a annoncé sa volonté de se déployer
dans le Doubs avec un démarchage
des adhérents potentiels et la mise
en place de sessions de formation
sous la bannière d’Umih Formation.
L’après-midi, dans les salons du golf-
hôtel-resort Domaine du Val de Sorne,
à Lons-le-Saunier, réunion plénière
pour les membres de l’Umih Jura. Un
programme chargé avec la signature
d’une convention entre le Coorace
(
Fédération nationale de l’économie
sociale et solidaire) et l’Umih Franche-
Comté en faveur de l’emploi, le dossier
des agences de voyage en ligne et cette
question posée par
Vincent Clergeot
et
Francis Piot
,
de l’Umih 39 :
Sommes-
nous des otages ?”
Enfin, plusieurs
personnalités locales sont intervenues,
notamment des représentants du comité
départemental du tourisme et de Jura
Tourisme.
UNE ACTIVITÉ EN RECUL
Pascal Mathieu
,
du Castel Damandre,
a été mis sous les projecteurs par
l’assemblée. Il vient de recevoir le titre de
Maître restaurateur, le 28
e
dans le Jura.
Quant à l’activité, la morosité l’emporte
comme dans beaucoup de départements
avec une baisse du ticket moyen en
restauration et un taux d’occupation
en recul. Parmi les chantiers annoncés,
Patrick Franchini plaide pour la
poursuite du combat en faveur de la
création de la dénomination ‘artisan
restaurateur’ :
L’Umih Restauration
a toujours été convaincue que nous
étions des artisans. Nous créons de nos
mains, nous transformons un produit
brut en un produit fini, de la fourche à
la fourchette, c’est la plus-value de nos
métiers. Il faut faire sauter les verrous
administratifs et nous savons que nous
pouvons compter sur notre président,
RolandHéguy
,
pour nous épauler
dans ce combat et pour que la double
appartenance [CCI et chambre des
métiers, NDLR] devienne une simple
formalité, sans créer une nouvelle usine
à gaz.”
À bon entendeur donc.
SYLVIE SOUBES
L’Hôtellerie Restauration
:
Comment voyez-vous
cette conquête de territoire ?
Roland Héguy
:
C’est unmoment fort de la
resyndicalisation que nous avons entreprise. Le Territoire
de Belfort nous rejoint, avec à sa tête
Sébastien Goudey
.
Nous allons pouvoir créer une dynamique dans le
Doubs, qui est un département que nous ne couvrions
pas jusqu’à présent. La constitution de l’Umih Franche-
Comté, autre événement de la journée, prouve la capacité
de l’Umih à rassembler et fédérer. Ajoutons à cela
d’autres succès récents en Charente-Maritime et dans le
Calvados. Cette année, nous avons aussi salué la création
d’Umih Mayotte, sous la conduite d’
Hervé Bourg
,
et de
l’Umih Lot. L’Umih 86 est en cours de construction et
nous reprenons nos marques en Loire-Atlantique. Nous
sommes particulièrement fiers d’accueillir Umih Prestige
qui sera officiel après le vote du conseil d’administration
du 8 octobre. J’attends aussi avec beaucoup d’impatience
la réforme de la représentativité patronale, prévue par
le ministre du Travail
Michel Sapin
,
qui va permettre de
clarifier le paysage patronal.
Le 61
e
congrès de l’Umih aura lieu en novembre à
Cannes. Quel en sera le thème ?
Nous l’avons baptisé ‘Les CHRD, acteurs majeurs du
tourisme’.
François Hollande
a enfin reconnu le tourisme
comme grande cause nationale. Nous l’appelions de nos
vœux. Maintenant, nous attendons des actes. Nous allons
démontrer que le tourisme est un levier économique
à fort potentiel et que les CHRD en sont le moteur. Si
nous avons choisi Cannes, c’est aussi parce que cette
destination a su tirer profit de tous types de tourisme
comme facteur de développement et d’emploi. Avec
Michel Chevillon
,
président de l’Umih 06-Cannes, et son
équipe, soutenue par
Ali Lahouti
,
nous apporterons la
démonstration de cette dynamique.
Quel regard portez-vous sur l’appellation ‘fait
maison’ ?
Compte tenu des incertitudes parlementaires, je resterai
bref : ce ne sont pas les plats qu’il faut labelliser mais
les cuisiniers, c’est pour cela que nous tenons à la
reconnaissance de l’artisan restaurateur. Le fait maison,
c’est bien pour le consommateur mais cela n’identifie
pas le chef. Nous serons très attentifs à la définition
qui en sera faite. Nous rencontrons prochainement
les représentants de Bercy pour travailler à sa future
rédaction. Nous poursuivons notre démarche auprès
de la ministre du Tourisme
Sylvia Pinel
,
notamment dans
le cadre de sa future loi sur l’artisanat. Nous demandons
également au Gouvernement de pérenniser le crédit
d’impôts pour les Maîtres restaurateurs : il en va de la
réussite du projet.
Les Jurassiens ne veulent pas se laisser ‘déposséder’
par les agences de réservation en ligne, aussi
appelées OTA. Où en est la rue d’Anjou ?
Les actions que nous portons depuis un an commencent
à porter leurs fruits, il y a une vraie prise de conscience
de la part des pouvoirs publics et de l’opinion. Si les
OTA sont incontournables, celles-ci abusent de leur
position dominante. Nous voulons modifier les relations
commerciales pour qu’elles deviennent équitables pour
tous, y compris pour le consommateur. Actuellement,
nous constatons, comme la commission d’examen
des pratiques commerciales [CEPC, NDLR] et son
président le député
Razzy Hammadi
[
lire p. 41, NDLR],
un déséquilibre massif. Celui-ci nous a assuré que s’il
n’y avait pas d’avancées, le législateur prendrait ses
responsabilités. Par ailleurs, suite à notre saisine de la
CEPC et de l’autorité de la concurrence, nous venons
de demander officiellement aux OTAde baser leur taux
de commission sur le prix hors taxes de la chambre et
non sur le prix TTC. Il est inadmissible qu’au 1
er
janvier
2014,
les OTA s’enrichissent mécaniquement suite à
l’augmentation de la TVA sur le dos de l’État alors qu’elles
ne sont pas soumises à la fiscalité française.
Comment voyez-vous la fin de l’année ?
Les premiers six mois ont été dégradés pour de
nombreuses raisons, et si le mois d’août a été correct,
il ne compensera pas les pertes enregistrées depuis
le début de l’année. Une entreprise sur deux a des
problèmes sévères de trésorerie, qui la mettent dans
l’incapacité d’investir et de créer de l’emploi. Sans
compter l’augmentation du taux de TVA au 1
er
janvier
prochain et la multiplication des taxes. Nos entreprises
et nos emplois sont menacés. Je suis très inquiet pour
notre secteur en raison d’un environnement économique
qui empêche toutes les initiatives et les projets. On parle
de
pause fiscale”
mais nos entreprises ont avant tout
besoin de stabilité fiscale sur le long terme pour investir,
embaucher et se développer en toute sérénité. C’est le
message que je porte auprès des pouvoirs publics et nous
avons besoin de la mobilisation de toute la profession
pour l’amplifier et pour être entendus.
Nous tenons à la reconnaissance de l’artisan restaurateur”
Le président confédéral, Roland Héguy, s’est largement félicité de cette journée de signatures. Nous l’avons interrogé sur ce
rapprochement et sur l’actualité de la profession.
PROPOS RECUEILLIS PAR SY. S.
De gauche à droite :
Patrick Franchini
,
Roland Héguy
,
Sébastien Goudey
et
Bernard Champreux
.
Inauguration des nouveaux locaux de
Lons-le-Saunier.