Le nom de l'établissement - L'Essentiel - n'a pas été choisi par hasard non plus. "Nous n'avions pas les moyens financiers de travailler la décoration. Nous avons conservé le mobilier, la vaisselle, l'imposant bar des anciens gérants. On se concentre donc sur l'assiette, la cuisine. On va à l'essentiel", indique Anne-Lise Reither. Et le guide Michelin ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Il a décerné une assiette à l'établissement colmarien quelques mois seulement après son ouverture.
Formés respectivement au CFA Henri-Bazin de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et au lycée Storck de Guebwiller (Haut-Rhin), Anne-Lise et Olivier se sont rencontrés à la Maison des têtes, à Colmar, chez Marc et Carmen Rohfritsch. Anne-Lise Reither y a "peaufiné un service à l'anglaise", Olivier lui a découvert "la rigueur et la cuisine de produits bruts, la découpe de pièces entières de gibier, de poisson". Puis, chacun s'est perfectionné de son côté. Elle au Rapp à Colmar, aux Violettes à Jungholtz, puis à l'Auberge de la comtesse à Turckheim (Haut-Rhin). Lui, dans les tables étoilés, aux côtés d'Hubert Maetz à Rosenmeer à Rosheim (Bas-Rhin), de Philippe Bohrer à la Ville de Lyon à Rouffach, puis de Marc Haeberlin à l'Auberge de l'Ill à Illhaeusern (Haut-Rhin) pendant cinq ans.
La cuisine d'Olivier Reither est "un mélange de classicisme et de modernisme", un condensé de ses expérience, une "revisite des fondamentaux Escoffier". "On essaie de garder le produit le plus juste et brut possible avec des cuissons à basse température, par exemple. Tout est fait maison, à l'exception des glaces et du pain", précise-t-il. Le midi, le plat du jour est proposé à 9 €, l'entrée et dessert à 3 €.
À long terme, le duo ambitionne de décrocher une étoile, mais n'est pas pressé. "Nous allons déjà effectuer d'importants travaux dans six ans. On verra ensuite."
Publié par Sonia DE ARAUJO