Le 12 novembre, le chef Jean-Yves Schillinger a répondu à l'appel de la maison d'arrêt de Colmar (Haut-Rhin), qui lui proposait de faire un repas au sein de l'établissement. “On m'a demandé de faire une action dans une prison. J'ai accepté, tout comme j'aurais accepté avec plaisir de le faire pour un Ehpad si on me l'avait proposé”, raconte-t-il.
Cent-quarante repas ont été servis derrière les barreaux, dont 70 pour les détenus. Mais les articles qui ont évoqué cette initiative dans la presse régionale ont été suivis de plusieurs milliers de commentaires négatifs - souvent haineux, parfois insultants - à la fois sur les réseaux sociaux, sur Tripadvisor et sur Google.
Une démarche qui n’a pas été comprise
“Quand nous sommes partis de la prison lundi avec mon équipe, nous étions contents d'avoir fait une bonne action”, indique Jean-Yves Schillinger. Mais la démarche n'a pas été comprise, et ses détracteurs lui ont reproché de s'occuper de “délinquants, de violeurs, de pédophiles”, plutôt que de penser “aux SDF ou aux aînés dans les maisons de retraite”.
“Ce genre d'action, j'en fais régulièrement. Et je ne communique pas forcément dessus. C'est la première fois que j'en fais dans une prison et je ne savais pas que les organisateurs avaient fait un communiqué de presse”, répond le chef du JY'S à ceux qui lui reprochent de “faire un coup de pub”. Et d'ajouter : “J'ai fait un repas pour 20 SDF au mois de juin, personne n'a réagi.”
“Qu’on attaque mon resto, ça me peine”
“Les gens qui insultent et critiquent ne me connaissent pas, ne connaissent ni ma cuisine ni mon histoire”, regrette le chef, qui a perdu son père dans l'incendie criminel de son restaurant en 1997. “Qu'on m'attaque moi personnellement, cela m'est égal. Mais qu'on attaque mon resto, avec la vingtaine d'employés qui se démène, ça me peine. Critiquer ma cuisine alors qu'on n'a jamais mis les pieds dans mon restaurant, c'est injuste.”
Pour autant, le chef ne se dit ni inquiet ni découragé. “J'ai de la chance car je suis bien situé, dans une zone touristique, et avec deux étoiles c'est Michelin qui me fait vivre, pas Tripadvisor. Mais je ne me laisserai pas faire : je vais trouver des moyens pour me défendre. On ne peut pas se laisser insulter par des gens qui n'ont jamais mangé chez nous. C'est une honte”, s'insurge-t-il.
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Publié par Sophie DUNGLER
vendredi 16 novembre 2018
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samedi 17 novembre 2018
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