Des échanges "courtois mais sans ambages" ; une discussion "comme il n'y en a peut-être jamais eu auparavant" : tous les membres de la réunion réunie ce lundi 17 septembre au château de la Barge à Crêches-sur-Saône (71) autour de la question de la TVA à taux réduit avec le député de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud sont unanimes. Parmi eux, Philippe Villalon, président des restaurateurs de l'Umih, Patrick Revoyre, président de l'Umih 71, Pierre Dhotel, président des restaurateurs de l'Umih 71, Jean-Philippe Anciaux, vice président de l'Umih Bourgogne, ainsi que François Saint-Cast, qui, à la demande du syndicat national, a piloté une étude sur les effets de cette mesure dans la restauration. Étude "datant de 2011, dont les chiffres n'ont jamais été exposés, ni présentés", dénonce le syndicat. Le tour de table aura donc eu au moins un mérite : mettre en avant les chiffres avancés par François Saint-Cast démontrant que la TVA réduite a apporté un gain net de près de 2 M€ par an aux finances de l'État. Mais également 29 500 emplois créés, 30 000 sauvés et 97 000 indirectement générés, le tout entre juillet 2009 et juillet 2010. Sans compter les rentrées de TVA indirectes, les économies faites par l'Unedic...
Deux heures de débat
Mais alors que l'Umih s'est employée à parler des économies dégagées grâce à cette mesure, Thomas Thévenoud, député PS en charge d'une mission d'information sur l'impact du taux réduit de TVA dans le secteur de la restauration, a mentionné les "dépenses" fiscales ou encore le "coût" pour l'État, qu'il estime à "2 milliards d'euros". "Faux et nous l'avons prouvé, chiffres à l'appui", a réaffirmé Philippe Villalon, reprochant à Thomas Thévenoud, de "mettre le feu aux poudres par le biais de la presse en évoquant dans le Journal du Dimanche un taux de TVA général réévalué à 12 %". Si le député s'est retranché derrière une "impossibilité, dans tous les cas, de créer un taux intermédiaire", une hausse éventuelle de la TVA a tout de même fait réagir François Saint-Cast qui a mis en garde le député, et, au-delà, le Gouvernement : "Vous pensez récupérer 2,5 M€ en augmentant la TVA, vous perdrez bien plus…"
Deux mondes, deux visions et des points de vue différents qui ont, à maintes reprises, généré de vives discussions. Reste qu'à l'issue de deux heures de débat, certaines mesures ont été prises. Parmi elle, la venue prochaine de François Saint-Cast à l'Assemblée nationale. Ce dernier pourra débattre, chiffres à l'appui, devant une commission des effets positifs de la TVA réduite. L'idée d'un nouveau contrat d'avenir a également été évoquée, afin de mettre en place un véritable travail de qualité dans la restauration.
Publié par Myriam HENRY